Les libertés démocratiques ont engendré toutes formes de libertinage dont l’intolérance, l’incivisme et l’impunité. Et nul n’accorde d’importance à notre démocratie, au nom de laquelle trop de sang a été versé. La corruption et la malversation ont banni toute dignité, empruntant les chemins diaboliques, pour se muer en motifs de fierté, d’arrogance et de snobisme.
L’ignorance, et la bêtise sont glorifiées, et le glas de l’intelligence sonne, sans que nul ne s’en alarme. Le principe de « l’homme pivot à la place qu’il faut » ne profite qu’aux hommes-cabots. Et l’égoïsme érigé en style de vie a remisé trop de compétences au cachot du dénigrement et de l’oubli. L’obtention des marchés publics, des contrats et appels d’offres, les hauts postes et grades supérieurs, sont conditionnés à l’achat de consciences, et aux relations parentales. Et, excusez du trop, les notes de classe et les succès aux examens se négocient, contre argent comptant ou au prix… du droit de cuissage. Les règles les plus élémentaires de l’éducation familiale et scolaire ont été bafouées.
Rares sont les citoyens qui bénéficient de prestations de service, sans bourse délier. Des postes stratégiques sont déniés aux plus méritants, et dévolus aux médiocres, selon que l’on soit inconnu ou reconnu. Une bonne partie de l’aide publique au développement est détournée. Avant de finir sa course dans les poches et les comptes en banque de quelques hauts cadres réputés « intouchables ». Les entorses aux lois et règlements sont punies ou tolérées, selon la couleur et la saveur de leurs auteurs. Ces lois elles-mêmes ne sont, pour la plupart, ni appropriées, ni adaptées à nos réalités.
La raison de « l’agneau » devient ainsi son tort, et le tort du « loup » devient La raison. Face à ces constats, de quoi vivront les générations futures, pour faire le Mali de demain ?…
Le Viator
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