C’est demain, samedi 8 décembre, que s’ouvre dans la capitale malienne, au Centre International de Conférences de Bamako(CICB) un symposium international dont le thème est ainsi libellé : «Démocratie constitutionnelle en Afrique, l’expérience malienne depuis 15 ans : bilan et perspectives».
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Le forum, qui durera 48 heures, est organisé par le Club Perspectives et Développement (CPD) qui regroupe des cadres et intellectuels maliens «soucieux de contribuer, par la réflexion et l’action, au développement socio-économique, culturel et démocratique du pays» à en croire le Coordinateur de cette structure, Souleymane Koné, par ailleurs Conseiller technique au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
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L’objectif de ce forum consiste à analyser et évaluer l’effectivité du constitutionnalisme sur le continent africain, en vue d’éclairer les perspectives de modernisation des Constitutions africaines.
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Deux cents invités sont attendus à cette rencontre de haut niveau. En majorité des compétences maliennes, mais aussi de l’extérieur notamment la France, le Sénégal, le Bénin le Burkina Faso et le Niger.
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Des thèmes multiples et variés seront débattus au cours de ce symposium.
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Le premier thème, qui fera l’objet de discussions, porte sur « la citoyenneté et le respect des droits des minorités dans la démocratie ». Il sera exposé par le Pr. Abdramane Touré,universitaire chevronné, récemment promu secrétaire général du ministère en charge de la Fonction publique.
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Le deuxième thème «les limites à la révision constitutionnelle en Afrique» reviendra au vice-recteur de l’Université de Rouen (France), le Pr. Eloi Diarra. Il aura également un regard croisé entre les honorables députés Mohamed Bazoum du Niger, vice-président de l’Assemblée nationale et Me Mountaga Tall du Mali. Les deux évoqueront «le statut de l’opposition en Afrique :analyse et perspectives».
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L’ancienne ministre en charge de la promotion féminine, Mme Diarra Afsatou Thiero, conseillère à la Cour suprême, traitera du thème « l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives ». Un autre thème « la participation politique des femmes au Mali et dans les régimes politiques africains» touchant la gent féminine, sera abordé par Ismael Madior Fall, maître de Conférence Agrégé (l’Université Cheickh Anta Diop de Dakar).
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Le Pr. Jacques Mariel NZouankeu, secrétaire permanent de l’Office des fonctions publiques africaines (Bénin) expliquera aux participants «le principe majoritaire et la démocratie en Afrique». Il sera suivi de l’ancien ministre burkinabe, Basile Guissou, qui entretiendra l’auditoire sur le thème : «le principe majoritaire et la démocratie en Afrique». La liste des personnalités et thèmes à débattre n’est pas exhaustive.
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Plusieurs autres thèmes relatifs au cas malien feront l’objet d’un exposé : «le processus électoral au Mali :forces et limites, le processus électoral au Mali :enseignements et perspectives, le système électoral au Mali :analyse et perspectives».
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Bilan d’étape du Constitutionnalisme au Mali
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Cette conférence se déroule 15 ans après l’adoption de la Constitution de la IIIè République et après trois législatures. Ce temps, assez court mais très long en terme d’expérience, permet au moins de faire un bilan d’étape. Une Constitution est une œuvre humaine et, comme telle, est perfectible. Aussi est-elle appelée à évoluer avec la société. C’est pourquoi, déjà en 2001, l’ancien président, Alpha Oumar Konaré, a déclenché le processus de la révision constitutionnelle et l’Assemblée nationale a même voté une loi constitutionnelle qui devrait être soumis au référendum. Celui-ci n’a finalement pas eu lieu en raison de la forte contestation politique (le COPPO et le PARENA, allié de l’ADEMA s’étaient opposés au texte) et de la division du parti de l’abeille (les Ibékistes venaient de créer Alternative 2002). Leurs 37 députés avaient même attaqué la loi constitutionnelle devant la Cour pour «tripatouillage» puisqu’il semble que le texte adopté à l’hémicycle ait fait l’objet d’un changement au niveau du Secrétariat général de la présidence avant d’être promulgué et acheminé devant les juges de la Constitution. En dépit de l’annulation du référendum, ceux-ci ont suivi les requérants en déclarant le texte non conforme à celui adopté par les élus de la nation.
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C’est dire que ce forum permettra de mettre à nu les insuffisances et les limites de la Constitution malienne dont une relecture s’impose pour être conforme avec certains textes communautaires et moderniser notre arsenal électoral.
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En tout cas, le coordinateur du Club Perspectives et Développement(CPD) estime qu’à travers ce thème «il s’agira de faire le point sur l’évolution constitutionnelle des Etats africains en général et du Mali en particulier. Depuis 15 ans, le Mali est entré dans une nouvelle phase de construction de démocratie. Au triple point de vue des institutions, des droits et libertés, et de la justice, l’Etat tend à créer les conditions d’une effectivité de la Constitution qui passe par l’application des principes fondamentaux reconnus par les démocraties dans le monde».
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Rappelons que le Club Perspectives et Développement a été créé le 26 mars 2005. En février 2007, cette association avait organisé son premier colloque sur : «Démocratie et gestion partagées du pouvoir, l’expérience malienne depuis 2002».
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En outre, le Club Perspectives et Développement avait organisé plusieurs débats sur des thèmes riches et variés tels que Média et démocratie au Mali ; Démocratie, Sécurité et Développement ; Problématique de l’absorption et de la rétention de l’aide extérieure par le Mali ; L’emploi jeunes au Mali.
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Chahana TAKIOU
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