Démocratie au Mali : Vivement demain !

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DIONCOUNDALa transition malienne aura été bien laborieuse et pleine de péripéties : accord cadre, Premier ministre de pleins pouvoirs, Président démissionnaire, ancien Président en exil, Président intérimaire molesté, Président intérimaire évacué sanitaire, Premier ministre – Président, Président rescapé, Premier ministre démissionné, Premier ministre consensuel, Etat d’urgence, intégrité territoriale inachevée, Président impuissant, iconoclaste et pusillanime, etc. Décidément les Maliens auront tout vu et tout vécu. Il est grand temps que cette tragique comédie s’arrête. Surtout que le Président par intérim semble souffrir d’un mal mystérieux que l’on serait tenté d’assimiler au syndrome de Stockholm, c’est-à-dire le sentiment de solidarité et d’attachement qu’un otage finit par développer vis-à-vis de ses ravisseurs et tortionnaires.

En effet, jugez-en vous-mêmes !

A sa descente d’avion pour regagner le bercail après son exil forcé pour raison de soins, Dioncounda Traoré déclare à Oumar Mariko qu’il est persuadé que ce dernier ne fait pas partie de ses agresseurs, alors que du point de vue de l’opinion publique celui-ci est mouillé jusqu’au cou aussi bien que tous les leaders de la COPAM, organisateurs de la marche du 11 mai 2012. Malheureusement Oumar Mariko ne lui en sera pas reconnaissant car il rapporta ses propos urbi et orbi en le traitant de tous les noms d’oiseaux.

Ensuite après le pardon public accordé à ses agresseurs, lors de la composition du gouvernement, Dioncounda Traoré, sur son propre quota présidentiel, a octroyé à la COPAM de Amadoun Amion Guindo un poste de ministre au détriment du FDR, son seul soutien.

Aussi, Dioncounda a signé en catimini le fameux décret de promotion des membres de ” la milice ” dénommée syndicat de la police nationale de triste réputation au détriment des policiers méritants qui à présents n’ont pas avalé la pilule. Il était, jusqu’à une époque récente, le seul à parler de négociations avec le MNLA alors que tout le monde parlait de dialogue et de réconciliation nationale après le gouvernement. Et le comble de tout, c’est qu’il ne daigna pas marquer de sa présence les cérémonies funèbres de la trentaine de soldats tchadiens tombés de’un coup sur le sol malien dans la guerre de libération de nos territoires aux mains des terroristes et narcotrafiquants.

En outre, il justifia publiquement l’arrestation, la séquestration et la torture d’un Directeur de publication par les sbires de la Sécurité d’Etat.

Plus récemment, il impose au Premier ministre de consensus un jeune ministre de son écurie à qui il manque assurément des notions de respect hiérarchique, de courtoisie diplomatique et de morale tout court envers ce même Premier ministre et ses hôtes de marque.

Enfin la cerise sur le gâteau, Dioncounda met en place une Commission de dialogue et de réconciliation sans aucune consultation digne de ce nom. Personne ne sait comment il a procédé tant le résultat est décevant. C’est lui qui a nommé le Président et ses vices présidents en violation de la règle démocratique la plus élémentaire qui veut que les instances soient élues par les membres eux-mêmes. Car pour être président il faut être élu, mais quand on est nommé on est certes le chef, pas président. Mais ce qui choque l’opinion publique malienne, c’est la composition même de la Commission où la part belle est faite aux indépendantistes et affiliés qui n’ont jamais renoncé à leur triste dessein et qui ne se considèrent toujours pas comme Maliens mais comme Azawadiens. Des alliés déclarés des terroristes et narcotrafiquants. Nous avons tous les noms. Le Collectif des Ressortissants du Nord (COREN), organisation on ne peut plus représentative de tous les habitants du Nord du Mali ne se reconnait pas dans cette Commission tombée du ciel sur leur tête.

C’est dire que Dioncounda Traoré aligne des décisions unilatérales et incompréhensibles pour le commun des mortels. Et qui frisent le ” déni de démocratie  et de bon sens“. N’est-ce pas là une des raisons qui font que les partenaires mettent la pression pour tenir les élections et en finir avec cette transition ?

C’est pour toutes ces distorsions et ces entorses que nous disons vivement demain ! En tout cas nombre de Maliens ont hâte de retrouver un véritable Président, un véritable Etat, un véritable Gouvernement, une véritable armée, une véritable Police, et en définitive un véritable Mali.

Mamadou DABO

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