Du lundi 7 au mardi 8 octobre, le dialogue national a été tenu au niveau des communes à travers le pays. Cette 1ère partie du processus du dialogue national inclusif a été une réussite dans toutes les communes de la région de Mopti, à l’exception de celles de Togue, Mourari et de Bamba. De l’avis de plusieurs Maliens, le début de ce dialogue donne espoir quant aux objectifs qui lui sont assignés.
« Le Mali depuis environ trois décennies, est confronté à une série de crises politiques, économiques et sécuritaires. Ces crises, devenues multidimensionnelles à partir de 2012, menacent les fondements de notre Nation et imposent aujourd’hui un dialogue entre Maliens en vue de construire une vision nationale concertée, à la hauteur des défis de l’heure. Ces défis multisectoriels et systémiques sont essentiellement d’ordre sécuritaire, géopolitique, de gouvernance, politique, institutionnel, social, économique, religieux, culturel, climatique et environnemental ». Peut-on lire dans les termes de référence du dialogue national inclusif.
La semaine dernière a été marquée par le démarrage de ce processus. Elles étaient au total 611 communes sensées prendre part à cette activité. Sur ce total, c’est 605 communes qui ont pu faire l’exercice sans incidents majeurs. Parmi les communes qui n’ont pas pu tenir cet exercice, figurent Togue, Mourani dans le cercle de Djénné et Bamba dans le cercle de Koro, toutes dans la région de Mopti.
Les raisons évoquées pour l’instant par rapport à ce manquement sont d’ordre sécuritaire.
Par ailleurs, le démarrage de ce dialogue national inclusif sonne comme un début de sortie de crise pour plusieurs Maliens.
« Je trouve ce dialogue important et nécessaire car échanger dans le but de solutionner des problèmes est salutaire. Cela ne date pas d’aujourd’hui, depuis au temps du prophète Mahomet (PSL), le dialogue a toujours dominé pour résoudre les problèmes. Donc avec cette initiative d’échanger on finira par trouver le remède à notre crise ici au Mali » a déclaré Adama Traoré, chauffeur de son état.
Aussi cette démarche de dialogue est appréciée à sa juste valeur par Yawaga Diarra, Sérigraphe et Calligraphe.
Pour lui, le dialogue est la solution à tout problème. « Pour s’entendre et savoir pourquoi ça ne va pas, il faut qu’on s’asseye, discute et tombe d’accord sur les points. Ce dialogue est très important et ça y va de l’avenir du pays » a-t-il déclaré.
Comme les deux précédents, l’étudiant Mamadou Koné, pense que ce dialogue national inclusif intervient à un moment où le Mali traverse la pire crise de son histoire. S’il se tient dans des conditions optimales, dit-il, cela permettra au Mali de trouver des solutions à cette crise qui n’a que trop duré.
Pour le jeune étudiant, les partis politiques qui veulent jouer la politique de la chaise vide doivent se retenir de cette pratique. Car, dit-il, il est question de survie de la nation et non des calculs politiciens ou de considérations individualistes. « Nous sommes tous des Maliens, les préoccupations des différentes communautés doivent être prises en compte. Nous voulons aussi, que les conclusions issues de ces travaux soient appliquées » a-t-il conclu.
Par contre, l’enseignant à la retraite, Mountaga Dembélé, se prononçant sur le sujet dira que le processus a débuté en retard. «Je pense que ce dialogue est venu un peu en retard. Les Maliens ont des revendications à faire précisément au niveau de toutes les religions et au sein de toutes les couches de la société. Mais mieux vaut tard que jamais ! » a-t-il affirmé.
De toute évidence le début du processus du dialogue national inclusif suscite un grand engouement et un sentiment d’espoir auprès de certains citoyens. Espérons que les recommandations qui sortiront du dialogue au niveau national puissent combler les attentes.
Mariam SISSOKO