Déjà que le Président Alassane Dramane Ouattara, Ado, peinait à faire croire en son renoncement à un 3è mandat, le décès de son dauphin lui donne les arguments de rester.
Le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, dauphin désigné d’Alassane Ouattara à la présidentielle d’octobre, est décédé brutalement mercredi à Abidjan. Amadou Gon Coulibaly avait été choisi par le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) pour succéder à Ado. Il attendait juste son investiture officielle.
Alassane Dramane Ouattara avait annoncé le 5 mars 2020, qu’il ne briguera pas de troisième mandat. Mais il avait assorti sa décision d’une condition : il ne serait pas candidat si Henri Konan Bedié n’était pas candidat. Celui-ci a annoncé sa candidature.
Le choix du candidat du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix a entrainé le départ d’un poids lourd, Soro Guillaume, et la mise sous le boisseau des ambitions de bien d’autres. Il y a quelques semaines, un confrère, citant un observateur disait que, “si Gon Coulibaly était inapte, Ouattara n’aurait pas d’autre choix que de se porter candidat, car il n’y a pas de plan B. Cette question est jusqu’ici restée taboue, du fait que le président a clairement montré sa volonté de départ et indiqué qui était son choix pour lui succéder”. Son plan vient de se réaliser.
Le 31 octobre, selon le calendrier électoral, se jouera en Côte d’Ivoire un scrutin présidentiel dont le Premier ministre devait être l’un des favoris.
Alexis Kalambry