En moins d’une année, quatre députés de l’Assemblée Nationale du Mali ont été victimes d’atteinte à l’intégrité physique. Les deux cas les plus graves sont ceux de l’honorable Mamadou Diarra, député URD élu en commune II du district de Bamako et Boubacar Touré, député RPM élu à Niono.Tous ces députés ont été sauvagement agressés par des agents de sécurité, ceux là mêmes qui sont chargés de poursuivre les auteurs de ces atteintes.
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L’honorable Mamadou Diarra a été sérieusement molesté par des policiers dans la nuit du lundi 10 décembre aux environs de 21 heures à l’hôpital Gabriel Touré.
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Parlant des circonstances de son agression à notre confrère de L’Indépendant, il expliqua que c’est en rendant visite à un malade à l’hôpital Gabriel Touré qu’il a vu un attroupement devant l’urgence.
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Selon l’honorable Mamadou Diarra, c’était autour d’un car « Banimonitié » dans lequel le personnel de l’hôpital s’affairait à sortir plusieurs blessés et même des morts. Tous victimes d’un accident de la circulation produit sur la route de Bougouni entre deux cars : Banimonitié et Sama transport.
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Il souligna que c’est en sa qualité de transporteur et surtout d’élu national qu’il s’est approché des gens et est parvenu à rentrer dans la salle des urgences.
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A l’intérieur, dira-t-il «des policiers étaient en train de faire les poches aux blessés afin de les dépouiller de leurs sous. Ils m’ont vu et m’ont demandé de ce que je faisais là.
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Je leur ai montré mon macaron avant de leur dire que je suis député et qu’il est de mon devoir d’apporter à ces blessés assistance et protection». Mais mal lui en a pris car, selon lui, les policiers répondirent en disant «qu’ils s’en fichent pas mal d’un député et qu’ici n’est pas l’Hémicycle».
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Sans tenir compte de ces remarques, le député leur fera savoir qu’il a des connaissances parmi les blessés et qu’il est disposé à payer les ordonnances de tous ceux qui n’ont pas d’argent sur eux.
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Malgré toutes ces explications, les policiers lui ont demandé de sortir. Face à son refus, expliqua-t-il, “l’un d’entre eux, m’a donné un coup de poing à la poitrine et un autre m’a balayé jusqu’à ce que je suis tombé sur les malades. Ensuite, ils m’ont pris à quatre comme un vulgaire individu avant de me jeter dans la cour. Tous mes sous et mes deux téléphones sont tombés. En appelant sur place, on a découvert sur les policiers mes deux téléphones”.
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Le cas de l’honorable Boubcar Touré, député RPM élu à Niono, est tout aussi rocambolesque. C’est en voulant intervenir en faveur des jeunes de son parti, le RPM, qui venaient d’être interpellés lors d’une marche de protestation contre les fraudes massives enregistrées lors de l’élection présidentielle qu’il a été sauvagement battu par les agents de police du commissariat du 1er arrondissement avant d’être jeté dans la cour dudit commissariat comme un malfrat. Le député Boubacar Touré qui portait son macaron s’en est bien sorti avec une fracture au doigt.
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Un autre député du RPM, Ibrahim Bomboté, pour avoir accordé une interview le jour du vote devant son centre de vote, celui de N’Tomicorobougou s’est vu violemment bousculé par un agent de police en faction.
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Il y a quelques mois de cela aussi, des agents de la sécurité d’Etat aux trousses d’un responsable estudiantin de la Faculté de Médecine sont rentrés de force dans le cabinet de l’honorable Konimba Sidibé, député Parena élu à Dioïla en fracturant la porte de son bureau pour arrêter le responsable estudiantin.
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C’est dire que ces atteintes à l’intégrité physique ont pris une allure inquiétante dans notre pays surtout de la part des agents de sécurité, ceux-là mêmes qui sont chargés de poursuivre les auteurs de ces atteintes.
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Les agents des forces de l’ordre et de sécurité n’ont aucun droit de porter une atteinte quelconque à l’intégrité physique d’un citoyen lambda, à fortiori d’un élu de la nation.
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Ces atteintes sont d’une extrême gravité qui nécessite une réaction rigoureuse de l’Assemblée nationale.
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La situation est trop sérieuse pour qu’on ferme les yeux là-dessus.
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Birama Fall
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