Qui dit que la politique est un fleuve tranquille ? Le fleuve ‘’politique’’ est toujours en mouvement à travers des vagues liées au mouvement du vent. La politique aussi connait en permanence des soubresauts, tantôt pour tancer, tantôt pour mieux se positionner quelque part dans les structures de la gouvernance nationale. Il y a eu des échanges la semaine dernière entre les responsables de l’Alliance Pour le Mali (A.P.M) à savoir le Ministre Ibrahim Oumar Touré, de l’A.P.R, Mamadou Bakary dit Blaise Sangaré de la CDS, Me MountagaTall du CNID, Moussa Mara de YELEMA, Choguel Maïga du MPR, accompagnés de certains députés avec le Président IBK. Ils ont exprimé leur sentiment de frustration à IBK les yeux dans les yeux par rapport à la manière dont ils sont traités par ce dernier en tant que regroupement significatif dans le landerneau politique malien. En terme clair, ce regroupement n’est pas représenté dans les instances nationales à hauteur de souhait, surtout dans le Gouvernement actuel où il n’est pas servi suivant son poids politique. Ces responsables ont eu le courage de le faire savoir au président IBK qui a pris l’habitude depuis 2013 de ne pas tenir compte du degré de représentativité des partis politiques, mais plutôt des relations interpersonnelles avec tel ou tel homme politique. Cette façon de procéder depuis son arrivée à la tête de l’Etat, s’est montré comme étant un des systèmes les plus catastrophiques de Gouvernance, car cela revient à piocher dans les partis ses collaborateurs qu’ils soient capables ou incapables. Ce regroupement compte aujourd’hui 22 députés soit 15% de la représentation nationale au niveau du palais de Bagadadji , 146 maires sur 703 soit 21% de l’ensemble des maires et 3 159 conseillers sur 12 000 soit 26% par rapport à l’ensemble des bourgmestres . Le regroupement est par conséquent, la première force du pays et la plus représentée à la base. On sait que le poids politique d’un parti ou d’un regroupement politique se mesure par le nombre d’élus à la base. Mais depuis l’ère IBK, le jeu est faussé, même pour le RPM car ma ‘’famille d’abord’’ a supplanté les militants dans les Gouvernements successifs.
Faut-il le rappeler l’APM est un regroupement solide et courageux à cause de sa franchise et de sa fidélité à l’endroit d’IBK. Selon nos informations c’est la première fois qu’un regroupement exprime au grand jour sa frustration, au président de la République. ‘’Si nous voulons cheminer ensemble qu’on se dise la vérité’’ tel semble être le leitmotiv qui anime désormais ce regroupement. Outre ce premier langage de vérité, les responsables de l’APM ont donné leur avis sur le texte référendaire. En effet, les dirigeants de l’APM ont proposé l’option la plus raisonnable concernant le projet de révision constitutionnelle à savoir aller à une seconde lecture du texte voté au-delà des points soulevés par la fameuse Cour Constitutionnelle dirigée par la fameuse Manassa Danioko. Pour ce regroupement, la prise en compte de cette suggestion est une condition indispensable voir sine qua non pour aller au référendum. On peut considérer ce regroupement comme responsables, car défendant d’abord l’intérêt du Mali. Mais ce qu’ils ont évité de demander au président IBK, c’est de savoir sur quelles parties du territoire va se tenir le vote référendaire? Le constat est que certains de ces responsables ont presque leurs régions occupées par des djihadistes à savoir Ségou, pour Me MountagaTall (Macina, Niono), Tombouctou pour Oumar Ibrahim Touré, Gao (Ansongo) pour Choguel Maïga. Suite à cet entretien avec le chef de l’Etat, on se demande si réellement ils roulent en faveur de l’intérêt du Mali ou leurs propres intérêts. Surtout quand on sait que l’insécurité est une réalité au nord et au centre du Mali ?
Attention Messieurs les dirigeants de l’APM ne devenez pas des mendiants politiques !
Badou S KOBA