L’Alliance des Démocrates Patriotes pour la Sortie de crise (ADPS) salue la décision du Parquet Général de lancer des mandats d’arrêt nationaux et internationaux contre les leaders des groupes terroristes, sécessionnistes et divers narcotrafiquants sévissant dans le Nord Mali.
Elle rappelle à juste titre que cette initiative salutaire, qui n’avait que trop tardé, correspond à une demande pressante du Peuple malien telle que clairement formulée dans le Manifeste pour la Nation en date du 8 décembre 2012, dans plusieurs de ses déclarations antérieures, remontant notamment au 28 août 2012, ainsi que dans la lettre qu’elle a adressée au Ministre de la Justice dès le 16 novembre 2012.
L’ADPS engage le Gouvernement à tout mettre en œuvre pour débusquer tous les complices et amener les Etats abritant les personnes ainsi poursuivies à exécuter avec diligence lesdits mandats d’arrêt. Elle invite les autorités à mettre en branle la justice militaire contre tous les officiers et sous-officiers ayant déserté l’Armée pour rejoindre le MNLA, Ançar-dine et autres groupes terroristes.
En outre, elle réitère son appel aux autorités compétentes à l’effet de déchoir de leurs mandats électifs tous élus locaux, régionaux ou nationaux impliqués directement ou indirectement dans la rébellion armée et dans les activités terroristes.
Par ailleurs, tout en reconnaissant la nécessité d’intensifier les efforts visant à boucler et à sécuriser le financement national et international de la MISMA, l’ADPS s’oppose à toute idée de transformation de ladite force en force de «maintien de la paix» sous l’égide et le contrôle politique et militaire de l’ONU.
En effet, non seulement les Nations Unies ont démontré leur incapacité notoire à bien appréhender la nature réelle du problème du Nord et à y trouver une solution appropriée, mais aussi leur expérience en la matière sur le continent africain, notamment en République Démocratique du Congo, est plutôt catastrophique.
Au demeurant, l’on est en droit de se poser les questions suivantes :
1) Quelles sont les forces entre lesquelles et le Mali s’agit-il de maintenir la paix ?
2) Ne s’agit-il pas d’une force d’interposition qui servirait à empêcher l’Armée Nationale et les forces étrangères alliées de mâter définitivement la rébellion indépendantiste du MNLA, consacrant ainsi la partition du Mali ?
3) Une force onusienne dite de «maintien de la paix», encadrée par une mission lourde du genre MONUC/MNUSCO, n’engloutirait-elle pas inutilement des sommes énormes alors même qu’une infime fraction desdites sommes suffirait à enclencher un processus de développement durable bénéficiant à toutes les communautés du Nord ?
En tout état de cause, l’ADPS rappelle au Gouvernement et à tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux du Mali qu’elle tient à ce que le contrôle politique des opérations militaires et sécuritaires n’échappe pas aux autorités nationales légitimes de notre pays.
Enfin, l’ADPS félicite et remercie vivement le Président de la République du Niger, S.E. Monsieur Mahamane Youssouf, pour son analyse clairvoyante et sa prise de position courageuse sur les tenants et aboutissants de la crise dans le Septentrion malien.
Dans ce contexte, elle réaffirme son opposition à tout dialogue avec les rebelles sécessionnistes du MNLA ou du MIA et encourage la communauté internationale à tout mettre en œuvre pour éradiquer définitivement la nébuleuse terroriste et jihadiste dans l’ensemble de la zone sahélo-saharienne.
Bamako, le 11 février 2013
Pour le Directoire de l’ADPS
Le Secrétaire Général
L’Ingénieur Soumana TANGARA