Démission du Premier ministre Cheick Modibo Diarra : Plusieurs responsables politiques et syndicaux s’en réjouissent

6

Tombée comme un couperet ce mardi matin, la démission  forcée du Premier ministre de plein pouvoir s’est rependue comme une traînée  de poudre. Si certains cadres politiques et autres citoyens  le condamnent par principe, ils sont nombreux à se réjouir de la démission de CMD  qui à leur yeux est un mal nécessaire. Suivez donc les réactions de quelques uns.

Natalien Diarra, député Adéma élu à Ténenkoun :
«Si ça ne va pas, c’est toujours mieux d’essayer un autre »

Selon l’honorable Natalien Diarra, même si l’évènement a pris tout le monde à court, force est de reconnaître que depuis un certain temps, la cacophonie regnait au sommet de l’Etat. Il est trop tôt de nous exprimer, mais la logique veut que si ça ne marche pas avec quelqu’un, c’est toujours mieux d’essayer avec quelqu’un d’autre.

Oumar Tapily, député Adéma, élu à Badiangara :
«Cette démission permettra d’apaiser les tensions au sommet de l’Etat»

Ce n’est pas un évènement que nous avons souhaité. Toute fois, compte tenu de l’incompréhension au sommet de l’Etat, nous estimons que cette démission apaisera les tensions.

Diakité Idrissa, élu Adéma à Bafoulabé :

«Cette action des militaires est salvatrice»
En tant que citoyen avant tout, personnellement je pense que cette démission du Premier ministre n’est pas mauvaise en soit. Bien au contraire. Ça aura des effets que ça doit avoir. Mais il faut admettre qu’on avait un pays à trois têtes et on  ne pouvait pas atteindre nos objectifs dans cette confusion. Il fallait cela et nous estimons que cette action des militaires est salvatrice.

Yaya Haydara, député Cnid :
«J’ai un sentiment d’inquiétude et je condamne cette démission»

J’ai un sentiment d’inquiétude, car un Etat moderne  se doit d’être gouverner par un principe. Depuis 1992, le Mali a choisi la démocratie comme mode de gouvernance. Les situations actuelles que connait notre pays sont contraires à ce principe. C’est pour cela que j’ai condamné le coup d’état du 22 mars. La démission est un acte démocratique. Mais le cas de Cheick Modibo Diarra n’est pas une démission démocratique. Nous avons appris son arrestation avant sa démission. Ce qui nous fait dire qu’il a été forcé de démissionner. Sur ce, je condamne et déplore cette situation.

Hamadoun Amion Guindo, secrétaire général de la CSTM :
« La démission du Premier ministre est le moindre mal pour le pays »

A l’analyse de la situation politique et sociale, cette démission n’est pas une surprise. Je crois que c’est le moindre mal pour que le pays puisse avoir un climat apaisé. Elle permettra à l’état malien de prendre une seule direction.  Ce qui nous mettait mal à l’aise, ce sont les appels incessants de ce Premier ministre à la communauté internationale comme si le Mali ne disposait plus d’armée. Je suis certain que la démission du Premier ministre ne va pas entraver le processus déjà enclenché. Notamment la tenue des concertations nationales et la libération des zones sous occupation. Nous osons espérer que le nouveau Premier ministre aura des idées plus claires afin de réconforter la position de notre vaillante armée pour la libération des régions septentrionales du pays.

Moussa Mara, le Maire de la commune IV et président du parti Yélèma
“Le départ d’un Gouvernement fait partie du jeu institutionnel classique dans une démocratie. Il faut néanmoins regretter les conditions dans lesquelles le Premier Ministre a démissionné. Il faut aussi regretter les interventions de l’armée dans la vie politique en invitant les militaires à éviter ce genre d’acte pour un déroulement normal de cette période de transition politique. Il faut enfin souhaiter que le chef de l’Etat prenne les dispositions appropriées pour mettre en place le plus rapidement possible une équipe gouvernementale consensuelle qui s’attèlera à la poursuite des tâches importantes en partenariat avec tous les amis du Mali et la communauté internationale.”

Ibrahim Boubacar Keita Ancien Premier ministre
Le Premier ministre Cheick Modibo Diarra a annoncé, brutalement, le  mardi 11 décembre 2012, sur les antennes de l’ORTM, sa démission et celle de son Gouvernement.
Les conditions dans lesquelles cette décision est intervenue sont regrettables.
Cette démission intervient après huit mois d’errements et de cacophonie au sommet de l’Etat. Aujourd’hui, il est impératif que les Autorités de l’État prennent les décisions appropriées pour redresser le cours de la Transition qui doit s’achever dans le temps quatre mois, c’est-à-dire en avril 2013.
Le prochain gouvernement devra être dirigé par un Premier ministre consensuel, un homme compétent qui  doit s’atteler, sans tarder, à la réalisation de deux missions essentielles.
Premièrement, la reconquête de l’intégrité territoriale à travers, d’une part, le déclenchement d’un dialogue politique avec les groupes armés se démarquant clairement du terrorisme et d’autre part, la préparation active de l’intervention militaire pour chasser hors du territoire national les organisations terroristes et criminelles.
Deuxièmement, il s’agira de préparer les conditions matérielles, financières, et techniques, en vue de la tenue des élections générales en 2013 afin de doter le pays de dirigeants légitimes capables de prendre les décisions engageant l’avenir du pays.
Enfin, j’exhorte les Autorités de l’État à organiser, dans les meilleurs délais, les Concertations nationales qui doivent avoir pour objectif principal de renforcer la cohésion nationale autour d’une feuille de route consensuelle visant à terminer la Transition dans les délais requis.
J’appelle tous les Maliens et toutes les Maliennes, sans exclusive, à s’unir autour de l’essentiel : le Mali, afin de faire face avec détermination aux défis gigantesques qui s’imposent à nous.
C’est dans l’unité et la cohésion de la Nation que le Mali retrouvera sa place en Afrique et dans le Monde.

Iba N’Diaye, Premier vice président du Fdr
Ce qui est arrivé, les gens s’y attendaient plus ou moins.  La position du Fdr est connue depuis fort longtemps par rapport à la gestion du Premier ministre, Docteur Cheick Modibo Diarra. Cela ne m’empêche pas de dire que la manière dont on a mis fin à son mandat est déplorable et aussi un acte à condamner. Cet acte n’est pas du tout compatible avec ce que nous défendons au quotidien, c’est à dire l’ordre constitutionnel dans un Etat de droit.  Ceci est important pour l’Adema-pasj et pour le regroupement auquel on appartient, le Fdr.


Noumousso Traoré, Juriste
« Il faut que les militaires cherchent des motifs valables… »

Je n’ai pas compris les autorités du pays. Pour moi la priorité doit être le nord du pays. Ils doivent s’unir, discuter afin de se comprendre  pour avoir une solution de sortie de crise ; les gens du Nord souffrent profondément et quotidiennement. Il y a toujours eu des arrestations de ce genre. Il faut que les militaires cherchent des motifs valables avant de procéder à des arrestations. Vraiment, il est temps de faire face à la crise du Nord qui ne fait que durer.

Nian Coulibaly, diplômé en Anthropologie
« Il était l’homme idéal pour gérer cette situation »

Je ne suis pas content de la démission du premier Ministre Cheick Modibo Diarra. C’est pour vous dire que c’est quelque chose qui m’a touché. A mon avis, il était l’homme idéal pour gérer cette situation. Les choses avaient commencé à évoluer, et subitement il démissionne. Je suis vraiment désespéré par rapport à la situation qui prévaut au Mali maintenant.

Bouya Fatogoma Togola, Economiste
« Si c’est un renversement pour renverser, nous ne sommes pas d’accord »

Pour le moment, c’est le flou parce qu’on n’a pas assez d’éléments de réponse par rapport à la situation. Je pense que le Premier ministre est compétent, il est un grand intellectuel et a la compétence. Pour moi, sa démission a été une grande surprise. Si c’est un renversement pour réparer, il n y a pas de problème. Mais si c’est un renversement pour un renversement, nous ne sommes pas d’accord. Nous allons voir ce qui va se passer. C’est une grande inquiétude à l’heure actuelle où les affaires se passent.  Il faut un peu d’accalmie et chercher plutôt à tranquilliser les affaires que d’aller à un rebondissement. Mais le Mali  continue, car il y aura beaucoup de cadres qui peuvent remplacer valablement l’ex-Premier ministre. Mais il était mieux indiqué pour la situation.

Soumaïla Kodio, Etudiant en lettres modernes à la FLLSL
«  Cette démission est mal perçue
»
J’ai quand même été surpris, comme bien d’autres Maliens, lorsque je l’ai appris. Je ne connais pas les raisons de cette démission mais je crois qu’elle est mal perçue. Nous avons besoin d’eux pour libérer le Nord. Mais s’ils sont eux-mêmes à la base du problème, c’est difficile. A mon avis, le Premier ministre devait continuer jusqu’à la fin de la transition. Il faut reconnaître que tout le problème c’est à Bamako. Ce que je demande  aux autorités, c’est de s’unir et d’en finir avec ce problème au nord du Mali. Les populations victimes de cette crise n’ont rien fait pour mériter un tel sort.
Cheick Amala Dravé, Enseignant à la retraite
« Je ne sais finalement plus où va le Mali »

La situation se complique davantage avec la démission du premier ministre compte tenu du fait qu’il faut nommer un nouveau Premier ministre et composer un nouveau Gouvernement. Toute chose qui ne sera pas facile. Ça va prendre du temps alors que le problème du Nord n’est pas encore réglé. Au Sud ici, nous avons suffisamment de problèmes également. Je ne sais finalement plus où va le Mali. Je suis vraiment inquiet de la situation actuelle. Je ne sais pas comment ça va se terminer mais je pense que la formation d’un nouveau Gouvernement ne va pas prendre trop de temps parce que le problème est vraiment sérieux. D’après Rfi, il a été arrêté par des militaires et peu de temps après, il a démissionné. Qu’est –ce qui s’est passé entre lui et le Capitaine Sanogo ? Je ne sais pas. Mais, avec ce gouvernement que nous avions en place et le président par intérim, bien que désavoué par la communauté nationale, ça marchait tant bien que mal….
Mamadou Soumounou, Antiquaire au Grand hôtel de Bamako
« La démission du Premier ministre complique tout »

On a été surpris ce matin de la démission du Premier ministre en cette période où nous sommes en foire au Ccf. Ça nous a vraiment perturbé parce que nous croyions que la situation a tendance à prendre fin.  Mais si on parvient à arrêter le chef du Gouvernement, cela complique tout. On ne sait plus que faire maintenant. Pour moi, on devrait lui donner le temps parce qu’on est presqu’à la fin de la crise. Le pays n’avait pas besoin de cela actuellement. Pour sortir de cette situation, il faut qu’on s’entende. Il faut que les populations, les partis politiques et les dirigeants se réunissent pour parler de l’avancée de ce pays, sinon ça ne va pas du tout. Surtout dans le domaine des arts.  Un pays sans gouvernance, c’est la catastrophe. Il faut une solution.
La Rédaction

Commentaires via Facebook :

6 COMMENTAIRES

  1. Ces militaires de Kati sont inconséquents et l’intelligence n’est pas le propre des gens en uniforme, et encore moins de celui d’un officier renvoyé de l’Ecole militaire (EMIA). Je parle de Sanogo. Qui nous a imposé CMD. Et de quel droit un Capitaine démet un premier Ministre? Il faut remettre les choses en ordres. Le Mali mérite mieux que de subir la Loi de quelques bidasses. Ces hommes savent t’ils que l’armée est l’émanation du peuple et qu’il doivent servir le peuple et le protéger. Notre armée nous a t’elle protégée ? Au lieu de critiquez CMD répondez à cette question. L’armée n’est pas équipée!!! Et c’est sur le champs de bataille qu’on nous dit cela. Ou sont les officiers maliens qui ont dénoncés cela? Une armée peut t’elle être équipée si elle fuit le combat en y laissant ses armes. Ce bidasse joue à l’homme fort c’est facile d’arrêter des civils à Bamako. Allez arrêter les islamistes au nord. Eux ont tué vos frères d’armes. Vous n’avez aucune espèce de dignité et encore moins de l’humilité. Et il ose dire si c’est la volonté du peuple de faire appel à lui. La volonté du peuple soldat c’est que vous alliez vous battre. Lâche.
    Et ce Django à servi tous les régimes. Est ce dire que c’est la classe politique ancienne qui revient au pouvoir. Avec CMD, j’avais le sentiment qu’un homme hors de cette classe politique pourrie arrivé au pouvoir. Aujourd’hui on revient en arrière. Le capitaine se trouve en complicité avec l’ancienne classe politique. Que peux nous apporter de nouveau un homme qui a servi tous les régimes depuis l’UDPM? Je parle de Django. Je suis septique. Et le président devrait une fois dans sa vie hausser le ton et s’imposer. Cet homme est tellement lisse et sans envergure. Je suis triste pour le Mali.

  2. CMD n’a rien fait pour l’armée ? Un peu d’humilité au moins mon capitaine. Le gouvernement a debloqué combien de milliars pour acheter de nvlles armes ?Et son grand combat à travers la Comunauté Interle en faveur de l’appui aux forces armées du Mali ? Malgré la crise il y a t-il d’arriérés de salaires des militaires? Et la prime de 50 000 F octroyés aux militiares cencés etre au front (qui en afit sont aux bars de Sévaré, Bandiagara, Bankass, Markala, Konna…) ? Et maintenant que CMD n’est plus là (puisque c’est lui seul qui était le problème) quelle date peut peux tu liberer le Nord ? Oubien tu va chasser aussi Diango Sissoko à son tour en accusant lui aussi qu’il ne fait rien pour l’Armée ?

  3. Moi je suis un grand supporter de CMD.Mais il faut reconnaitre que les choses n’évoluaient pas vite!Tantôt on nous parle de négocier, tantôt d’emploi de la force…au finish c’était le statu quo: depuis 8 mois rien n’a bougé en tout cas dans le sens de la reconquête du nord qui nous tient tous à coeur!Ceux qui disent que Sanogo a peur de la guerre ou de l’arrivée des troupes de la CEDEAO: est ce que CMD à travers son ministre de la défense a demandé aux militaires de remonter au front et que les soldats ont réfusé?NON!Je pense que CMD (tout comme Djonkis)ont tendance à faire trainer la transition à la Laurent Gbagbo alors qu’une partie de notre peuple vivant au nord souffre sous l’occupation… 😉

  4. Comment voulez vous que Dioncounda puisse faire démissionner un PM incompétent,gonflé, imbu de sa personne qui ne reconnait même pas le pouvoir du Président…. Il aurait tenté, que les forces sauvages du mal auraient bondi encore une fois pour le condamner voire l’agresser une seconde fois….

    Alors la seule solution, pour n’avoir posé aucun acte concret par rapport à sa mission, est de le faire déposer par ceux qui l’ont fait venir et qu’il supportait aveuglément pour son propre agenda de restauration de l’ordre GMT et de confiscation du pouvoir….

    Il n’a eu ce qu’il meritait depuis longtemps…Comment ‘Maudit Bo Diarra’ peut se permettre de vouloir quitter le pays au moment où celui ci s’apprêtait à organiser des concertations nationales pour trouver des issues à la crise sans précedent….. Il n’a vraiment aucun de sens de la responsabilité…. et de la chose nationale….

    Non ….. Pour une fois Sanogo a posé un acte de salubrité publique il faut le reconnaitre…. Même si l’on est contre le lièvre il faut reconnaitre qu’il court vite et bien… dit on…

  5. CAPITAIN DE LA HONTE

    Malheureusement Jusqu’a present on ne connait pas les vrai motifs de cette demission. Son auto jugement n’engage que lui seul, mais le peuple sera le vrai juge a la fin du jour. Si CMD ne respect le peuple malien, lui meme fait la meme chose en refusant l’accuse a s’explique devant ce meme peuple. Qu’est ce que le capitain veut reellement: Le NOM, Le President, Le SAUVEUR des maliens, L’HONNEUR. Un conseil, tu aura ton honneur seulement dans un champs de bataille, non sur une scene politique. Un honron ne salit jamais son invite de la sorte, meme s’il a commis des betises. Ses accusations sont a dormir debout, c’etait les points d’attaque du FDR qu’il a exactement evoquer contre CMD.

    QUOI DEVIENT LE NORD DU MALI
    Dans les oubliettes comme toujours. Bizzarement le malien creve de popularite. Le nord sur toute les levre, et moins dans nos coeurs. Armement bloques, Armement debloques, Bamako ne bouge pas. Et par surprise on vient d’attendre une autre raison pour ne pas attaquer: CMD n’as rien acheter pour l’armee. Voyez vous Kati votre jeux commence a etre exposer.

    LEGACIE DE CMD
    Il n’etait pas parfait, comme persone ne l’ai d’ailleurs, mais son action a reunir le monde entier autour du Mali faisait trembles les jambles du capi, c’est cela que Sanogo l’accuse de ne pas donnez des explications. CMD ne complotait pas contre vous mon Capi. mais seulement il avait compris que vous n’etiez pas non seulement a la hauteur de sauver le nord Mali, mais que vous meme avais d’autre ambitions comme l’avez bien citer souvent que si le peuple te demandai et toi pourquoi pas.

Comments are closed.