Fait délibéré ou sabotage ? C’est l’ultime question qu’on se pose en analysant les actes posés par nos hommes politiques de l’ère ATT. Incapables de jouer pleinement leur rôle sur l’échiquier national, les leaders des partis politiques optent pour le consensus. Leurs militants, pour ne pas mourir de faim, rejoignent le «Parti ATT». La société civile en quête d’emploi s’accroche au plus offrants. Dans ce contexte d’ATT-CRATIE, où va le Mali ?
La démocratie, dit-on, est l’existence d’une majorité et d’une opposition politiques. On dit plus loin que les partis politiques sont crées pour prendre le pouvoir. Où se situe donc le Mali aujourd’hui sur le plan politique par rapport à son régime ? Question qui revient régulièrement dans les débats et qui demeure sans réponse. Les constitutionalistes refusent de donner des réponses appropriées de peur de perdre leur poste ou de subir des sanctions administratives. Or il existe une charte des partis politique qui définit leurs rôles. En Afrique, le Mali est le leadership en matière de création de partis politiques, premier pays à avoir 24 candidats à la présidentielle de 2002. On dénombre 105 formations politiques ou GIE (excusez- le terme) pour une population estimée à 12 millions d’habitants repartis sur une superficie de 1.241.000 Km² avec une densité de 0.3 habitant au kilomètre carré.
L’héritage légué par le premier président élu est fort éloquent dans l’existence du multipartisme.
Pour bien asseoir sa politique et bien implanter son Adema PASJ Alpha avait besoin de voir naître des petits partis politiques soit à consonance régionaliste soit de ‘’groupement d’intérêt Economique’’ afin d’épauler l’Abeille. Les grandes formations politiques ont toutes été scindées en deux ou quatre : PDP-RDP-USRDA-CNID-UDD et l’Adema PASJ elle-même a fini par être atteinte par le syndrome de la division.
La scission de l’Abeille aura d’ailleurs comme conséquence, trois candidats à la présidentielle de 2002. Sept autres candidats de partis étaient en lice CNID-PARENA-CDS-RPM-SADI-MPR-UDD. Au premier tour, deux candidats de ‘’l’Adema ‘’ franchissent le premier poteau.
Cependant pour des raisons de divergences politiques internes entre deux candidats Soumaila Cissé avec l’Adema-Rénovatrice et Ibrahima Boubacar Kéïta avec l’Adema-Tisserand, ils n’ont pas pu accorder leur violon pour la conquête du pouvoir. Le général à la retraite Amadou Toumani Touré, candidat indépendant, ratisse large au second tour face à un adversaire tâché par son propre parti.
Seulement voilà depuis l’arrivée d’Amadou Toumani Touré à Koulouba, on ne parle plus de démocratie, de partis politiques. Mais de consensus. Les partis dont la tâche primordiale est la conquête du pouvoir ont tous abdiqué au profit d’un seul et Unique homme pour disent-ils pratiquer la politique du ventre. Combien sont-ils à défiler sur les antennes de l’ORTM à manifester leur ‘’Soutien’’ au président de la République dans des déclarations pieuses ? Au moment où notre pays est confronté à d’énormes problèmes : pauvreté, insécurité, scolarisation, c’est en ce moment précis que les hommes politiques choisissent pour former autour du général des groupuscules de mouvements alimentaires. A quelle fin ?
Toujours les politiciens animés par la politique alimentaire décident avec l’appui d’un général président de mettre fin à l’évolution du multipartisme dans notre pays. L’illustration la plus dangereuse est celle des ‘’dix’’ de l’Adema qui pour des strapontins de postes ont rejoint le camp présidentiel avec par devers des casseroles qu’ils traînent. L’élection présidentielle de 2007 sera décisive pour notre pays soit ce sera le processus de démocratisation enclenché qui continuera son chemin soit le Mali basculera dans le parti unique. La caution à la présidentielle désormais à dix millions ne doit pas décourager les éventuels candidats. Ensuite ceux qui soutiennent qu’il faut accorder nécessairement un second mandat à ATT sont amnésiques. Le peuple sait faire la part des choses. Il n’est plus dupe.
L’unique candidat qui peut donner du fil à retordre au général reste pour le moment le candidat Ibrahim Boubacar Keïta. Ce n’est donc pas surprenant de voir que certains journaux de la place ont déjà ouvert les hostilités. Quant à celle de Soumeylou B Maïga, c’est pour prêter main forte à ATT au deuxième tour. Rappelons qu’il fut le chef de Cabinet de ce dernier pendant la transition. En plus ce sont deux compères de la sécurité (l’un de la garde présidentielle de Moussa et l’autre de la SE de Alpha).
Safounè Koumba“