Déclaration de politique générale : Moussa Mara peut-il sauver IBK ?

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Moussa Mara, PM
Moussa Mara, PM

Elu sans un programme valable, IBK s’était appuyé sur un jeune technocrate pour se tirer d’affaires. De midi à quatorze heures, le bateau a chaviré et depuis OTL est la cible à abattre. Pour redorer le blason, appel fut fait au jeune ambitieux Moussa Mara, contre la volonté du parti, afin qu’il vient avec son programme. Le sauveur Mara peut-il réaliser ses ambitions face à une gestion patrimoniale de l’Etat ?

 

C’est le mardi 29 avril dernier que le jeune Premier ministre a présenté un document de 69 pages aux élus du peuple. Document retraçant le programme d’action du gouvernement qu’il conduit depuis quelques semaines. Cette action dite déclaration de politique générale (DPG) consiste à dévoiler les lignes directrices et les moyens à mettre en œuvre pour les réaliser. Très attendu, Mara a brossé divers domaines. Peut-il résister à la “Famille” pour réaliser ses ambitions ?

 

 

Dans sa DPG, Mara indique que le Programme d’Actions du Gouvernement se propose de prendre en charge les priorités du Président de la République. Ceci, à travers le renforcement des institutions et l’approfondissement de la démocratie, la restauration de l’intégrité du territoire et la sécurisation des biens et des personnes, la réconciliation des Maliens, le redressement de l’école, la construction d’une économie émergente et la mise en œuvre d’une politique active de développement social. Un programme du moins assez ambitieux. Où il touche à presque tous les domaines de la vie de la Nation.

 

Entouré de jeunes et de vieux briscards de la vie politique nationale, il a du pain sur la planche. Evertués et agissant ensemble pour le bonheur des Maliennes et des Maliens, Mara et son équipe peuvent réaliser une partie de ce programme. Puisqu’il n’y a aucun doute, il y a des hommes et des femmes de qualité en son sein qui peuvent relever les défis. Mais, le problème majeur pour Mara sera de se sortir de l’étau familial, de la gestion patrimoniale. Pour alors sauver le président 77% qui est déjà aux abois. D’où depuis des menaces proférées à tout le monde, opposants et journalistes qualifiés de tous les noms d’oiseau.

 

Pour autant, en acceptant de jouer à l’arbitre et de laisser la main libre au jeune Mara, il peut lui sauver la tête. Le poids de la famille étant énorme dans la gestion actuelle du pays, Mara pourra-t-il résister à la grande offensive qui s’organise pour le déstabiliser ? Certainement que non. Alors appelé pour jouer au pompier, il va être très difficile pour ce jeune ambitieux de sauver le vieil homme qui confond le pouvoir à un patrimoine. Sans être dans le secret des dieux, nous diront que Mara aura chaud et risque de s’en aller le plus tôt que prévu. Que Dieu sauve le Mali !

 

Boubacar DABO

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2 COMMENTAIRES

  1. Moussa Mara: Nouveau Pape canonisé “Sursaut National” ou bonimenteur?

    Moussa Mara, nouveau premier ministre du Mali, expert-comptable diplômé de formation française, cet “ingénieur des chiffres et des métiers de l’audit” très vite devenu politicien local à Hamdalaye, un quartier de la rive gauche de Bamako, s’essaye aux destinées de la nation en distribuant de manière désordonnée des médailles de “leadership” à qui il veut.

    “un grand serviteur de l’Etat qui a dédié sa vie professionnelle à son pays et a développé des qualités de leadership”

    Disait-il d’Issiaka Sidibé lors de sa déclaration de politique générale, le beau père du fiston national depuis peu bombardé président de l’assemblée nationale du Mali.
    Je ne sais pas pour vous mais je n’ai pas connaissance de ces “qualités de leadership développés” chez l’honorable Issiaka Sidibé qui n’a même pas daigné nous dire quand est-ce que qu’il fut diplômé de l’ENA du Mali dans son CV de présentation à la nation.

    Une fine barbe négligée sur un visage lucide, le ton nonchalant et le regard félin, Moussa Mara égraine des promesses aux maliens à coup de déclarations tonitruantes promettant ciel et terre au travers de
    “La politique qui va rendre les Maliennes et les Maliens heureux.”

    Poursuit-il et ce n’est pas fini.

    “La politique qui va effacer des yeux et des mémoires de nos compatriotes les affres de la honte, de la peur, du désespoir, de l’inquiétude sur l’avenir du pays. La politique qui va redonner à notre pays sa dignité et sa fierté.”

    Et je vous jure qu’il était en pleine forme et le meilleur c’est son “sursaut national” qu’il va “réussir” en ces termes:

    “Le sursaut national est plus que nécessaire. Tous ensemble, chacun en ce qui le concerne. Nous avons la charge d’amorcer, d’organiser et d’encourager ce sursaut. Sous l’égide du Président Ibrahim Boubacar KEITA, nous allons nous y employer et réussir.”

    J’ai retenu mon souffle et j’ai ouvert mes yeux pour voir comment il va y parvenir.

    Côté investissement je n’ai pas noté grand chose, un programme d’investissements et une politique macroéconomique nettement moins ambitieux non seulement par rapport au PDES d’ATT mais aussi et surtout par rapport aux programmes économiques en cours dans la majorité de nos pays voisins.

    Moussa Mara parle de 15 lycées très insuffisants pour accueillir les suppléments d’enfants maliens en fin de cycles de l’enseignement fondamental.

    Il est resté évasif sur les efforts d’investissements dans l’enseignement fondamental (il songe plutôt à l’enseignement préscolaire, aux jardins d’enfants et oublie l’enseignement fondamental en tout cas en terme d’investissements concrets) alors qu’il veut orienter les enfants maliens vers les “sciences et les techniques”.

    Cela demande des ateliers, des laboratoires des bibliothèques qu’il faut construire mais combien et comment?

    Mystère de Dieu et mystère de Mara.

    Idem pour les politiques sanitaires, agricoles, industrielles qu’il compte mener où les investissements concrets sont noyés dans des objectifs généraux sans moyen de voir clair dans les priorités en terme de construction d’hôpitaux, d’aménagements sylvo-agrico-pastoraux (combien d’hectares faut-il aménager où et quand) et d’aménagements de zones industrielles (combien, où et quand).

    Pour financer sa politique, Mara écorche les pourcentages du budget d’état (40% pour l’éducation, 15% pour l’agriculture, pour la santé il ne donne aucun pourcentage).

    Mais il oublie gentiment de nous dire le montant de ce budget d’état (qui est de 1559 milliards en dépenses pour 2014) et celui du budget spécial d’investissement.

    Pour la défense et la sécurité il promet 4% de la richesse nationale qui vaut selon lui 240 milliards contre 175 milliards aujourd’hui consacrés par le budget d’état à la défense nationale.

    Ces 240 milliards représentent actuellement 15% du budget d’état de 2014.

    Donc 40% éducation, 15% agriculture, 15% défense nationale sans compter la santé, la diplomatie, l’environnement, l’administration, la justice, l’eau et l’énergie, l’entretien luxueux des institutions du pays notamment la présidence de la république, etc.

    À ce rythme nous risquons vite de dépasser les 100% du budget national, c’est à dire que la moyenne de la politique de financement de Mara va dépasser le total de la capacité financière de l’état malien.

    Alors en bon ingénieur du chiffre, il veut inventer une réforme fiscale mais sans daigner nous dire combien il compte accroître les recettes publiques avec la fiscalité intérieure et de celles issues de la fiscalité de frontières compte tenu des contraintes et engagements communautaires du Mali.

    Il est courageux Mara, il est même très courageux et il continue et là le meilleur est ce qui suit.

    Il sort de son chapeau, oh plutôt de son bonnet, ces fameux “Diaspora Bonds”.

    J’ai pris ma tête dans les deux mains et j’ai prié le bon Dieu pour que ce ne soit pas une “Diaspora Bombe”!

    Car Mara veut se lancer sur le financement d’un État corrompu (qu’il reconnaît “malade”) et dépensier par les marchés financiers en créant incognito une obligation d’état (c’est à dire un titre de dette publique) destinée aux maliens de l’extérieur.

    En clair, il veut solliciter l’argent des expatriés maliens à travers un emprunt public pour financer les investissements publics.

    Le problème est que la rentabilité et la sécurité des fonds investis par l’état malien ne sont pas encore garanties car le niveau de corruption, de laisser aller, de gaspillage de nos ressources publiques diminuent considérablement la rentabilité économique de nos projets d’investissements et sapent du coup la solvabilité de l’état malien.

    Alors si la loi contre la corruption annoncée par Mara peut à elle seule garantir cette solvabilité de l’état malien pour sécuriser les fonds empruntés aux travailleurs immigrés sans mesures concrètes de redynamisation de la justice sociale, de l’efficience et de l’efficacité des actions publiques, nous seront là pour voir cela sinon nous sommes dubitatifs pour le moment.

    Car pour faire passer un État “malade” à un “athlète” comme le veut super coach Moussa Mara, (le “special one” de la gouvernance en Afrique) il faut du COURAGE, du TRAVAIL et de la RIGUEUR alors que ces mots ne sont pas prononcés plus de deux fois dans le long discours de Mara devant la représentation nationale.

    Wa salam!

    • Mon cher Kassin, La paix est le temps où l’on dit des bêtises, la guerre le temps où on les paie. Cette guerre, nous pouvons la gagner, il n’y a aucun doute là-dessus, à conditions seulement de ne pas commencer par la perdre. On peut commencer la guerre quand on veut, mais on ne la finit pas de même. Kassin, tu as l’intelligence presbyte, l’enthousiasme retardataire ; tu détestes la pertinence, et tu ne t’intéresse qu’à l’inutile. Alors réveille-toi.
      On ne peut battre son adversaire que par l’amour et non la haine, qui est la forme la plus subtile de la barbarie. La haine blesse celui qui hait, et non le haï. Ce que l’on aime avec violence finit toujours par vous tuer. La violence est un échec car elle te retire tes qualités d’homme.
      La guerre représente le moindre effort intellectuel : elle dénoue les situations embarrassantes et dispense de chercher des solutions complexes et durables aux problèmes posés. C’est quand il n’y a plus rien à gagner ou à perdre que vous avez une guerre. Alors que nous avons tout (ressources humaines et minières…) à gagner dans la paix au Nord du Mali.
      Petit balourd de Kassin, écoute-moi bien, réussir sa vengeance n’est pas à la portée de tout le monde. Il faut l’intelligence d’un savant, la précision d’un archer, la patience d’une taupe. Car, pour se venger, il faut que l’offensé mette l’agresseur à sa place. Quand tu es sans pitié, sans scrupule, sans compassion, sans indulgence, alors tu es aussi sans intelligence.
      Au Mali, tout le monde veut gouverner. Mon cher, le peuple est difficile à gouverner quand il est trop savant. La guerre n’a jamais été une école de courage et de virilité mais elle se nourrit de nos erreurs. Tout ce que tu peux régler pacifiquement, n’essaie pas de le régler par une guerre ou un procès. On ne fait pas la guerre pour se débarrasser de la guerre. Celui qui a plongé son regard dans l’œil vitreux d’un soldat mourant sur un champ de bataille réfléchira à deux fois avant d’entreprendre une guerre. Mon ami Kassin, tu ne connais pas ce pays. Il est rempli d’homme de valeur, d’homme clairvoyant qui n’aspire qu’à la quiétude. Celui qui sait vaincre n’entreprend jamais la guerre. Voici à ce propos ce que disais Martin Luther KING « La race humaine doit sortir des conflits en rejetant la vengeance, l’agression et l’esprit de revanche. Le (seul) moyen d’en sortir est l’amour. »

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