Du 25 au 27 novembre, le Centre international de conférences de Bamako a abrité le 3ème Forum de la gauche africaine. La cérémonie d’ouverture était présidée par le Secrétaire du parti SADI, Dr Oumar Mariko. Il était entouré d’Ann Magarete Livh, présidente du Forum International de gauche, de Lotta Fornave Johnson, membre du Bureau politique, chargée des relations extérieures du Parti suédois de gauche et de Cheik Oumar Cissoko, président du parti Sadi.
Le 3ème forum de Bamako, qui a ouvert ses travaux le vendredi 25 novembre au CICB a enregistré la présence de plusieurs délégations venues de Suède, du Ghana, de France, d’Erythrée, du Vénézuéla, du Kenya, du Sénégal, d’Allemagne, du Bénin, de Guinée Conakry, du Cameroun, du Burkina Faso, de la Tanzanie, de la République Sud Africaine et du Mali.
Dans son discours d’ouverture, le président du Parti Sadi a donné le ton du Forum en déclarant que, bien que l’Afrique vienne de fêter en grande pompe ses cinquante ans d’indépendance, malheureusement, a-t-il déploré, le continent n’en continue pas moins de vivre une situation de domination économique, financière et culturelle qui n’a aucune commune mesure avec les espérances nées de la fin de la colonisation et de son cortège d’exploitation et d’humiliations.
Il a, ensuite, relevé que le forum se tient à un moment crucial pour l’humanité: les pays du Nord, puissances capitalistes et oligarchies financières qui dominent et exploitent sans état d’âme le monde, sont déstabilisés par une redoutable crise financière, conséquence de l’échec de l’idéologie néolibérale et du capitalisme international.
Quant à l’Afrique qui, selon lui, ploie sous le poids la domination de leur dette et des PAS (Programmes d’ajustement structurels), elle connaît plusieurs crises qui hypothèquent son avenir. Il s’agit de la crise de l’Etat inféodé et de la mauvaise gouvernance, de la crise de l’éducation, de l’écologie, de la pandémie du SIDA, des narcotrafiquants, d’Aqmi, de l’insécurité des guerres et conflits, et, enfin de la crise alimentaire.
Parlant de guerre, Cheik Oumar Cissoko a cité comme exemple la guerre d’il y a à peine un mois, qu’il a qualifiée de tragédie humaine, en terre africaine de Libye. Une occupation coloniale préparée et cautionnée par les Nations Unies, sous le prétexte d’une mission humanitaire. Pour conclure, il dira «notre réunion se tient au moment où les peuples sont en lutte pour rejeter les traîtres à la nation et exiger que le pouvoir leur soit rendu».
Pour sa part, Amadou Seydou Traoré, dit Amadaou Djicoroni, a tout d’abord fait un rappel des faits historiques des luttes de la gauche pour un monde meilleur, en commençant par le Congrès de Bamako, qui s’est tenu du 19 au 21 octobre 1946. L’évènement avait réuni tous les grands leaders d’Afrique de l’Ouest et du Centre pour, selon lui, constituer le plus grand rassemblement démocratique africain, le RDA. Il a ensuite cité plusieurs faits marquants, dans lesquels la participation du Mali avait été déterminante: le soutien ferme aux combattants de la libération nationale en Afrique et dans le reste du monde, à l’exemple de la contribution du Mali pendant la guerre de l’Algérie et l’arrêt du conflit militaire entre le Maroc et l’Algérie en 1963.
Pour conclure, il a affirmé «la rencontre d’aujourd’hui devait avoir lieu depuis longtemps. Elle est juste et même nécessaire».
Pierre Fo’o Medjo