Les rencontres régionales sur le projet de redécoupage territorial, proposées par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, ressemblent à tout point de vue à une comédie qui se soldera par un échec retentissant.
Aujourd’hui, il c’est un truisme de dire que le projet de découpage territorial proposé par le ministre Ag Erlaf divise plus qu’il ne ressemble. C’est à l’unanimité que les régions du Nord ont dénoncé ce qu’elles qualifient de « projet de partition du pays ». Après que le document ait fuité, les populations des régions du Nord, à tous les niveaux, n’ont pas caché leur désaccord vis-à-vis du projet. Des marches de protestation, des conférences de presse, des lettres et des communiqués ont plu sur le département et la Primature.
A l’époque, face à la pression des communautés nordistes, Ag Erlaf a affirmé que ce document n’a aucune valeur juridique et que c’est juste une vielle proposition qu’ils ont trouvée sur leur table. Depuis son langage a changé. Lors de la rencontre qu’il a eue avec les partis politiques, les ambassadeurs et les composantes de la société civile, le super ministre a confirmé la crainte des uns et des autres que ce document proposant seulement vingt régions soit le document de référence pour les discussions lors des rencontres régionales prévues du 6 au 8 novembre. Il aurait aussi ajouté que tout le boucan que les ressortissants du Nord font à Bamako n’a aucune valeur à leurs yeux. Alors, les choses commencent à s’éclaircir. Ils sont nombreux à avoir vu dans le jeu du ministre. Comment un document rejeté en bloc peut servir de base de travail pendant ces fameuses journées de concertations ? Tout vraisemblablement une comédie de belle facture. Il est sûr que ces rencontres, supposées être des espaces de rencontres et de consensus, soient une occasion d’en rajouter aux frustrations et fragiliser davantage la cohésion sociale. Parce que les communautés ont du mal à se comprendre sur les propositions actuelles. Mieux, un projet de découpage aussi important que celui actuel avec tout ce qu’il comporte comme risques, ne peut se discuter en deux jours. Si de telles rencontres doivent se tenir, il aurait fallu prendre le soin de faire des concertations à la base au niveau village pour remonter au sommet. Organiser une mascarade de deux jours pour décider de l’avenir des populations est un gros risque que le ministre prend.
A quoi joue le ministre AG Erlaf ?
A l’allure où vont les choses, il faut craindre que le ministre ne joue avec le feu. L’on se demande s’il mesure la gravité des propositions dans son document. Il va jusqu’à indiquer que seuls les acteurs choisis par le ministère participent à ces rencontres. Cette comédie et ce jeu de couper-décaler n’a que trop duré. Pendant qu’il a fait la part belle à ses parents de Kidal en les dotant de 8 cercles, tout va bien pour lui. Du moment où ses parents sont contents tout va pour le mieux.
Attention à ne pas réveiller les vieux démons qui ne dorment que d’un œil. Le pays traverse une période extrêmement difficile de son histoire. La cohésion sociale, le vivre ensemble sont fortement entamés. Les rancœurs ne se sont pas encore dissipées.
Il est clair que des décisions aussi graves pour le devenir du pays ne peuvent être l’objet d’une comédie qui ne dit pas son nom où l’on se rencontre entre camarades. On papote, on prend du thé, on se partage des strapontins et se donne au revoir.
Si par malheur les aspirations profondes des populations et les préoccupations légitimes ne sont pas prises en compte, il faut craindre le pire.
Pour sûr, ces rencontres ressemblent beaucoup à une comédie de mauvais goût. Sachons raison garder au risque de créer une situation très fâcheuse pour le fragile Accord pour la paix et la réconciliation.
Dieu veille !
Harber MAIGA
Monsieur MAIGA, s’il vous plaît ne soyez pas négatif quand même. L’objectif des concertations régionales est d’associer tout le monde à ce projet de développement combien important pour notre pays. De grâce soyons optimiste. Que Dieu bénisse le Mali.
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