Démission du Premier Ministre Cheick Modibo Diarra : La CSM lance de grosses piques au FDR

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«Force est de constater que des manœuvres de déstabilisation du Premier Ministre ont commencé et continuent toujours. Démettre le Premier Ministre et le Gouvernement risquerait d’installer le Mali dans un nouveau cycle d’instabilité et de contestations, alors que le Mali a essentiellement besoin de stabilité. Le remède pourrait alors s’avérer pire que le mal».

Ces propos ont été tenus par les responsables de la Convergence pour Sauver le Mali (CSM), avec à leur tête Me Mountaga Tall, lors du meeting qu’ils ont organisé le 29 juillet 2012 au Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba de Bamako. Au cours de ce meeting qui a drainé beaucoup de militants et sympathisants de la CSM, les leaders de ce regroupement politique n’ont pas du tout été tendres avec leurs adversaires du Front pour la Démocratie et la République (FDR) qui réclament à cors et à cri la démission du Premier Ministre, Cheick Modibo Diarra et de son Gouvernement.

Dans une déclaration lue par

Housseiny Guindo

dit Poulo, la CSM révèle que le dimanche, 22 juillet 2012, les Familles Fondatrices de Bamako (Niaré, Touré et Dravé) ont réuni la classe politique et la Société civile pour prôner la retenue, le désintéressement et le règlement de tous les différents politiques et sociaux dans le cadre des concertations nationales dont ils devenaient les garants moraux avec le Haut Conseil Islamique du Mali (HCI) et le Réseau des Communicateurs traditionnels (Recotrade). Les principaux regroupements (CSM, COPAM, IBK 2012, ADPS, FDR, Mali Ko…) ont pris part à cette importante rencontre. C’est suite à cela que les notabilités ont décidé de former une délégation pour rencontrer le Premier Ministre afin que  soit fixée la date des concertations nationales.

Et c’est dans ce contexte, souligne la CSM, qu’intervient, à la surprise et à la déception générale, la déclaration du FDR demandant le départ du Premier Ministre et du Gouvernement accusés d’être responsables de tous les maux du Mali. «Que veulent les auteurs du brûlot signé FDR ? Qui en sont les vrais auteurs ? Quelles sont leurs motivations réelles ?», se demandent les leaders de la CSM. Ce, avant de poursuivre : «Nous savions que la participation au Gouvernement est aussi indispensable à certains que l’air qu’ils respirent ! Nous savions que d’autres conçoivent une Transition comme un tremplin pour remporter les futures élections. Mais, nous restons convaincus que le FDR, comme les autres regroupements, recèle en son sein des patriotes conscients des impératifs du moment. Et nous disons que la priorité aujourd’hui n’est pas la quête des maroquins ministériels, mais plutôt la fin des souffrances de nos frères refugiés, déplacés ou pris en otage».

Très remontés, les cadres de la CSM ont lancé de grosses piques à ceux du FDR dont la plupart d’entre eux, dit-on, ont participé au «partage du gâteau» sous le règne du président déchu ATT : «Que ceux qui dénoncent l’amateurisme et l’incompétence du Gouvernement Cheick Modibo Diarra, s’interrogent sur leur propre parcours gouvernemental ! Que ceux qui invoquent l’enlisement dans la crise, s’interrogent sur l’héritage légué et leur rôle dans la crise ! Que ceux qui invoquent les réticences du Premier Ministre à demander le concours de la Communauté internationale, se rappellent les conclusions du Sommet de Ouagadougou sur ce point ! Que ceux qui invoquent les préparatifs des élections, se rappellent celles qu’ils ont organisées eux-mêmes dans ce pays ! Bref, une introspection devrait amener à plus de modestie dans le jugement et les prétentions étalées aujourd’hui au grand jour. Le FDR, autoproclamé et complaisamment appelé Front anti-push, n’est plus républicain. Il n’est ni plus légitime ni plus représentatif que les autres regroupements dont la CSM, qui continue à appeler à la raison et à une saine appréciation de la gravité de la situation». De ce fait, pour la CSM, c’est le Premier Ministre Cheick Modibo Diarra avec ses pleins pouvoirs à la tête du futur Gouvernement National ou rien.

Au regard de la tension qui ne cesse d’augmenter et de diviser la classe politique malienne à propos du maintien ou non du Premier Ministre, l’on peut dire sans risque de se tromper qu’une autre crise est ouverte. Et pour la juguler avant qu’il ne soit trop tard, nos acteurs politiques doivent, chacun, mettre de l’eau dans son vin, en plaçant notre Grand Mali (le MALIBA) au-dessus de leurs querelles mesquines et partisanes.

Basile ESSO

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