Sa gestion de la CENI dont il fut président en 1997, ses impressionnants biens immobiliers, ses difficultés avec certains responsables du Fdr, le regroupement FDR dont il a même été le porte-parole,…aucun sujet n’a été occulté encore moins esquivé par l’honorable Tapo face aux journalistes samedi dernier lors du déjeuner de presse qu’il a initié dans sa luxueuse résidence de Titibougou. Et, comme on pouvait s’y attendre, l’avocat de renom n’est pas parti non plus avec le dos de la cuillère au sujet de ses détracteurs qui pensent l’abattre si facilement. «Je vous ai invité chez moi pour constater pour voir ma maison que j’ai construite en 1989 et j’ai déménagé en 1990.
C’est par les revenus de mon métier d’avocat que j’ai fait cette réalisation. Ce n’est pas tout : j’ai deux départements en France …. C’est le fruit de dix ans d’exercice de mon métier d’avocat en France. » Il poursuit en expliquant qu’il n’a pas demandé à être président de la CENI. « En que tant bâtonnier du barreau malien à l’époque, je fus le médiateur entre les opposants dans le Coppo et le pouvoir. C’est à la demande de l’opposition que j’ai été choisi comme président de la CENI. La gestion de la CENI, je n’ai rien à me reprocher.»
Des vérités qui dérangent
Kassoum Tapo se dit indigné des duperies et coups bas de ses camarades du Front uni pour la République à son endroit. Avec un sourire d’ironie, le bâtonnier a littéralement déclaré : ‘’ Je suis habitué à prendre les coups, mon métier d’avocat me l’impose’’ …Ces coups bas sont loin de décourager l’honorable pour son avenir politique. « Je suis l’un des fondateurs du FDR, la première déclaration du FDR est ma plume, car un projet de déclaration scandaleux était proposé que j’ai en son temps mis de côté. Aujourd’hui, on cherche à m’abattre… mais je vais me défendre.»
A propos de l’envoi des troupes de la CEDEAO
Pour l’élu de Mopti, non moins ancien porte-parole du FDR, l’envoi des troupes de la CEDEAO est une bonne chose. Tout le monde n’était pas d’accord avec les modalités de l’envoi. Cette décision de Dioncounda Traoré est une bonne chose car, c’est lui le président de la République et c’est lui l’autorité et non le capitaine qui est le président du Comité.
Modibo Fofana et Gaoussou Madani Traoré
‘’Tous les marchés de la CENI ont été attribués par sa plénière avec
la participation de tous ses membres, y compris ceux de l’opposition
de l’époque, et je ne me souviens pas d’une seule désapprobation’’.
Mes chers amis de la presse,
Je vous remercie d’avoir accepté de partager avec moi ce déjeuner qui me donne l’occasion d’apporter quelques précisions complémentaires sur les circonstances qui m’ont conduit à démissionner de mon poste de porte-parole du FDR d’une part, et de fournir quelques éclaircissements sur les tentatives de dénonciation calomnieuse dont j’ai fait l’objet pendant mon absence, d’autre part.
Je voudrais tout d’abord vous dire, que dès mon arrivée à Atlanta le 14 août dernier, lorsque j’ai été informé par le journal InfoMatin du communiqué du FDR désavouant mes propos de la veille faisant le compte-rendu sur RFI de notre rencontre avec le Président de la République, j’ai aussitôt rappelé le journaliste de RFI, Guillaume Thibault, à qui j’avais accordé l’interview. Il a exprimé sa stupéfaction dans la mesure où, dit-il, deux responsables du FDR ayant participé à la rencontre avec le Président, lui avaient déjà livré les informations qu’il voulait me faire officialiser tout simplement en ma qualité de porte-parole. Il a promis de rappeler aussitôt le premier vice-président du Front, Monsieur Iba N’Diaye, pour lui manifester son indignation, ce qu’il a fait effectivement.
Par ailleurs, ce lundi 13 août dernier aux environs de 18 h, en rentrant chez le Président de la République, Amadou Koïta, secrétaire politique du FDR, m’a informé qu’un journaliste de RFI me cherchait frénétiquement depuis quelques heures. J’ai répondu que cela était normal à un moment où tous les journalistes couraient vers l’information sur la formation du GUN puisque j’étais toujours le porte-parole du FDR. A la sortie de l’audience avec le Président de la République, il a insisté encore afin que je rappelle RFI avant de prendre l’avion. Il m’a donné le numéro de RFI en présence de Monsieur Cissé, chargé de communication.
J’ai été par la suite estomaqué d’apprendre qu’il a soutenu lors de la réunion du FDR, qui a fait mon procès par défaut, que j’avais prémédité d’appeler RFI puisque je lui avais rappelé que j’étais toujours le porte-parole.
Je comprends aujourd’hui ses motivations réelles et je partage volontiers son amertume et sa frustration de n’avoir pas été appelé au Gouvernement d’union nationale, mais je pense que l’honnêteté intellectuelle doit le conduire aujourd’hui à confirmer à nos camarades du FDR ce que je viens de révéler.
Je voudrais ensuite vous dire que j’ai été stupéfait d’apprendre que certains de nos camarades, qui pensaient peut-être que j’avais envoyé mon CV pour quelque strapontin ministériel, ont poussé la malveillance jusqu’à aller remettre au Premier ministre la copie du décret de février 1997 autorisant la CENI de l’époque, que j’ai eu l’honneur de présider, à passer de gré à gré les marchés des opérations électorales.
Ce fameux décret que certains leaders du défunt COPPO, opposants devant l’Eternel, brandissent depuis pus de 15 ans maintenant, constituait-il à leurs yeux, quelques éléments de preuve de culpabilité ou de présomption de malversations à mon égard ? Ledit décret ne constitue-t-il pas plutôt un moyen de légal pour moi de me mettre à l’abri de toute incrimination ou de toute poursuite éventuelle relativement à la passation des marchés de la CENI ? IBK, Premier ministre de l’époque, homme d’Etat s’il en fût dans ce pays, aurait-il jamais initié ce décret si les circonstances d’urgence exceptionnelle de l’époque ne l’eussent exigé pour la réussite de notre mission dont dépendait la survie même de nos institutions ?
Mais malgré le bénéfice de ce décret et, sur l’exigence du questeur de l’époque, Madani Traoré, Inspecteur des Finances émérite respecté par ses pairs au ministère des Finances, tous les marchés importants de la CENI ont été passés par appel d’offres. Ils ont tous été attribués aux mieux-disant et je n’ai pas souvenance d’avoir enregistré une seule contestation de la part des différents soumissionnaires.
Croyez bien que, s’il y avait eu malversations, surfacturations, ou autres procédés malhonnêtes dont je ne suis pas familier, n’ayant jamais eu auparavant à gérer de marchés publics, nos adversaires ne nous auraient jamais fait de cadeau.
Or, tous les marchés de la CENI ont été attribués par sa plénière avec la participation de tous ses membres, y compris ceux de l’opposition de l’époque, et je ne me souviens pas d’une seule désapprobation.
Bien au contraire, en tant que Président, j’ai eu à rescinder certains marchés, dont celui des bulletins, des cartes et des imprimés électoraux attribués sur appel d’offres à Graphique industrie pour un montant de 2 milliards 800 millions, que j’ai ramené à 2 milliards en obligeant le PDG de Graphique Industrie à signer un nouveau gré à gré pour ce montant ; celui de la régionalisation du fichier électoral que j’ai ramené de 500 à 250 millions. Qui dit mieux ?
Si je peux comprendre qu’à l’époque beaucoup, à commencer par moi-même, aient pu être étonnés par le coût exorbitant de ces élections, parce que qu’elles étaient les premières élections pluralistes jamais organisées par une Commission électorale nationale indépendante dans notre pays, je comprends difficilement aujourd’hui qu’on puisse encore s’en étonner en toute bonne foi, au vu des élections de 2002, qui ont coûté 26 milliards, de celles de 2007 qui ont coûté près de 30 milliards et de celles de 2012 qui étaient prévues pour plus de 40 milliards contre 19 milliards pour les élections de 1997 qui se sont étalées sur deux ans avec un personnel rémunéré de plus de 4800 membres de la CENI. Et ces élections, au jugement même de nos détracteurs d’hier, et de certains observateurs avertis de la scène politique et même de la Cour constitutionnelle, n’ont pas été plus catastrophiques que celles de 2002 et 2007.
Je n’ai pas souvent répondu aux attaques dont j’ai fait l’objet pour la gestion de la CENI de 1997. A la fin de ma mission en 1998, bien que n’étant tenu par aucune obligation légale de déclaration de mes biens, j’avais déclaré sur l’honneur, devant la presse nationale et internationale, que tous les biens que je possédais à l’époque tant au Mali qu’à l’étranger, avaient été acquis avant la CENI, à la présidence de laquelle j’avais été élu en ma qualité de bâtonnier de l’ordre des avocats élu par mes pairs, n’ayant jamais eu auparavant, à gérer de quelconques deniers publics, et n’ayant jamais exercé d’autres professions que celles d’avocats aux barreaux de France et du Mali depuis 1980.
Avant ma prise de fonction de Président de la CENI, j’avais fait filmer ma résidence actuelle, également parue en photo dans un numéro de l’époque de Jeune Afrique, résidence qui fait l’objet de toutes les convoitises et me vaut toutes les jalousies de la part de ceux qui n’ont jamais connu le bonheur de construire.
Non je ne quitterai ni cette maison ni la scène politique ! Que ceux qui souhaitent cela trouvent autre chose, car après 15 ans, il y a prescription, car je suis en paix avec ma conscience, fier d’avoir pris toutes mes responsabilités à un moment historique extrêmement difficile où notre démocratie était aussi menacée qu’elle l’est aujourd’hui, à un moment où les institutions de notre pays auraient pu sombrer plus qu’aujourd’hui. Je le rappelle simplement pour mémoire à ceux qui n’ont pas vécu ces durs moments avec nous.
Chers amis, vous comprendrez qu’à mon retour je consacre mes propos préliminaires « aux coups de couteau » qui m’ont été plantés dans le dos.
Mais bien entendu, je reste à votre disposition, en tant que membre fondateur du FDR, en tant qu’élu national, et tout simplement en tant que citoyen, pour répondre à toutes les questions.
Je vous souhaite un bon appétit et un bon après-midi, merci.