DEMOCRATIE MALIENNE : Quand le chasseur devient la proie

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Dans la vie d’une nation, d’un peuple, il y a des événements qui font regretter les situations antérieures même marquées de dictature. Ce sont ces événements qui font le lit de l’instabilité politique entraînant parfois un changement brutal de régime et le Mali n’a pas fait exception.

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La première république, après avoir lancé avec succès les bases d’une économie nationale indépendante et  planifiée se retrouvera piégée par sa révolution active avec une milice parfois hardie comme bras séculier. Les populations acculées par une telle déviation du régime n’hésiteront pas à applaudir des deux mains le changement intervenu en novembre 1968.

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Après une libération de la vie socio-économique du pays, le régime militaire qui avait promit son retour dans les casernes se mua peu à peu en une aristocratie sans précédent avec le pouvoir comme moyen d’enrichissement pour les tenants du pouvoir et leur entourage.

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Minée par les crises internes, la junte militaire qui retourna à une vie constitutionnelle au début des années  1970 avait commis les mêmes déviations que la première république et le fossé s’agrandissait entre les gouvernants et les gouvernés. L’accentualisation des différentes crises économiques aboutiront à l’insurrection de mars 1991  qui a eu raison d’un régime à bout de souffle.

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Après ces différentes ruptures brutales, le Mali faisait son entrée dans la cour des Nations dites démocratiques avec l’élection d’un président démocratiquement élu. Le multipartisme devenait intégral.

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Cependant, le Mali de  la 3ème République, parti d’un régime de Parti unique institutionnalisé aboutissait à un régime de Parti Etat  avec la main mise d’un Parti sur l’ensemble des institutions du pays sans commune mesure avec son poids politique réel avec la perpétuation de cette dichotomie entre le Mali légal et le Mali réel.

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Aujourd’hui, nous constatons qu’il est des hommes que l’Histoire, décidément, prend toujours par surprise dans un régime démocratique. Ainsi en va t-il de Amadou Toumani Touré, tout surpris de franchir un à un les obstacles. Dans le milieu rural, il est populaire, en effet, et les thèmes qu’il aime développer dans ses discours, son dynamisme un peu démonstratif aussi, l’ont fait apprécier alors que les promesses succèdent aux discours. 

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A l’approche de ces élections, il entreprend de casser les clans et de créer le sien en laminant l’Adéma, l’URD et les autres signataires (ADP) . Non sans maladresse aussi, puisque la camarilla dont il s’entoure (chefs de partis) est surtout composée de laudateurs qui ne l’informent pas, il s’aliène quelques uns de ses plus solides soutiens. Croit-il en son invulnérabilité, en ses facultés manoeuvrières, en son sens de l’anticipation ?

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Aujourd’hui, à quelques mois de la fin de son mandat, le Président ATT laisse derrière soi un Mali à terre sur le plan démocratique, avec  comme camisole de force, un consensus  de façade autour de lui. Sur le plan scolaire et socio-économique, l’effritement de l’autorité de l’Etat. C’est l’Etat malien même en tant que tel qui se meurt peu à peu. Un pays aux lendemains incertains classé parmi les derniers de la  planète selon le classement PNUD.

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Notre pays, le Mali, ce grand peuple de renommée millénaire, 46 ans après son indépendance à cause des différentes déviations ne peut tomber encore plus bas sur tous les plans. Les échecs, marqués parfois par des ruptures brutales serviront-lls de leçons ? L’urne ne fait pas toujours un bon président.

rnMamadou DIARRA

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