Nul doute que l’Afrique actuelle est en ébullition. Etant le continent le plus jeune de la planète, avec l’avancée des nouvelles technologies telles que Facebook et la télévision par satellite, elle n’est plus celle d’il y a un quart de siècle, moche et nonchalante. La jeunesse d’Afrique qui prend conscience, avec rapidité, des réalités de notre monde d’aujourd’hui et en première position de celles de son continent est le vrai moteur qui révolutionnera cette partie du globe.
Les discussions autour des principes démocratiques font rage partout. Après des années de dictature n’ayant non seulement rien apporté à leurs aspirations profondes, mais qui ont été de véritables catastrophes historiques dans la plupart de nos pays, Les jeunes exigent l’avancée de la démocratie et le respect des libertés individuelles. La Tunisie et l’Egypte en sont l’expression claire de leur détermination à combattre et vaincre. Ce réveil des consciences est à saluer, car nos ainés, les dirigeants actuels, ont démontré toute leur incompétence à gérer nos affaires. A cause de leurs agissements irresponsables, de leur complicité, de leur acharnement à se maintenir à tout prix au pouvoir, ils n’hésitent jamais une seule seconde à brader nos intérêts nationaux au profit d’un Occident qui ferme les yeux sur la durée de leur règne qui ne s’inscrit dans aucune norme démocratique. Des ressources naturelles vendues à des prix dérisoires ou données en exclusivité à certaines multinationales, des millions détournés et placés dans les banques occidentales ou investis dans l’immobilier , des campagnes électorales d’hommes politiques européens ou leurs vacances payées sur le dos du contribuable africain, des contrats juteux arbitrairement accordés aux Européens. Voilà une liste non exhaustive de tout ce à quoi s’adonnent les leaders africains soucieux de garder le pouvoir aussi longtemps que possible. Pendant que sur le continent qui est peut-être le plus riche de la planète, des centaines de milliers de personnes sont plongées dans une misère profonde.
La jeunesse actuelle d’Afrique a déjà compris ce jeu et cette malhonnêteté de la part de nos dirigeants. Lentement, mais surement, elle est en train d’entrer sur scène pour jouer le premier rôle et changer l’ordre des choses.
L’Europe, comme toujours, dans le but de ne pas se retrouver bousculée hors du bateau et de jeter la poudre dans les yeux afin de maintenir sa domination, a capté ce grand vent de changement sur le continent. Prompte, elle s’est mêlée dans la danse en proposant partout son concours à construire des sociétés démocratiques. Jusqu’à bombarder certains pays qui refusaient cette aide. Car, disons-nous le ouvertement, toute aide de l’Europe n’est qu’un cadeau empoisonné.
L’éveil de la jeunesse africaine pourrait être sapé dès ses origines, à l’instar de nos indépendances sabotées dans les années 60, si nous ne prêtons pas attention à ce loup qui veut se planter au sein de nos mouvements de revendications pour en détruire les bases. Se leurrent tous ceux qui sont fascinés par les grands coups de médias occidentaux et pensent qu’un Sarkozy ou Cameron veulent nous accorder leur soutien dans notre lutte. Au moment où l’Europe est confrontée à des problèmes financiers graves et que des Etats comme la Grèce sont au bord de la faillite totale, notre Afrique enregistre, elle, des succès qui ne cessent d’étonner les uns et de rendre verts de jalousie les autres.
A vouloir suivre les indications ou théories démocratiques recommandées par Paris ou Londres, nous resterons encore pour un siècle au minimum des apprentis démocrates qui doivent, selon les Européens, être permanemment assistés, recevoir des leçons dont le but est de faire glisser le bateau africain vers le port qu’ils souhaitent. En un mot, ils veulent nous voler nos révolutions et notre démocratie. En nous empêchant de voter pour nos hommes intègres, en plaçant par toute sorte d’astuces leurs pions à la tête de nos Etats.
Il relève de nos intérêts de construire notre démocratie nous-mêmes en tenant compte de l’expérience des autres, tout en n’espérant que sur nos propres forces. Le premier danger réside dans le fait de vouloir se faire financièrement assistés pour l’organisation de nos élections. Le cas de la Cote d’Ivoire en est un illustre exemple. A part cela, nous devons mettre fin, lors des votes, à toutes les pratiques de bourrages des urnes et de tricheries qui n’ont pour but que de faire écarter les dignes fils de l’Afrique et d’installer des marionnettes bien rôdées dans la trahison de nos intérêts vitaux, toujours prêtes à aller prendre des ordres à L’Elysée ou ailleurs. Par exemple pour qu’un Wade se rende à Benghazi, c’est-à-dire d’un pays africain à un autre, il lui a fallu passer par Paris d’abord pour entrevue avec Sarkozy, entendez bien « instructions » de la part de ce dernier. C’est ce genre de comportement de nos leaders qui provoque l’hilarité générale dans le monde et le mépris de l’Africain.
Les dirigeants actuels doivent retenir une chose : ils ne se rendent pas encore compte de la puissance du feu qui couve déjà sous cendres. Que, nous jeunesse d’Afrique, souhaitons trouver des solutions concrètes à nos problèmes. Qu’il y va aussi de leurs intérêts à songer aux défis lancés par nos sociétés. Et que n’est pas très loin ce jour quand le pot aux roses sera découvert même des illettrés africains.
Ce sera le jour des grandes révoltes et du début des procès tumultueux.
Kénédugufama,