Assommé par vingt –trois ans de dictature Kaki, le peuple malien est sorti de sa torpeur, en mars 1991, pour bouter le général Moussa Traoré hors de son palais de marbre. Quinze ans après l’instauration de la démocratie dans notre pays, les vieux démons sont de retour : le consensus politique, instauré par le généralus léopardis, a sonné le glas du multipartisme, acquis au prix du sang. Les leaders politiques ont abdiqué, laissant le champ libre à un régime, qui rappelle, à bien d’égards, celui de l’UDPM. D’où la colère de nos concitoyens, décidés à conjurer ce péril.rn
Après quinze ans « d’apprentissage », la démocratie malienne a plutôt désappris. Au lieu d’en tirer les leçons, elle s’est engoncée dans un unanimisme de mauvais aloi. « Il faut le dénoncer sans prendre de gant ! La dictature du général Moussa n’a pas à rougir de la décrépitude, qui sévit sous A.T.T. De tous les régimes, qui se sont succédé à la tête de notre pays, celui d’A.T.T s’est illustré par un laisser –faire et un laisser- aller généralisés. Chacun fait ce qu’il veut, personne ne lève le petit doigt ! C’est catastrophique ! », nous confie le citoyen lamda.
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Prostitution des partis politiques
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Les partis qui, dans le temps, étaient les plus représentatifs sur l’échiquier politique sont, aujourd’hui, ceux –là mêmes qui se prostituent pour des strapontins. En envoyant au diable leur honneur et leurs convictions, en ravalant leur idéologie et leurs projets de société. Encore, faut-il qu’ils en aient ! Où sont –ils, ces partis, hommes politiques et militants, qui ont signé, en lettres de sang, le retour du multipartisme et de la démocratie dans notre pays. Où sont –ils, ces héros et précurseurs de la démocratie malienne qui, sous les tortures et les brimades, ont ouvert la voie au changement, tant attendu ?… A raison, ce professeur de lycée nous confiait, mordicus, que « la démocratie n’est qu’une illusion, un concept venu de loin, qui cadre mal avec la mentalité de notre milieu ». Et d’asséner, péremptoire : « Voyez seulement comment cette démocratie est appliquée chez nous ! Et surtout, les ravages qu’elle continue de provoquer… ». Toutes les couches de la population en sont,… infectées. Du simple citoyen aux plus hautes sphères du pouvoir, en passant par le politique, l’administratif et le judiciaire, tout est pourri jusqu’à la moelle ! Une véritable catastrophe !
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Pourtant des partis politiques ont, par le passé, mérité de leur dignité et de leur engagement. Ce passé n’est plus, de nos jours, que leurres sans lueur. Du renoncement total à leur idéologie, ces partis sont tombés dans la couardise. Un constat humiliant, fait se retourner dans leur tombe, nos martyrs de mars 1991 tombés sous les balles du Général Moussa Traoré. Les leaders de l’ADEMA, du CNID, de l’US-RDA… qui ont contribué à l’avènement du multipartisme dans notre pays, ne sont plus que de faux hérauts, des tigres en papier. Tous ou presque, ont fini par renier leur idéologie et leur idéal démocratique. Et, c’est à la queue –leu –leu, derrière le « Prince » du jour qu’ils se prosternent, les mains derrière le dos. Le multipartisme, lui, a été dévoré à la sauce « Con –sensuelle ».
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Le pouvoir : un fou errant dans un cimétière
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La peur des partis « pourritiques » dits de l’opposition, de se reconnaître comme tels, a fait changer la couleur de bien de vestes, au sein de la gente politique. Entre agir, selon leur conviction et militer pour leur ventre, ces partis ont vite fait de franchir le rubicon. Aller à l’opposition ? Jamais ! Ce serait un hara-kiri. Au sein des partis politiques, membres de l’ADP, on ne dort plus que d’un œil.
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Chacun s’attend, même dans son lit, à la récompense, celle du renoncement à son idéologie, à son idéal politique.
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Même ceux de l’ADEMA ne parviennent pas à accorder leur violon, quant au choix de leurs représentants au sein de la future équipe gouvernementale. Et pour cause : plus d’une vingtaine de ministrables se bousculent, au portillon !
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C’est dire, en faim de contes, que bien d’espoirs seront déçus. Et que les souteneurs de la plateforme présidentielle pourraient voir leurs ambitions voler en éclats.
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De fait, il faut se rendre à évidence : il y avait des partis, et il n’y en a presque plus ! C’est le lieu de rendre hômmage au RPM, au Parena et autres Soumeylou Boubèye Maïga, pour avoir refusé de vendre leur âme au diable. Si l’honneur de la démocratie malienne est sauf, il est loin d’être sauvé. Car l’aversion du Généralus léopardis pour une opposition forte, a fini par transformer son régime en « fou errant » dans un cimetière de la Rue publique.
rnLe Mollah Omar“