Voilà (09) 9 ans, au cœur du quartier populaire Niamakoro de Bamako la CNAS-Faso Hèrè (Convention Nationale pour une Afrique Solidaire) était portée sur les fonds baptismaux. En choisissant ce lieu hautement symbolique car expression concentrée des multiples problèmes de développement qui assaillent nos laborieuses populations, la CNAS-Faso Hèrè signalait sans ambigüité sa vocation de parti dédié exclusivement à la défense des intérêts du Peuple, à la lutte pour la restauration de la grandeur et de la dignité du Mali et de l’Afrique et à la concrétisation des idéaux et des valeurs du 22 septembre 1960 et du 26 mars 1991. Le parti de l’Avant-garde militante et révolutionnaire du Peuple malien annonçait en même temps sa vocation à être un parti politique de type nouveau sur l’échiquier national, savoir, un parti financé exclusivement par ses militants et sympathisants, non inféodé à aucun parrain financier et totalement libre de toute allégeance à quelque puissance d’argent que ce soit. Les militants, militantes et cadres du parti étaient parfaitement conscients de la difficulté de tenir un tel pari dans un contexte de paupérisation extrême de sa base politique naturelle et où le Dieu argent avait déjà commencé à investir le champ politique et à jouer un rôle déterminant dans l’issue des compétitions électorales.
Neuf (06) ans après, la CNAS-Faso Hèrè est toujours là, debout et confiante en l’avenir, nonobstant les multiples épreuves que le parti a eu à affronter, la campagne féroce des forces hostiles aux valeurs de la République et de la Démocratie, les contre performances électorales dans un contexte fortement influencé par les conséquences du putsch du 22 mars 2012, la résurgence des milieux de la restauration ambitionnant de rejeter la Révolution démocratique et populaire du 26 mars 1991 dans les poubelles et la trahison du Peuple par de nombreux acteurs politiques et sociaux qui ont fortement contribué à l’enracinement de la corruption, de l’injustice sociale, de la spéculation foncière et des dérives mafieuses aux dépens de la lutte pour le progrès économique et social des maliennes et des maliens des milieux urbains, périurbains et ruraux.
Comme magnifique cadeau d’anniversaire aux militantes, militants et cadres de notre parti, un journal de la place vient de titrer que la CNAS-Faso Hèrè est le seul parti à être resté constant sur sa ligne politique et idéologique, chose remarquable et digne d’éloges surtout dans un contexte caractérisé par l’opportunisme, le manque de direction politique, les retournements de veste spectaculaires, le double langage, la duplicité et la cupidité de bon nombre d’acteurs politiques et sociaux.
De surcroît, la CNAS-Faso Hèrè reste convaincus qu’à tous égards, le Dr Soumana Sako est et demeure, de toute la classe politique active d’aujourd’hui, la valeur la plus sûre pour rendre à notre beau pays sa grandeur, son rayonnement, son intégrité territoriale, sa sécurité, l’autorité de l’État républicain avec des institutions fortes mais aussi des hommes forts capables de faire prévaloir la loi, la justice et l’ordre républicain, son unité nationale, la paix des cœurs et des esprits entre toutes les communautés, la souveraineté pleine et entière sur nos ressources nationales ainsi qu’en matière de défense et de sécurité dans l’ouverture maîtrisée sur le reste du monde, et conduire notre Peuple vers un progrès économique, social, culturel et technologique équilibré et durable bénéficiant à toutes les couches sociales, à toutes les régions ainsi qu’aux générations futures.
De sa création à ce jour, la CNAS-Faso Hèrè, sous le leadership du Bureau Politique National et l’impulsion du Mouvement National des Femmes pour la Refondation (MNFR) et du Mouvement National des Jeunes pour la Refondation (MNJR) continue à jouer pleinement son rôle moteur d’avant-garde militante et révolutionnaire du Peuple malien. Dans la plupart des cas, c’est notre parti qui est le premier à se prononcer sur les grandes questions d’intérêt national et international ; il est aussi une force crédible de propositions constructives dans le sens des intérêts du Peuple malien et de l’Afrique. À titre d’illustration, il suffit de rappeler que :
a)Avec ses partenaires regroupés au sein de l’ADPS (Alliance des Démocrates Patriotes pour la Sortie de crise), la CNAS-FH a, dès le 5 avril 2012, recommandé la convocation d’un Congrès Extraordinaire du Peuple malien autour de la crise du Nord et du coup d’État du 22 mars 2012, idée qui fut reprise plus tard sous le vocable ‘’Concertations Nationales’’ dans l’Accord-cadre du 6 avril 2012 signé entre la CEDEAO et la junte militaire de Kati. Notant que le camp pro-putsch cherchait à détourner la vocation de cette initiative pour en faire un cheval de Troie visant à remettre en cause le retour même imparfait à l’ordre constitutionnel et à remettre en selle le chef de la junte, la CNAS-Faso Hèrè a contribué de manière décisive à faire échouer le complot du camp pro-putsch en refusant d’y prendre part.
b)Avec ses partenaires regroupés au sein de l’ADPS, la CNAS-Faso Hèrè a joué un rôle clé dans l’initiation et l’animation du processus de Table Ronde des Forces Vives de la Nation lancé, le 1er décembre 2012 et dont le 3ème round a, en février 2015, débouché sur l’adoption par l’essentiel de la classe politique et de la société civile du Manifeste de la Nation, cette véritable boussole pour résoudre la crise dans le Septentrion malien et les autres multiples défis auxquels notre Peuple est confronté et qu’il doit relever victorieusement au bénéfice de toutes les couches sociales et de toutes les régions du Mali.
c)Six (06) ans plus tard, la CNAS-Faso Hèrè a, dès le 9 novembre 2018 et avant tous les autres acteurs de la scène politique et sociale, proposé la tenue d’un Dialogue Politique et Social Inclusif regroupant l’ensemble des Forces patriotiques, progressistes, républicaines et démocratiques autour des grands enjeux de la Nation. Les pouvoirs publics se sont emparé de l’idée sous le vocable de ‘‘Dialogue National Inclusif’’ mais ont cherché à la dévoyer en en faisant un cheval de Troie pour tenter-vainement- de légitimer ex post l’Accord antinational d’Alger et de préparer le terrain pour une révision constitutionnelle visant à saper le caractère unitaire, républicain, démocratique et laïc de l’Etat et à restaurer l’ordre sociopolitique colonial. Une fois de plus, la CNAS-Faso Hèrè a dénoncé la manœuvre et a convaincu l’essentiel des Forces républicaines et démocratiques à se tenir à l’écart de cette dispendieuse supercherie politique qui, au final, a passé à côté des enjeux et défis majeurs de la Nation tels que l’école, la santé, la justice, le changement climatique et l’incontournable transition écologique, la corruption d’une bonne partie des élites politico-administratives et militaires.
d) Fidèle aux idéaux et aux valeurs du 22 septembre 1960 et du 26 mars 1991 et en sentinelle vigilante du Peuple, la CNAS-Faso Hèrè et ses partenaires regroupés au sein de l’ADPS ont été les premiers à dénoncer l’assaut de forces obscurantistes bien organisées contre la laïcité de l’État et la démocratie sous couvert de notre belle religion dominante. Ils ont également été les premiers à fustiger l’instrumentalisation de la religion à des fins politiques ou électoralistes.
e)Fidèle aux idéaux et au combat du Président Modibo Kéïta et de ses compagnons de la lutte pour l’indépendance et la construction nationale, la CNAS-Faso Hèrè, parti de l’avant-garde révolutionnaire du Peuple malien a, dès 2016, mis en garde contre certaines tendances au tropisme ethnique et régionaliste consistant à soutenir ou à combattre tel candidat ou telle cause sur des bases essentiellement liées à l’appartenance ethnique ou régionale.f)La CNAS-Faso Hèrè a joué un rôle pionnier dans la conception, l’animation et la conduite du puissant mouvement démocratique et populaire connu sous le nom de Plateforme An Tèè A Bana qui a fait plier le Président de la République dans sa volonté mal inspirée de remettre en cause la Constitution démocratique du 12 janvier 1992. Le label An Tèè A Bana qui a été un irrésistible facteur galvanisant est lui-même une proposition de la CNAS-Faso Hèrè. Il convient de souligner que les pouvoirs publics ont, certes, tout fait pour torpiller la Plateforme populaire An Tèè A Bana, mais ce sont en fait les ambitions et rivalités électoralistes personnelles, surtout de la part de ceux pensant détenir la ‘‘carte maitresse’’ de l’argent, qui ont, jusqu’à présent du moins, empêché cet historique mouvement démocratique et populaire de réaliser l’alternance démocratique dans notre pays. La CNAS-Faso Hèrè est à pied d’œuvre, envers et contre tout, pour redynamiser la Plateforme An Tèè A Bana en mobilisant des forces nouvelles autour des composantes originelles restées fidèles au Peuple et ayant résisté à l’appât du soit disant Accord Politique pour la Gouvernance.
g)Dans la même veine, le Parti de l’avant-garde militante et révolutionnaire du Peuple a été le premier à alerter sur l’influence pernicieuse de l’argent dans les élections et le risque réel de transformation de notre démocratie quoiqu’imparfaite mais chèrement acquise en une ploutocratie à forts relents mafieux sous la coupe des spécialistes de détournements des biens et deniers publics, de la corruption, de la spéculation foncière et du narcotrafic. Dans ce contexte, la scandaleuse affaire d’autorisation/retrait d’autorisation de la culture de chanvre indien, à peine huit (08) ans après Air cocaïne, est un signal plutôt dangereux de connivences internes possible avec le narco trafic international.
h)Parmi les vingt (20) mesures proposées par le candidat de la CNAS-Faso Hèrè à l’occasion du scrutin présidentiel de 2013, figuraient en bonne place l’extension de l’obligation légale de déclaration des biens à d’autres dépositaires nommés ou élus (y compris les Députés) et tout un ensemble de moyens pour prévenir et démasquer les cas de conflits d’intérêts.
i)La CNAS-Faso Hèrè a été le premier parti politique ayant dénoncé le nomadisme politique des élus et à proposer, dans le cadre de son programme pour l’élection présidentielle de 2013, des mesures dissuasives pour le pénaliser et y mettre fin.
j) La CNAS-Faso est ce parti qui, en décembre 2012 et en direct sur les antennes de la télévision nationale, a lancé l’idée d’une campagne de contributions volontaires populaires en faveur de l’équipement de nos Forces Armées et de Sécurité pour leur permettre de mieux faire face aux groupes armés séparatistes, terroristes et djihadistes. Sept (07) ans plus tard, le Parti de l’avant-garde militante et révolutionnaire du Peuple malien fut à l’initiative de la création d’un Fonds de Solidarité pour la riposte contre la menace du coronavirus, Fonds alimenté par des contributions populaires volontaires et une ponction sur les parts des partis politiques éligibles au financement public au titre de l’exercice 2018.
k)Avec ses partenaires regroupés au sein de l’ADPS, la CNAS-Faso Hèrè a été le premier parti ayant dénoncé, de façon claire, nette, sans ambigüité et sans appel, l’Accord antinational d’Alger comme violant la Constitution et proposant sans le nom une Confédération servant d’antichambre à la partition du Mali au profit de groupuscules armés féodaux, esclavagistes, terroristes et djihadistes dépourvus de toute représentativité ou légitimité au service de parrains étrangers.
l)La CNAS-Faso Hèrè et ses partenaires regroupés au sein de l’ADPS ont fustigé le concept d’’’Armée reconstituée’’ comme un subterfuge destiné en fait à ‘‘légaliser’’ la mainmise des groupes armés de la CMA sur Kidal.
m)La CNAS-Faso Hèrè a été le premier parti politique à avoir exigé du Gouvernement que soit déclaré persona non grata le délégué-résident de la MINUSMA à Kidal pour propos tendancieux et attentatoires à l’intégrité territoriale et à la souveraineté de la République du Mali tenus devant le «Congrès» de la nébuleuse séparatiste/djihadiste que constitue la CMA (Coalition des Mouvements de l’Azawad).
n)Dès le début et à plusieurs reprises, la CNAS-Faso Hèrè n’a eu de cesse de dénoncer le jeu trouble et troublant de l’ex-puissance colonisatrice dans la naissance et l’entretien de rébellions cycliques dans le Nord du Mali. Au surplus, le Parti de l’avant-garde militante et révolutionnaire du Peuple malien a toujours alerté les pouvoirs publics et l’opinion nationale sur le marché de dupes que nous proposerait la communauté internationale consistant à aider le Mali à repousser les groupes djihadistes pour remettre en selle les groupes séparatistes. C’est pourquoi notre parti et ses partenaires de l’ADPS ont toujours insisté qu’en cas d’intervention militaire extérieure destinée à pallier les insuffisances de nos Forces Armées et de Sécurité, le contrôle politique de toutes les opérations militaires reste entre les mains des pouvoirs publics nationaux légalement et légitimement constitués.
o)La CNAS-Faso Hèrè a été le premier parti politique à avoir dénoncé l’inconstitutionnalité du projet de prorogation du mandat des Députés.
p)La CNAS-Faso Hèrè et ses partenaires regroupés au sein de l’ADPS ont toujours dénoncé l’inadéquation du mandat de la MINUSMA et insisté qu’i soit redéfini comme consistant à accompagner les Forces Armées et de Sécurité du Mali dans la neutralisation de toutes les forces négatives, soit celles hostiles à l’intégrité territoriale et à la laïcité de notre État républicain.
q)Alors que le Président de la République et son Gouvernement s’apprêtaient à signer en catimini un Accord de Défense avec l’ex-puissance coloniale et ce, suprême insulte à la mémoire des Pères de l’Indépendance et à l’honneur de nos Forces Armées et de Sécurité, un certain 20 janvier 2014, la CNAS-Faso Hèrè a dénoncé ce qui eut été un acte ignominieux attentatoire à la dignité de notre Peuple et à la souveraineté de l’État. En conséquence, les autorités ont du faire marche arrière, au moins sous le rapport de la date de signature d’un Accord dont le texte officiel reste encore un secret pour le Peuple malien.
r)Pendant les évènements d’octobre 2014 au Burkina Faso, l’appel de la CNAS-Faso Hèrè, parti panafricaniste s’il en est, à rejeter le plan diabolique concocté par les médiateurs de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour légitimer le putsch du Général Gilbert Diendéré a contribué à galvaniser les Forces de la résistance populaire dans leur lutte pour l’aboutissement de la révolution démocratique et populaire dans la patrie des hommes et des femmes intègres.
s)Dés le 2 avril 2014, la CNAS-Faso Hèrè et ses partenaires regroupés au sein de l’ADPS ont été les premiers à alerter l’opinion nationale et internationale sur les dérives du régime issu des élections générales de 2013, notamment en matière de gouvernance économique, financière et politique, ainsi que les signes d’un manque de leadership visionnaire et de stratégie, y compris face à la crise du Nord.
t) La CNAS-Faso Hèrè et ses partenaires de l’ADPS ont, dès le départ, insisté sur l’importance d’un dialogue intra et intercommunautaire et de la prise en compte de l’impact du changement climatique comme voies d’approche pour la prévention/résolution des conflits dans les zones affectées ou à fort risque conflictogène.
u) La CNAS-Faso Hèrè a été le premier parti à avoir dénoncé et fustigé le manque d’un quelconque plan de relance économique comme moyen d’apaisement des tensions sociales et de la détresse économique des couches populaires. Le mutisme des pouvoirs publics sur la question de l’allègement ou de l’annulation de la dette africaine et la saga actuelle du sort du FCFA, notamment le marché de dupes actuellement proposé par l’ex puissance colonisatrice aux États membres de l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (UEMOA), lesquels risquent en réalité de jeter la proie pour l’ombre, contribuent à renforcer le doute des populations et leur manque de confiance dans l’État.
v) Le parti de l’avant-garde militante et révolutionnaire a été le premier parti politique à avoir dénoncé le projet de découpage territorial à vocation administrative et électorale qui, en l’état, aurait pour conséquence grave et inacceptable de transformer arbitrairement et artificiellement une minorité ethnique en une majorité de représentation administrative et parlementaire aux dépens des communautés démographiquement majoritaires, avec à la clé le risque d’une nouvelle rébellion suscitée par les frustrations et l’indignation pouvant en découler.
Au moment où le Parti de l’avant-garde militante et révolutionnaire du Peuple malien célèbre son neuvième anniversaire, force est de noter que le Mali est encore loin du bout du tunnel. Loin s’en faut. En fait, les derniers développements de la crise multidimensionnelle qui sévit dans notre pays, depuis 2011/2012, donnent des signes d’inquiétude quant au présent et aux perspectives à court et moyen terme. Ainsi:
Les élections législatives du 29 mars et du 19 avril 2020 ont été marquées notamment par une collusion illicite, à la limite de l’illégalité, entre le Rassemblement pour le Mali (RPM), parti majoritaire, et le parti assurant le rôle statutaire de chef de file de l’Opposition parlementaire, en violation flagrante de l’esprit de la loi portant statut de l’Opposition.
Une débauche d’argent à ciel ouvert pour l’achat des votes et ce, en violation flagrante des lois en vigueur sans que les autorités compétentes s’en émeuvent.
La généralisation de manœuvres et pratiques frauduleuses sapant la sincérité et la transparence du scrutin.
Des contestations postélectorales par des mouvements de masse souvent violents dans plusieurs communes du District de Bamako et de l’Intérieur se traduisant d’endroit en endroit par des mises à feu ou à sac d’édifices et autres biens publics, suivis par une répression d’une rare violence par les Forces de l’ordre occasionnant des pertes en vies humaines ou des blessés graves.
Une féroce campagne de dénigrement de la Cour Constitutionnelle, tout particulièrement sa Présidente, tendant à mettre en cause le rôle et les prérogatives officielles de ladite Cour en matière d’élection des Députés, campagne facilitée et nourrie par de graves erreurs de communication et des incohérences dans la démarche de l’auguste juridiction.
Un climat délétère d’insécurité dans plusieurs zones, nonobstant les assurances données par les pouvoirs publics, ayant sérieusement affecté l’effectivité et/ou la régularité du scrutin en de nombreux endroits et culminé en l’enlèvement criminel de M. Soumaïla Cissé et des membres de sa délégation en campagne dans sa circonscription électorale. Cet acte terroriste demeure un défi suprême à État et à sa capacité à asseoir son autorité sur l’ensemble du territoire national.
D’obscures tractations ayant débouché sur l’accession au perchoir de l’Assemblée Nationale d’un député dont l’élection dans sa propre circonscription fut fortement contestée même après la proclamation des résultats officiels définitifs par la Cour Constitutionnelle et qui, d’après des comptes rendus de presse non démentis à ce jour, n’était pas le choix de la Direction Nationale de son propre parti. Il est vrai que cet imbroglio dans l’élection du Président de l’Assemblée Nationale avait eu des précédents dans l’histoire, mais cette fois-ci les retournements de situation furent plus spectaculaires et plus symptomatiques de l’emprise de l’Exécutif sur la Représentation nationale.
Des comptes rendus de presse non démentis à ce jour d’achats de voix de Députés et de transhumance d’élus contre espèces sonnantes et trébuchantes en abus manifeste de confiance vis-à-vis des électeurs.
Une plus forte représentation de la gent féminine au sein du Parlement, un essai fort louable mais qui demande à être transformé en termes d’accès des femmes à des postes stratégiques et emblématiques au niveau du Bureau et des Commissions de l’Assemblée Nationale. Ce progrès significatif est aussi le fruit des efforts du Président d’honneur de la CNAS-Faso Hèrè, lorsqu’il était Secrétaire Exécutif de l’ACBF, en faveur du renforcement des capacités des femmes et de l’équilibre genre dans l’accès aux hautes fonctions publiques à travers le projet RECOFEM, le promoteur de la loi 053.
D’une manière générale, le scrutin législatif de mars/avril 2020 a confirmé l’existence de sérieux dysfonctionnements tout au long du processus électoral (depuis l’enrôlement des électeurs, y compris les nouveaux majeurs, jusqu’à la proclamation des résultats officiels définitifs par la Cour Constitutionnelle en passant par l’établissement des listes électorales, la distribution des cartes d’électeurs, l’organisation et la sécurisation des bureaux et centres de vote, le dépouillement des votes et l’établissement des procès verbaux des bureaux de vote, la sécurisation des bulletins de vote et des urnes, l’acheminement et la centralisation des résultats, la proclamation des résultats provisoires, la présentation et la qualité des requêtes des plaignants et l’instruction de celles-ci par la Cour Constitutionnelle, la multiplicité des organes intervenant dans le processus électoral sans que l’utilité marginal de certains d’entre eux soit évidente, la couverture des campagnes par les media d’État et privés, y compris l’allocation et la gestion des temps d’antenne par le Comité National de l’Égal Accès aux media publics, etc., etc., etc.) et en a mis à nu de nouveaux qui, au total, ne sont pas de nature à renforcer la confiance des populations dans la transparence et la sincérité des consultations électorales.
La gestion de certains aspects de la contestation post électorale a souvent donné lieu à des excès de pouvoir et à des violations des droits et libertés consacrés par la Constitution, et ce, parfois dans un but manifeste d’intimidation et d’étouffement de voix et d’opinions critiques. Dans un État de droit même imparfait comme le nôtre, de simples appels à la démission du Président de la République ou de tel ou tel autre dépositaire-nommé ou élu- de la puissance publique doivent être considérés comme faisant partie du débat public normal et ne sauraient être considérés comme constitutifs de délits ou de crimes. À contrario, les acteurs politiques ou sociaux doivent s’abstenir de tous propos ou gestes pouvant être interprétés comme un appel explicite ou implicite à la rébellion des Forces Armées et de Sécurité contre l’autorité légalement et légitimement constituée.
Il y a lieu d’insister sur le fait que la solution à aucun de ces dysfonctionnements n’exige une révision constitutionnelle. Des amendements à la loi électorale et d’autres initiatives législatives ou réglementaires (y compris celles relatives à la procédure devant la Cour Constitutionnelle, en y introduisant par exemple une dose de contradictoire avant le prononcé de l’arrêt, sans altérer l’article 94 de la Loi Fondamentale, lequel est vital pour la survie d’une jeune démocratie) suffisent amplement. En mille mots comme en un, ce ne sont la Constitution du 12 janvier 1992, ni a fortiori la démocratie arrachée de haute lutte par notre Peuple qui ont échoué, mais plutôt des hommes et des femmes qui ont échoué, en particulier pour avoir tourné le dos aux valeurs et aux idéaux du 22 septembre 1960, du 20 janvier 1961 et du 26 mars 1991 et pour avoir délibérément violé la Constitution, en favorisant ainsi l’impunité et le clientélisme sociopolitique, l’émergence d’un État patrimonial aux ordres d’une ploutocratie à forts relents mafieux, d’une administration publique largement médiocre parce que vénale et fortement politisée et non professionnelle, d’une citoyenneté plus mue par l’appât du gain personnel sans labeur que par des vertus civiques, etc., etc., etc.
13. Des ratées dans la gestion et la communication gouvernementales autour de la pandémie du coronavirus, sur fond de compte rendus de presse non démentis à ce jour faisant état de rivalités internes au sein de l’équipe gouvernementale probablement attisées par la perspective de mise en place d’un nouveau Gouvernement à la suite du scrutin législatif.
La gestion plutôt calamiteuse du couvre-feu et les atermoiements relatifs aux mesures de confinement, à la généralisation du caractère obligatoire des mesures-barrières et à leur extension aux lieux de culte religieux et la sérieuse mise en doute la crédibilité de la parole présidentielle quant à la mise à disposition de moyens tels que les masques et la prise de mesures d’accompagnement destinées à amortir ou à compenser l’impact socioéconomique (effets d’annonce de FCFA 500 milliards, etc. etc. etc.) de la pandémie.
La profonde crise énergétique structurelle entraînant des délestages avec conséquences catastrophiques sur l’activité économique et sociale et le confort des populations en ces périodes de forte canicule a fortement entamé la crédibilité des pouvoirs publics, y compris le Président de la République et son Gouvernement.
Dans le même temps, la crise scolaire persistante découlant de l’incapacité du Gouvernement à honorer une disposition (article 39) d’une loi dont le projet a pourtant été adopté en Conseil des Ministres et voté par l’Assemblée Nationale à grands renforts de tapage médiatique vient en rajouter à la lame de fond de mécontentement populaire face à un régime où le populisme, les effets d’annonce et le déficit criard de leadership visionnaire, stratège et ferme le disputent à l’amateurisme dans la prise de décisions manifestement mal conçues et mal informées relatives à de grandes questions de la vie de la Nation, notamment sous le rapport de l’incidence budgétaire à court et moyen terme, de la faisabilité en termes de trésorerie publique et des implications et effets d’entraînement (positifs ou négatifs) sur d’autres secteurs et acteurs sociaux ou économiques.
La prolifération de ‘‘Statuts Particuliers’’ ou de ‘‘Statuts Autonomes’’ (tendance amorcée, il est vrai, avant l’avènement du pouvoir actuel) tendant à annihiler toute notion de ‘‘Statut Général de la Fonction Publique’’, est l’illustration de l’affaissement, voire du délitement, de l’État face à la poussée des revendications et des particularismes corporatistes.
Conclusion:
La recherche de solutions crédibles, efficaces et durables à la crise multidimensionnelle que connaît le Mali ne semble pas avoir avancé d’un iota à l’issue du scrutin législatif de mars/avril 2020. Le régime actuel, empêtré dans ses propres contradictions internes et dans les conséquences de ses compromissions avec les forces sociopolitiques pro-putsch et anti-laïcité de l’État, manifestement incapable de se soustraire à l’emprise de certains parrains extérieurs exerçant une forte mais nocive influence sur le dossier du Nord, ne rassure pas le Peuple malien quant à sa capacité à résoudre la crise, à restaurer l’intégrité territoriale et la souveraineté intérieure et extérieure de l’État républicain, à endiguer les assauts des forces hostiles à la démocratie et nostalgiques de l’ordre sociopolitique colonial, à donner des réponses efficaces et durables à l’énorme demande sociale et à créer les conditions d’une relance économique assorties d’importantes et d’inévitables réformes structurelles-au bénéfice premier du progrès socioéconomique de toutes les couches et de toutes les régions du Mali.
Toutefois, les appels souvent incantatoires à un hypothétique passage à la IVème République présentée comme une sorte de panacée magique, voire un fétiche, sonnent plutôt comme une fuite en avant sans aucune assurance que celle-ci soit la voie royale pour sortir le Mali de l’impasse actuelle. La CNAS-Faso Hèrè, le parti de l’avant-garde militante et révolutionnaire du Peuple malien, ne saurait donc s’y associer.
En revanche, elle engage plutôt les forces patriotiques, progressistes, républicaines et démocratiques à redoubler de vigilance et d’unité d’action pour la défense et la sauvegarde de la Constitution du 12 janvier 1992 ainsi que la restauration complète et sans condition de l’intégrité territoriale et de la souveraineté intérieure et extérieure de la République du Mali dans ses frontières internationalement reconnues.
Initiateurs de la Charte du Front Populaire, pôle de la gauche patriotique, progressiste, républicaine et démocratique et du processus de Table Ronde des Forces Vives de la Nation, la CNAS-Faso Hèrè et ses partenaires regroupés au sein de l’ADPS réaffirment leur volonté inébranlable de tout mettre en œuvre, par des voies exclusivement démocratiques et populaires, pour redonner à notre Peuple, singulièrement la jeunesse, de nouvelles raisons de croire en l’avenir radieux du Mali, un avenir qu’il nous revient de bâtir, non pas par des incantations et la soumission aux forces rétrogrades et à leurs soutiens étrangers, mais par le labeur de tous et de toutes comme nous l’enjoint notre hymne national.
Dans ce combat salvateur pour notre Peuple, la CNAS-Faso Hèrè sera toujours présente aux avant-postes aux côtés des forces politiques et sociales acquises au changement démocratique, à la justice sociale et à la restauration complète et sans condition de la souveraineté nationale et internationale de la République du Mali en harmonie avec la quête de l’unité africaine et de la coopération entre les Peuples du monde entier.
Le Mali pour tous, des chances égales pour chacun !
Bamako, le 25 mai 2020
Pour le Bureau Politique National
Le Secrétaire Général, Soumana TANGARA