En claquant les portes de son bureau de secrétaire général du CNID Faso Yiriwa Ton, Le secrétaire général et non moins ministre CNID du gouvernement vient de mettre le président de la république devant ses responsabilités, toutes ses responsabilités. Il peut ne plus faire un remaniement pour garder y Diaye Bâ jusqu’au bout, mais il décevra l’opinion nationale qui croit encore qu’il est réellement porteur des valeurs de rassemblement et de consensus, prunelles de ses yeux politiques depuis qu’il est en tout cas aux affaires.
Le poste qu’il occupait est très important pour ne pas laisser de séquelles dans les rapports de partage consensuels du pouvoir entre le CNID et le palais. Pour tout dire, si le président ne sanctionne pas le départ de Diaye Bâ du CNID, il aura tout simplement cautionné la mise à l’écart de son ancien parti dans la gestion des affaires de l’Etat, à moins qu’il n’en soit le précurseur. Chose à laquelle nous refusons de croire jusqu’à preuve du contraire.
La démission du secrétaire général du CNID, le non moins ministre de l’Artisanat et du Tourisme de tous les gouvernements ATT depuis 2002, n’est pas politiquement correcte et s’apparente à une tricherie qui n’épargnera pas l’image du président de la république lorsqu’on sait que le titulaire de l’Artisanat et le Tourisme du Mali, Diaye Bâ est arrivé au gouvernement très certainement sur une liste de cadres ministrables du parti. Aussi, la présence de Diaye Bâ dans le gouvernement tout comme l’ensemble des ministres issus des partis politiques n’est ni plus ni moins que le fruit d’un consensus politique voulu par le président dans sa volonté de gérer le pouvoir d’Etat de manière consensuelle.
A ce qu’on sache, le CNID qui vit ces instants assez troubles de son existence sous l’ère ATT ne connaît aucun problème majeur avec le palais. Mieux Mountaga Tall jusqu’à preuve du contraire n’a jamais désavoué un quelconque acte posé par le président ATT qu’il a jusqu’au jour d’aujourd’hui soutenu de toutes ses forces. Inutile de dire que le départ de Diaye Bâ du gouvernement dérangera sérieusement le président de la république pour la simple raison qu’il le met dans une situation de dilemme qui ne devrait l’être qu’au cas où il déciderait de garder le ministre démissionnaire. Si tel devrait être le cas, alors ATT aura lui-même pris sur lui la responsabilité de casser l’élan de consensus si cher à ses yeux.
Loin de nous une quelconque idée de soutenir Me Tall ou de désavouer Diaye Bâ parce que nous ne partageons aucune conviction politique avec ni l’un ni l’autre des deux protagonistes, notre souci vient du fait que nous ne souhaitons nullement que ce genre d’attitudes fasse école dans notre pays même si la transhumance reste encore le mal qui mine la scène nationale politique. Amadou Toumani Touré, à notre avis, doit aller jusqu’au bout de sa logique consensuelle en sortant du gouvernement le ministre CNID désormais démissionnaire. Sinon, l’opinion le tiendra responsable de la situation que le parti du soleil levant connaît et qui est debout à ses côtés depuis 2002 mieux, qui s’est refusé à briguer le pouvoir d’Etat en 2007.
Sory de Moti