“Chaque chose en son temps”, dit un adage. La démocratie au Mali est un processus très fastidieux, dans la mesure où elle est très capricieuse et ce caractère est tout à fait inhérent au tempérament, aux choix et aux ambitions même des acteurs politiques, ceux là qui animent le débat politique et participent à la conquête du pouvoir. De l’ouverture démocratique, mars 1992 à ce jour, nous venons de loin. Que de propos ont été tenus, de projets de société proposés aux Maliens, de déclarations d’intentions ont été faites. A présent, qu’est-ce qui en reste? A quels résultats toutes ces gymnastiques nous ont conduits?
N’est-il pas nécessaire à présent d’envisager une évaluation du parcours de notre démocratie, afin de permettre aux générations montantes de savoir qui ajoué quel rôle et d’être bien édifiées sur les tenants et aboutissants de notre processus démocratique?
DES NOSTALGIQUES OU ETERNELS INSATISFAITS?
Cela semble important à un moment où les gens ont tendance à vite oublier des événements et faits récents, des actes posés par certains acteurs politiques, voire de représentants de la société civile et qui permettent à l’opinion publique nationale d’être mieux fixée sur la portée réelle des propos et actes que certains sont en train poser aujourd’hui.
En effet, il y a toujours des apprentis sorciers qui ne sont à l’aise que lorsque quelque part, ils parviennent à susciter des énigmes, en tout cas des problèmes. Ces irréductibles veillent continuellement au grin. Ils n’ont de souci que de contester sans pourtant parvenir à proposer des alternatives crédibles à ce que nous vivons. Peut-on les compter parmi les vrais démocrates, quand on sait que la critique n’est pas une fin en soi? D’ailleurs, ne dit-on pas qu’on n’a jamais érigé un monument à la mémoire d’un critique?
DE VAINES ASTUCES
Ceux que nous avons au Mali sont continuellement à la recherche de ce qui est mauvais; et ils donnent l’impression d’être plus intelligents, plus sensés que tout le monde bref, d’être les détenteurs de la vérité, entendez par là les demi-vérités qu’ils s’appliquent à magnifier. Au stade actuel de l’évolution de notre processus démocratiques, nous aurons tout intérêt à nous orienter vers du concret et cela est la pratique politique par l’occupation véritable du terrain. Il ne sert à rien de continuer à s’asseoir dans les salons et à tirer les ficelles dans l’espoir de rééditer des situations déjà vecues. Nous irons inéluctablement de l’avant, n’en déplaise aux apprentis sorciers. La répétition de l’histoire n’est pas une constante. Leurs astuces demeureront vaines à leur grand étonnement.
DES TAPAGES POUR QUELS RESULTATS?
Les critiques acerbes ne représentent pour eux que des refuges. Ainsi, en s’éloignant de leurs missions fondamentales pour raison de faiblesse et de déficit d’idées, ils tentent toujours de distraire le pouvoir et l’opinion publique nationale. C’est cela qu’on appelle la vieille méthode. Elle ne fait plus bonne récette à l’étape actuelle du processus démocratique au Mali. Ceux qui s’y donnent, ces temps-ci, semblent l’avoir appris à leur dépens. Notre ambition n’est pas de sillonner tout le cheminement du processus démocratique malien. Mais déjà, en l’espace d’un an, il y a eu trop de remous qui n’ont contribué qu’à ternir l’image du Mali, de notre processus démocratique tant vanté à l’étranger, en raison non seulement du renforcement de la culture de la paix sociale et de la stabilité politique, mais aussi des progrès socio-économiques réalisés dans plusieurs domaines d’activités de la fin des élections générales de 2002 à ce jour.
DES AGITATEURS EN VAINE RECHERCHE D’INTERLOCUTEURS
Il y a eu beaucoup d’agitations en moins d’un an au Mali, et à tous les coups, on montent sur les toits pour crier au scandale, pour prédire le “naufrage” du bâteau Mali, comme si cela pouvait être la voie appropriée de renverser la tendance, d’accéder au pouvoir ou à des postes de responsabilité dans la haute sphère de l’administration.
Les événements vont de l’exploitation politicienne de la signature de l’accord d’Alger par le gouvernement malien à la publication du pamphlet ATT-cratie en passant par le lancement du manifeste pour la démocratie de l’ADJ. Après une période plus ou moins longue de matraquage politique par ces aspects, voilà que nombreux sont ceux qui ont calmé leurs ardeurs. D’ailleurs, malgré la poursuite de la gymnastique avec ces éléments qu’on croyait être une artillerie lourde pour tout bousiller, les uns et les autres ont, depuis un certain temps, du mal à se trouver des interlocuteurs attentifs. La lassitude semble avoir gagné l’opinion publique nationale, en raison surtout du fait qu’il y a eu une masse d’information trop volumineuse avec des contenus autant controversés.
LA PRECAMPAGNE ELECTORALE FOCALISE PLUS L’ATTENTION
A présent c’est l’heure des pré-campagnes électorales et les acteurs politiques qui sont parmi les plus ambitieux annonce leur position face aux enjeux des élections présidentielles de 2007. En effet, quoiqu’on dìse, la sortie de l’ASMA le samedi dernier a occupé une place de choix dans l’actualité politique nationale. Cet événement, faut-il le souligner, suscite aujourd’hui encore des interrogations. Pour certains, cette sortie de l’ASMA et de son président d’honneur n’a rien à voir avec une candidature.
D’autres, au contraire, sont fermement convaincus que Soumeïlou Boubèye MaÏga sera candidat à la présidentielle de 2007. Et, avec cette nouvelle donne, on estime qu’il y aura un grand bouleversement dans les rapports de forces. Au même moment, ailleurs, on s’agite moins. Ceci expliquerait-il cela? Ce qui est sans équivoque, c’est qu’on tend vers un revirement de la situation politique nationale, au point que d’ailleurs les uns et les autres s’adonnent à toutes sortes de gymnastiques, allant jusqu’à envisager des liens futurs entre Soumeïlou Boubèye MaÏga et l’ADJ.
D’ailleurs, certains soupçonnent également l’UDD et l’US-RDA. C’est l’évolution de la situation qui nous permettra d’être mieux fixés sur les tenants et aboutissants des remue-ménage en cours.
Moussa SOW
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