Tout comme les partis politiques, les organisations de la société civile sont des acteurs-clé de la démocratie. Dans certains pays, leur rôle est si important qu’elles ravissent la vedette aux partis politiques, dont le rôle doit tourner autour de la conquête et l’exercice du pouvoir. A cet effet, les actions de la plate-forme africaine des Organisations Non Gouvernementales (ONG) pour la promotion de la démocratie et la bonne gouvernance sont plus qu’indicatives.
En effet, cette plate-forme regroupe dix-sept coordinations à travers le continent. A en croire son coordinateur dans le pays, M. Ibrahim Sidibé, le Mali est membre de cette plate-forme depuis 2007. Avec la présence d’émissaires de cette plate-forme, les objectifs de l’organisation ont pu être expliqués aux médias, à la faveur d’un point de presse qui a eu pour cadre la salle de conférence du Conseil National de la Jeunesse du Mali (CNJM).
Pour la cause, des conférenciers sont venus de la Mauritanie : Mohamed V Sidi Abdallah, Chef de la délégation et Mohamed Sidaly, Conseiller stratégique de cette organisation. Notons que cette conférence a été une véritable occasion pour ces membres de la société civile mauritanienne, d’évoquer surtout la situation politique de leur pays.
En effet, depuis plusieurs mois, la Mauritanie vit sous un régime militaire, suite au coup d’Etat qui a abouti au renversement de l’ordre constitutionnel. Depuis lors, le pays traverse une véritable crise avec, à la clé, des sanctions ou menaces de sanctions par les pays occidentaux.
Tenaillé de tous les côtés, le Chef de la junte au pouvoir a promis de s’investir pour un retour à la démocratie. Pour cela, une date a été arrêtée pour la tenue d’une concertation dite “Etats généraux sur la démocratie”, dont la date retenue est le 25 Décembre 2008.
C’est également l’une des raisons de la présence de cette délégation mauritanienne au Mali. Selon Mohamed V Sidi Abdallah, c’est pour venir recueillir les propositions de la société civile malienne que cette délégation mauritanienne a jugé utile d’être au Mali, avant d‘entamer d’autres étapes. Car le périple devra conduire ladite délégation vers d’autres pays : au Burkina, au Sénégal et en Côte d’Ivoire.
A en croire les principaux conférenciers mauritaniens, tout marche bien entre la société civile et les partis politiques mauritaniens. Mais le seul problème, ou plutôt, le seul point de divergence, c’est que les organisations de la société civile mauritaniennes ne sont pas d’accord pour l’une des solutions préconisées pour sortir le pays de la crise qu’il traverse : à savoir l’embargo proposé par la classe politique. “Nous ne sommes pas d’accord avec les partis, sur cette proposition”, a déclaré un des conférenciers mauritaniens, qui prône plutôt une solution négociée dans le pays.
Pour ces émissaires mauritaniens, cette conférence a donc constitué une véritable tribune de défense de leur pays. Aussi en ont-ils profité pour plaider pour une solidarité de la part de la société civile africaine, autrement dit, de toutes les organisations de la société civile, dans les différents pays d’Afrique.
Cette plate-forme des organisations de la société civile nourrit de grandes ambitions. C’est pourquoi différentes actions sont inscrites au programme de son agenda. Et elle s’active aujourd’hui pour sa participation aux élections présidentielles prévues en Côte d’Ivoire.
Laya DIARRA