Démocratie africaine : Nouvelle définition de « déstabilisation des institutions de l’État »

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Parler des démocraties africaines, c’est évoquer les nombreuses violations des droits de l’homme perpétrés par les autorités en place afin de faire taire les éclaireurs de la société civile dans l’unique but de pouvoir appliquer leur volonté destructrice des biens publics.

 Les maux des démocraties africaines sont innombrables. Le peuple a ses problèmes, les gouvernant, plus.  Ceux-ci, dans leur violation grave des principes de ce régime le plus étendu dans le monde, se cachent derrière des principes de non-principes afin de ne pas lever des suspicions sur eux de la part du peuple. Leur ennemi numéro 1 constitue la liberté d’expression. Tout citoyen voulant coute que coute lever le voile sur certaines de leurs pratiques néfastes vis-à-vis des institutions de la République, ils trouvent rapidement des moyens pour le réduire au silence. Pour voiler leur perspective violationniste des droits de l’homme, ils clament haut et fort « condamné pour déstabilisation des institutions de l’État ». Cette expression est devenue une mode dans les démocraties du continent. Tous les dénonciateurs, tous les combattants pour la vérité constituent à leurs yeux des gens à abattre. C’est la raison pour laquelle, à chaque fois que nous apprenons qu’un citoyen a été arrêté, et que nous nous mettons à rechercher la cause, nous arrivons à l’explication : « déstabilisation des institutions de l’État » qui n’est rien d’autre qu’une manière pour qualifier l’arrestation d’un éclaireur de la société civile, d’un combattant pour la liberté.

Tous ceux qui se donnent pour devoir de faire sortir les citoyens de l’obscurité, l’ignorance, dans laquelle le pouvoir les maintient constituent des déstabilisateurs des institutions de l’État.  C’est pour cette raison que le chroniqueur malien, Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath avait été condamné en 2016 par les autorités du Mali. L’arrestation aux allures d’enlèvement de Paul Ismaël Boro ainsi que de Moussa Kimbiri s’est effectuée pour les mêmes motifs. Rappelons qu’au Burkina Faso, le mercredi dernier, la présidente du cadre de concertation des organisations de la société civile, Safiatou Lopez, a également été interpellée à son domicile pour les mêmes motifs par la gendarmerie, avons-nous lu sur la page Twitter de la radio Omega. C’est dire à quel point la démocratie africaine est souffrante à cause de ces violations graves de ses principes. Les autres sont condamnés pour déstabilisation des institutions de l’État pendant qu’elles-mêmes, les autorités étatiques, s’adonnent à plusieurs pratiques de ce genre au su et au vu de tout le monde.

Fousseni TOGOLA

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