C’est le vendredi dernier qu’a eu lieu, au CICB, la cérémonie de signature de la déclaration decréation de ce Groupe parlementaire dénommé ” Alliance pour le Mali (APM) ” regroupant – du moins sur papier- quelque 26 députés. Avec pour objectif de soutenir ” l’action du président de la République pendant la durée de son mandat “.
Après la signature du “contrat de législature” par le RPM et ses alliés avec notamment pour objectif “la constitution d’une majorité politique et parlementaire forte et stable autour du président de la République et du Premier ministre, chef du gouvernement“, ce sont, en effet, onze partis politiques qui ont procédé, le vendredi dernier au CICB, à la création d’un groupe parlementaire dénommé APM (Alliance Pour le Mali…à ne pas confondre avec Rassemblement Pour le Mali (RPM). Comme on le voit, c’est par pure nécessité que ces onze formations politiques hétéroclites ont décidé “de la création d’un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale qui réunira l’ensemble des députés de tous les partis signataires ” afin de cheminer ensemble pour, entre autres, soutenir “l’action du président de la République pendant la durée de son mandat ” et la “mise en œuvre du Programme d’Action Gouvernemental”.
En effet, aucun des partis membres de cette alliance n’ayant le nombre requis de députés (dix pour la prochaine législature) pour constituer son propre groupe parlementaire,il fallait procéder obligatoirement à la création d’un groupe unique. Cela afin de ne pas être du lot des partis non affiliés.
L’APM étant constituée des députés provenant – du moins sur papier, car on a déjà commencé à enregistrer des démissions-transhumance au sein de certaines formations – des onze partis que sont : ADP MALIBA, APR, ASMA-CFP, CNID-FYT, CODEM, CDS, MIRIA, MPR, UDD, UM-RDA, YELEMA. Cela fait au total un groupe parlementaire composé de 26 députés. Sans tenir compte des trois députés sur quatre qui ont démissionné du CNID de Me Mountaga Tall et du seul député de YELEMA qui serait en partance vers le groupe parlementaire d’un parti de l’opposition.
Il est à souligner que le parti SADI de l’ex-opposant Oumar Mariko, avec ses cinq députés, qui a soutenu IBK lors du second tour de la présidentielle, n’est ni signataire de la plateforme pour un “contrat de législature “ du Premier ministre Oumar Tatam Ly, ni membre de l’APM constituée des partisans d’IBK. Certainement qu’Oumar Mariko et ses collègues députés de SADI vont être sur une liste des non-inscrits. A défaut de rejoindre l’APM.
Le parti FARE, dont les six députés seraient ballotés entre le bailleur de fonds du parti, Zoumana Mory Coulibaly, et l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, n’a pas pour le moment rejoint l’APM, dont il semble pourtant assez proche. Ne pouvant pas non plus créer un groupe parlementaire, ses députés sont plutôt attendus du côté de la majorité.Pour une raison beaucoup plus d’opportunisme politique que d’opportunité. Quant au PDES, ce déclinant des proches d’ATT, serait présentement en train de frapper…en vain aux portes des amis d’IBK. Quel opportunisme ! C’est ainsi la vie des partis politiques sous nos cieux. Où des leaders cherchent à se mettre sous le parapluie présidentiel afin d’éviter, dans la plupart des cas, de recevoir des convocations devant le Pôle économique…pour détournements de deniers publics. Sans oublier déjà qu’un député membre de l’APM est cité dans une affaire, au nombre des 100 dossiers de la CASCA que le président de la République a dit avoir remis à la justice.
Rappelons que tous les partis membres du groupe APM ont soutenu le candidat IBK lors de la dernière élection présidentielle dont il est sorti victorieux avec un score à la soviétique. Avec le RPM, l’APM et les autres alliés indépendants ou non, la majorité parlementaire se prévaut déjà de quelque 119 députés sur les 147 que compte l’Assemblée nationale du Mali.
Mamadou FOFANA