Dérives Démocratiques : Les signes annonciateurs

0

Le processus démocratique malien est original a-t-on l’habitude de dire depuis le lendemain de l’ouverture démocratique. Il semble que ceux qui pensaient ainsi, qu’ils soient maliens ou pas, avaient bien raison.
rn

Notre démocratie est toujours considérée comme jeune en comparaison avec celle des pays de l’Europe, voire du Sénégal entre autres. Cependant, nous avons déjà un quart de siècle dan cette pratique. Toute chose qui devrait nous permettre logiquement d’accumuler une masse d’expériences à même de nous faciliter le processus d’enracinement plus ou moins profond de notre démocratie. Mais, curieusement, on a l’impression que l’image positive que nous avons à l’extérieur et qui a été saluée pendant plus d’une décennie dérange certains maliens qui se réclament pourtant de la démocratie. D’ailleurs, ils donnent l’impression d’être plus démocrates que les autres.

rn

Jeter le bébé avec l’eau du bain

rn

Depuis 2002, date de la fin du second mandat du président Alpha Oumar Konaré, le processus démocratique malien se trouve dans une situation inconfortable.

rn

En effet, si pendant les dix ans de l’ADEMA, plusieurs partis politiques s’estimaient lésés, on a dénoncé du  milieu du premier mandat à la fin du second, le fait que les partis politiques ne parvenaient pas à entretenir leur cohésion, à partir de 2002, on assiste aussi à des contestations de la façon dont sont gérées les affaires publiques. Aussi, aujourd’hui comme à cette époque il est beaucoup question de corruption et de délinquance financière. Après une expérience de gestion consensuelle des affaires publiques, une force d’opposition politique a vu le jour. A la veille de l’élection du 29 Avril, il s’est formé une mouvance présidentielle dénommée Alliance pour la Démocratie et le Progrès (ADP) et une force d’opposition constituée par les éléments du Front pour la Démocratie et la République (FDR).

rn

Pour ceux-ci et d’autres acteurs politiques n’appartenant pas à l’ADP, rien ne va plus au Mali, la démocratie va à la dérive. Jeter le bébé avec l’eau du bain est une expression qui colle bien à leur attitude. Ils vont jusqu’à nier l’évidence dans leur combat, leur argumentation. Témoins les déclarations multiples qu’ils ont faites en amont et au cours des campagnes pour l’élection du président de la République, pris après la proclamation des résultats. Ainsi, vous ne les entendrez pas affirmer, reconnaître qu’ils sont satisfaits des résultats obtenus dans tel ou tel domaine.
Leur position laisse sous entendre qu’il faut tout refaire. Ca c’est de l’aberration.

rn

Le fond des problèmes

rn

En vérité, du début du processus démocratique au Mali jusqu’ici il y a des problèmes qu’on a toujours mis au compte des difficultés d’apprentissage.

rn

Cependant, lorsqu’on observe bien ce qui se passe, on se rend plutôt compte que ceux-là même qui crient au scandale sont parties prenantes des situations négatives qui se produisent depuis 1991. Mais cela est moins alarmant que lorsqu’on fournit de gros efforts pour tenter de rééditer des pratiques et considérations qui ont constitué des entraves à l’approfondissement de notre processus démocratiques. Les exemples sont nombreux et si l’on ne prend garde, la passion, l’ambition démesurée, l’individualisme et l’extrémisme qui sont le lot quotidien depuis quelques années pourraient entacher notre démocratie, sans que cela puisse réellement branler la quiétude du pouvoir qui est la cible.

rn

Une même chose et son contraire

rn

Une observation minutieuse de la situation politique permet d’établir que les acteurs politiques qui, inlassablement montent sur tous les toits pour dénoncer les dérives démocratique dont tous partir de ceux qui ont été à l’origine de la fragilisation de la cohésion des partis qui se trouvent être parmi les premiers créés au Mali à l’issue de l’ouverture démocratique. A l’origine les conflits d’intérêts. Or, il n’est un secret pour personne que tous ne peuvent pas être des leaders et avoir toujours ce qu’ils veulent.

rn

D’ailleurs, leur situation actuelle ne s’explique-t-elle pas par les conséquences des actes qu’ils ont posés ? Les signes annonciateurs de cette situation sont apparus dès la veille des élections générales de 2007.
Nous avons aussi appris à notre dépense que les acteurs politiques ont décidé de prendre des positions  rigides, face à la gestion du pouvoir de part et d’autre. ADP, FDR. Cette nouvelle donne a eu des répercussions sur la presse. Et depuis les clivages ne font qu’apparaître et se renforcer en vue de ce pérenniser. Au stade actuel, ce n’est pas encore l’impression.

rn

Donc nous avons encore la chance de nous ressaisir pour aller sincèrement dans le sens du respect des lois de la République et de l’autre. Tant qu’il n’en sera pas ainsi, les uns et les autres, peut être sans le vouloir, continueront à poser des actes qui ne contribueront qu’à compromettre les intérêts collectifs, à hypothéquer l’avenir des générations montantes.

rn

La rédaction

rn

rn

 

Commentaires via Facebook :