Déclaration de l’opposition sur la situation au Centre du Mali

7

Les partis politiques de l’opposition sont alarmés par la situation explosive qui prévaut au centre du pays et par l’incapacité du président de la République et du Gouvernement à apporter des solutions appropriées pour restaurer la stabilité, la sécurité et la cohésion entre des communautés qui ont cohabité en harmonie pendant des siècles.

 Cette grave situation est caractérisée par:

des explosions de mines sur les axes routiers: Boni, Mondoro, Douentza, Hombori-Gossi, Konna-Korienzé, Dioura-Tenenkou, Dialloubé-Mopti;

des exécutions sommaires de civils, de présumés djihadistes et des affrontements intercommunautaires meurtriers : Sokolo (sept morts le 21 février), Diaou (Diafarabé, le 11 mars, 10 morts dont un enfant brûlévif, la hutte de ses parents ayant été incendiée par des assaillants armés), Kao, un village de la commune de Kewa( Djenné, 11 morts le 12 mars), Koro ( des morts sur une base quotidienne depuis la première semaine de mars);

des représailles pour venger des morts comme l’exécution du chef des chasseurs de Nouh-Bozo le 14 mars. Accourus sur les lieux, quatre autres membres de sa famille ont été exterminés;

les assassinats de notables comme un imam à Sendegué (Mopti, fin février) ou le directeur de l’ONG Chemonics (en décembre) ;

la mort d’une vingtaine de militaires depuis le début de l’année dont onze jeunes FAMAS tombés suite à l’explosion de mines le 27 février près de Dioura (Ténenkou) et le 9 mars entre Dialloubé et Mopti;

la destruction d’infrastructures comme le pont-barrage de Djenné, le 8 mars. Cet ouvrage dont la construction a coûté des dizaines de milliards de francs CFA avait fait l’objet d’une attaque, le 14 janvier: un militaire avait été tué, quatre blessés et un véhicule calciné. Malgré ce bilan et les promesses de sécurisation du site faites par le Gouvernement dès le 16 janvier,   aucune mesure  de surveillance et de sécurité n’a été prise, abandonnant cette infrastructure d’utilité publique aux terroristes. La colère et  l’indignation des populations de Djénné est juste et  légitime.

la fermeture de centaines d’écoles dans la seule région de Mopti: en effet, 441 écoles étaient fermées en fin février dans les deux académies de la région. Craignant pour leur vie, 1123 enseignants ont abandonné leurs postes, près de 50.000 élèves sont dans la rue à la merci des prédicateurs djihadistes et des trafiquants d’êtres humains;

les amalgames et la stigmatisation de nos compatriotes membres de la communauté peule sont légion depuis plusieurs semaines: la rafle effectuée à la foire de Touara (Ké-Macina) suivie de violences corporelles et de disparitions   le 13 mars  en est une illustration inquiétante.

Le président de la République et ses gouvernements successifs de 2015 à nos jours sont entièrement responsables de ce sombre tableau. D’abord ils ont baigné dans l’immobilisme pendant deux ans, laissant pourrir une situation devenue explosive. Ensuite, en déployant des troupes sans travail politique et sans aucune  sensibilisation,  l’actuel gouvernement a ouvert la marmite des rancœurs  accumulées ces dernières années mettant le pays au bord d’une guerre civile intercommunautaire.

Les partis de l’opposition présentent leurs sincères condoléances aux familles et à toutes les communautés endeuillées.

Ils s’inclinent devant les dépouilles des FAMAS tombés pour la liberté du Mali.

Nous apportons notre soutien total à nos forces armées et de sécurité,  et à leurs frères d’armes internationaux  dans leur lutte contre le terrorisme au centre du pays.

Nous  encourageons les FAMAS à éviter les amalgames et la stigmatisation qui peuvent pousser les peulhs dans les bras de l’extrémisme radical et violent.

Nous les exhortons à  se démarquer de toute organisation paramilitaire et traiter sur un même pied  toutes les communautés.

L’opposition invite le Gouvernement à désarmer tous ceux qui détiennent illégalement des armes de guerre et à éviter l’instauration d’une politique de «deux poids, deux mesures»: l’interdiction de circulation des motos ne saurait s’appliquer à une seule communauté.

Elle lance un vibrant appel à la retenue et au calme à tous les habitants et à tous les acteurs du centre.

Aujourd’hui affaibli, notre pays n’a pas besoin de nouveaux déchirements.

L’opposition invite les Maliens à s’unir pour combattre la mauvaise gouvernance, le terrorisme et les démons de la division.

 Bamako, le 17 mars 2018.

 Les partis de l’opposition démocratique et républicaine.

 

Commentaires via Facebook :

7 COMMENTAIRES

  1. Les populations vivent dans une situation qui est difficile. Cette realite’ existait bien avant l’election d’IBK a’ la presidence de la republique. Je vous rappelle que la crise qui secoua le nord a fait 400 000 deplace’s et plusieurs centaines de morts. Nous savons que la carte imaginaire du MNLA est faite de toutes les 3 regions du nord plus la region de Mopti. Le MNLA fut chasse’ par ses allie’s djihadistes qui ont occupe’ le nord pendant 9 mois avant d’etre a’ leur tour chasse’s par les forces francaises.
    Pourquoi Gao, Kidal et Tombouctou sont plus stable que Mopti? Il y a un plan de destabilisation totale du Mali qui est en marche!!!! On veut passer par Mopti pour reussir cette destabilisation diabolique. Est-ce qu’elle peut etre evite’e? Oui et non!!! NON, parce que certaines personnes tirent d’enormes benefices de la situation de crise. Avec la crise, on peut facilement detourner des milliards sous le pretexte que l’argent a ete’ utilise’ pour acheter des armes. Le ministre des finances dit que 22% du budget du Mali a ete’ utilise’ pour l’effort de guerre. Est-ce qu’il dit la verite’? Je ne sais pas pour rester poli a’ l’endroit du petit Cisse’!!!! Je dis Non parce que les nombreuses industries d’armement qui existent a’ travers le monde, ne peuvent continuer a’ exister que si ells peuvent faire ecouler leurs produits finis de la mort. Je dis non parce que certains dirigeants politiques maliens sont devenus des amis aux…. bilans macabres qu’ils annoncent quotidiennement. Ils voient dans les bilans sombres un moyen de reprendre le pouvoir qu’ils ont spolie’ et perdu!
    Meme si le triste bilan des morts et des blesse’s est vrai, la question qu’il faut se poser est: AND SO WHAT?????????? QUEL EST VOTRE PLAN POUR REDRESSER LA SITUATION? QUEL EST VOTRE PLAN POUR APAISER LA SITUATION? QUEL EST VOTRE PLAN POUR CONTINUER ET REUSSIR LA REFORME DES FAMAs? QUEL EST VOTRE PLAN POUR CREER DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT GENERATEURS D’EMPLOIS DANS LES ZONES INSTABLES?
    Nos populations n’ont pas besoin d’armee d’occupation. Elles ont besoin de se reconnaitre dans les institutions de la republique et dans les forces arme’es et de securite’ qui sont sur le terrain pour les securiser.
    President IBK, je vous conseille d’etre tres prudent pourque la situation n’eclate pas. A votre place, j’aurais envoye’ des troupes constitue’es essentiellement de peulhs pour les besoins du maintien d’ordre dans la region de Mopti! L’ASPECT CULTUREL EST TRES IMPORTANT! L’ETHNOCENTRISME AUSSI EST UNE REALITE’ DANS NOS PAYS!!!! Il ne faut pas accepter que quelques faux intellectuels et faux politiciens peulhs (une petite minorite’ qui ne represente pas les peulhs), vous transforment en un autre Malinke’ qui n’aime pas les peulhs. Apres Sekou Toure’ ils veulent accuser IBK des memes violations.
    LES ETHNIES MALIENNES ONT TOUJOURS VECU EN HARMONIE. CETTE HAINE ETHNIQUE QUI SE POINTE A’ L’HORIZON, N’EST PAS MALIENNE!!!!
    Soyons prudents et sages car les maliennes et les maliens meritent mieux!!!!!!

  2. LES oppositions doivent donner de conseil à certains peuls de cessez son terrorisme et d’arrêter d’attaque contre nos forces armées et des civils sinon nous continuerons éliminer jusqu’au dernier personne point

  3. Ça c’est quel genre d’opposition qui traite à la légère ces genres de situation? Au lieux d’aller écouter les protagonistes sur le terrain pour savoir pourquoi maintenant cette situation, elle reste à Bamako pour émettre des communiqués de non sens.
    Parmi ces gens de l’opposition, qui est allé à Koro et rencontre dogons et peuls pour savoir ce qui les divise?
    C’est vraiment pitoyable de vous voir vous nourrir du malheur des autres.

  4. Merci à l’opposition! J’ai compris maintenant son vrai visage: incompétence. Je lui dit tout ce qui se passe maintenant est l’ensemble du résultat de ce qui s’est passé en 2015/2016/2017 dans les cercles de koro, douentza et une partie de bandiagara et de bankass, c’est à dire de l’assassinat ciblés des paisibles populations par les soit disant djihadistes.
    Mais ignorer tous ces assassinats de 2015/2016/2017 source de tout ce qui arrive maintenant, veut dire incompétence et indifférence.
    Que les hommes facent le constat!
    A Dieu à cette opposition incompétente pour qui je me battais.

  5. L’insurrection populaire est aussi une forme de revendication que concède la démocratie. Pourquoi croiser les bras et laisser faire ce régime incapable pour venir nous relater la chronologie d’un décompte macabre? L’opposition n’a pas joué son rôle qui consiste à mettre les populations dans la rue, pour chasser du pouvoir ces salopards par la faute desquels, le pays semble complètement irradié par l’insécurité dû au djihadisme. L’insurrection est un droit de tout peuple insatisfait de la gouvernance des détenteurs du pouvoir. Elle est un droit sacré et un devoir pour chaque citoyen qui veut se libérer du joug d’un régime incapable de répondre à ses préoccupations. Les gens continueront de mourir de la sorte, tant que IBK demeurera au pouvoir. Les prochaines élections sont une occasion, la meilleure, pour se débarrasser une fois pour toute, de ce régime de mafieux, de voleurs, d’incapables, d’incompétents, de corrompus, de surfactureurs et de détourneurs de deniers publics. C’est en juillet ou jamais car, si IBK rempile, ce serait la partition du pays, à cause de la mise en application des accords bidons dit-d’Alger, qu’a signés ce farfelu de Président nombriliste à souhait. Le mal du Mali, c’est sa gouvernance, son Président, et la horde de voyous qui gravitent autour de l’incompétent et incapable IBK. Qui va dédommager les familles de toutes ces victimes tombées, sous les balles assassines des djihadistes, par la faute d’un pouvoir ayant refusé d’équiper son armée? Notre pays est devenu méconnaissable, comme s’il ne s’agissait pas du pays avec l’armée la plus respectée de la sous-région. IBK est une calamité, son régime une catastrophe pour le Mali et les pays voisins.

Comments are closed.