GOUVERNANCE DEMOCRATIQUE : Le Mali, une République bananière !

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Ce qui se passe à l’Assemblée nationale et au ministère de l’Administration territoriale dépasse l’entendement du démocrate Djiguiba KEITA alias PPR. Et pour cause : le parti qui compte le plus grand nombre de députés, à savoir le groupe RPM/RDT, est doublement exclu du bureau parlementaire et de la CENI sans autre forme de procès et en violation des règles élémentaires de la démocratie qui repose sur le principe de la majorité absolue ou relative et celui de la contradiction comme sa sève nourricière. Aussi, prévient-il, les dés de notre jeu démocratique sont-ils pipés pour mettre en danger le processus lui-même. Les uns et les autres vont-ils se ressaisir à temps pour démentir la malédiction de la démocratie en Afrique pour laquelle les Nègres ne seraient pas encore mûrs ? Nous vous proposons la contribution de M. KEITA.

Sous les tropiques, on aura tout vu !! Et dire que des gens sont choqués quand on dit que des pratiques de République bananière ont cours au Mali ! Je ne parle ­même pas du tripatouillage du rapport du contrôle d’Etat contre le président du Parena où, du jour au lendemain, on se retrouve avec deux rapports l’un blanc, l’autre noir, les deux signés du même Monsieur, non ! Je veux parler de l’exclusion du RPM du bureau de l’Assemblée Nationale que d’aucuns, sans rire, disent conforme aux lois de la République. Or, que dit principalement le Règlement intérieur de l’AN en son article 11 ? Les députés doivent s’efforcer à ce que le bureau reflète la configuration du parlement ! La configuration de notre Assemblée, c’est un groupe RPM-RDT de 44 députés, soit le plus grand. De l’opposition ou non, ce groupe ne peut pas ne pas être approché, consulté, pour 1a mise en place du bureau. Une fois qu’on l’exclut d’office en 2006, ce qui était vrai l’année dernière tombe. Car au moins en octobre 2005, l‘on a pu dire : «Ils voulaient 4 postes, on leur en a offert deux, ils ont refusé, nous avons tout pris ». Attendu que cette année, même une implicite consultation n’a pas eu lieu, on ne s’est donc pas efforcé, contrairement à ce que dit le Règlement intérieur, on a donc violé proprement la loi. Chers députés, le bureau de l’Assemblée nationale, ce n’est pas une question de majorité, c’est une question de configuration !

D’ailleurs, le Doyen Abdoul BAH confesse son comportement qui a manqué de sagesse : «J’’accepte le reproche qui m’a été fait de n’avoir pas pris contact avec le président du groupe RPM-RDT, car je le regrette profondément. Mais ma démarche a obéi à une logique simple : le constat étant qu’aucun changement n’a eu lieu au sujet de la composition du bureau par rapport à l’année dernière, on ne pouvait rien faire de plus avec le groupe RPM-RDT ». Le Doyen a simplement oublié que vérité d’hier n’est pas forcément vérité d’aujourd’hui.

Quant à ASSARID, il ne trouve rien d’autre à dire que « la politique, comme vous le savez, est un jeu d’intérêts ». La formule m’a choqué, mais quand je me suis ressaisi, j’ai réalisé : tiens ! Ce n’est pas surprenant, ses premières armes politiques, il les doit à l’UDPM où « la démocratie » à l’intérieur du parti unique constitutionnel semblait une révolution ! Comme sous la pensée unique du Mali d’aujourd’hui, on est en train de tenter à peu près cela, Assarid apparaît comme un grand professeur en la matière !

Nous autres, on a appris et on pratique la Politique comme un ensemble d’idéaux nobles (dont l’éthique et la morale font partie) et d’ambitions que l’on a pour son pays et pour la réalisation desquels on cherche à conquérir et exercer le Pouvoir, en donnant l’exemple, par la loyauté, le patriotisme et le sens du partage !

Le Parena, parti de principe s’il en est, tout allié de l’Adema qu’il était en 2001, a refusé la compromission que lui a proposée son alliée consistant à occuper la place qui revenait de droit au RPM (déjà !) En effet, en violation du même article 11 du Règlement intérieur de l’Assemblée Nationale, le Parena, qui ne disposait que de 6 députés (le 7è ayant fait la transhumance!) allait occuper les postes normalement dévolus au RPM qui avait 37 députés ! Nous avons refusé, c’est un fait unique ! On a été alors exclu du bureau de l’Assemblée Nationale !

Ce que l’AN du Mali vit aujourd’hui ne se voit sous aucun ciel autre que de République bannière. Ceux qui excluent le RPM jouent à fragiliser la «démocratie apaisée » de notre chère patrie. Attention ! Faire la CENI sans les partis qui composent le plus grand groupe parlementaire, faire le bureau de l’Assemblée nationale sans consulter 1e plus grand groupe parlementaire, qui plus est, se réclame de l’opposition parlementaire, c’est faire le lit de tous les dérapages, du coup, 2007 est en danger !

Que les destins s’accomplissent !

Bamako 1e 07 Octobre 2006

Djiguiba KEITA/PPR

NB: Le titre est de la redaction

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