Plus de deux décennies après sa mise en place, le dispositif démocratique et institutionnel est fortement décrié par les Maliens qui s’y reconnaissent de moins en moins. Cette défiance est manifestée à l’égard des Institutions, des acteurs politiques, du dispositif électoral et même à l’égard des responsables de la société civile. Le pays est ainsi fortement divisé entre les composantes du système institutionnel et il apparait de plus en plus clairement qu’aucune force politique seule n’est en mesure de rassembler la majorité des Maliens. Cette situation est lourde de menace pour le Mali, par ailleurs balloté par une situation sécuritaire précaire, la présence de groupes armés et terroristes déstabilisants et des relents de conflits communautaires consécutifs à un faible contrôle-territorial exercé par l’Etat central.
Le Mali a adopté, à la suite de la révolution démocratique de mars 1991, un système politique et institutionnel qui s’est caractérisé par un pluralisme politique intégral avec des partis politiques concourant au suffrage des maliens à l’occasion de consultations électorales destinées à pourvoir au leadership du pays. La liberté d’expression se traduisant notamment par une grande ouverture dans le paysage médiatique et audiovisuel ainsi qu’une liberté de ton reconnue par tous. La liberté d’opinion et d’association se traduisant par une pluralité d’acteurs de la société civile et la libération de la parole des différentes composantes de la nation. Une organisation institutionnelle théoriquement adaptée à l’expression des diversités et destinée à instaurer une démocratie représentative se traduisant par des Institutions exerçant leurs attributions et collaborant entre elles dans un cadre établi par la Loi fondamentale de 1992, acte fondateur de la troisième République. Ainsi, dans ce contexte pour le maintien du tissu social, la préservation de l’intégrité du territoire et de l’unité nationale, voire la survie du pays, il apparait indispensable de questionner le système démocratique et institutionnel du Mali. Cela pourrait dégager quelques pistes intéressantes en perspectives de futurs changements permettant d’ancrer davantage la démocratie, renforcer la cohésion et l’unité du pays et reconstituer le contrat social entre les populations et leurs mandataires responsables publics. C’est conscient de cet état de fait que le Centre d’études et de réflexion au Mali (CERM) en partenariat avec la Fondation Friedrich Ebert Stiftung a organisé le samedi 4 novembre 2017 à l’hôtel de l’Amitié de Bamako, un colloque de réflexion et de proposition sur le « Bilan et perspectives du modèle démocratique malien après un quart de siècle de fonctionnement ». L’objectif général de ce colloque est de faire un bilan du système démocratique, politique et institutionnel du Mali, près de trente ans après sa mise en place en dégageant des pistes concrètes d’amélioration destinées à lui donner un second souffle répondant aux attentes des maliens.
‘’Ce sont les Maliens qui vont sortir le Mali de la crise’’
La cérémonie d’ouverture de ce colloque était présidée par l’ancien président de la République par intérim, Pr Dioncounda Traoré, en présence du président du CERM, Ousmane Sy, ancien ministre, de l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, membre du CERM, du représentant de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung, Abdourhamane Dicko et de nombreuses autres personnalités. Le colloque abordera quatre questions majeures : Les Institutions : les valeurs qu’elles incarnent, leur légitimité, leurs pouvoirs, leur fonctionnement et leurs rapports. Les partis et les groupements politiques : leur fonctionnement, leurs contrôles, leur représentativité (sociale et territoriale). La compétition électorale : ses fondements, son fonctionnement, sa transparence, sa crédibilité, les questions en rapport avec la légitimité des élus et le principe de l’alternance. Les contrepouvoirs et le contrôle citoyen : les médias, la société civile, leur indépendance, leur crédibilité, leurs capacités. Dans ses mots de bienvenue, le président du CERM, Ousmane Sy a fait savoir que le Cerm est un espace d’échanges et de contribution. Avant d’ajouter que la situation sécuritaire au Mali interpelle tout le monde. « La crise interpelle tout le monde. Ce sont les Maliens qui vont sortir le Mali de la crise. Cette crise va nous servir d’opportunité pour aller à l’étage dessus et pour un Mali en paix », a-t-il dit. A sa suite, Abdourhamane Dicko a mis l’accent sur la Fondation Friedrich Ebert Stiftung qui a été crée le 2 mars 1925. Quant à l’ancien président de la République par intérim, Pr Dioncounda Traoré, il a remercié les organisateurs de ce colloque qui permettra, selon lui, de donner une nouvelle vie à la démocratie malienne.
Aguibou Sogodogo
Comme quoi, la France n’a pas vraiment apportée pas autant de chose quelle le prétend ….
la démocratie au Mali, c’est juste “UNE PIECE DE THEATRE” écrite ailleurs que les Maliens jouent à leurs guise!!!!!!!!. Alors ne demandons pas de bilan, seulement si les “Spectateurs” sont contents et en etant dans la salle de représentation car ils y sont et n’ont aucun moyen de franchir la porte!helas
SON bilan, cette catastrophe dans tous les domaines .
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