Reforme : Le découpage de la polémique

8
Le ministre de l'Administration territoriale, Mohamed Ag Erlaf
Le ministre de l'Administration territoriale, Mohamed Ag Erlaf annonce les résultats du second tour de l'élection présidentielle malienne, le 16 août 2018 à Bamako / © AFP / Michele CATTANI

L’annonce du découpage administratif est accueillie par une vague de rejets. En l’état, le projet divise puisqu’il ne rassemble dans le pays.

Le projet de découpage territorial attise la colère de certaines couches. La première mouture prévoit 20 régions et ramène les communes du district à 10.

Dans le Nord, le sujet fait grand bruit et des voix discordantes commencent à menacer ouvertement le projet de loi. “Tous les Goundamiens sont invités à une AG le samedi 13 pour soutenir la création de la région de Goundam”, peut-on lire dans un communiqué. Les ressortissants de la localité dénoncent le fait qu’avec son histoire et sa géographique, Goundam ne sera pas érigée en région alors que des zones considérées comme des postes de police bénéficient de ce statut.

L’association Irganda a dit avoir pris connaissance du projet de loi qui porte sur la création des collectivités territoriales en République du Mali. “Considérant les insuffisances notoires  dudit projet, Irganda se désolidarise en état actuel de sa présentation”, apprend-on.

Du côté de CJA, “le découpage administratif était un des points essentiels de l’accord qui impose au préalable des consultations avec les populations et tous les mouvements politico-militaires”. Idem pour FPA qui a fait part de sa surprise de constater ce projet qui n’est basé sur aucune logique. Pour la tribu Imididaghane de Tombouctou, “la réforme doit être participative, inclusive, juste et objective”.

Réagissant à la polémique, un chef de tribu Kel Antsar, Mohamed Ag Mohamed El Moctar, estime que “le projet de découpage ne vise qu’à multiplier les conflits même si peut-être il a un  côté positif”.

Très engagé dans ce combat, le Collectif des régions non opérationnelles (CRNOP) déplore des insuffisances dans le nouveau projet de loi portant création des circonscriptions administratives des nouvelles régions.

Pour le Collectif,  le gouvernement doit revoir sa copie avant de l’envoyer à l’Assemblée nationale pour adoption. “Le CRNOP, après avoir étudié le projet de loi publié par le gouvernement, portant création des circonscriptions administratives des dites régions, juge insuffisante la proposition faite par l’équipe technique du ministère de l’Administration territoriale et de la Primature”, déplore le président du CRNOP.

Face à la vague d’indignation, l’ancien ministre Modibo Kadjoké suggère des débats contradictoires sur l’ORTM sur le nouveau projet de redécoupage administratif. Plus qu’un débat, c’est un rejet auquel l’on assiste dans la forme actuelle du projet de découpage administratif.

A. M. C.

Commentaires via Facebook :

8 COMMENTAIRES

  1. Si jamais les kaysiens laissent qu’il découpe keniéba de Kayes, ça sera fini pour Kayes. Toutes nos ressources se trouvent à keniêba.

    • Kéniéba peut à lui seul être une Région administrative. On ne comprend pas pourquoi les Gouvernants ne veulent pas. A cause de ses richesses… ? Ils ont peut-être peur qu’un Kéniéba devenu Région ne demande son indépendance… ? En ce moment au MALI, on se méfie des questions de territoires… !

  2. En ma qualité d’aménagiste – encore vivant, Alhamdu-Lillah, Tabarak-Allah/Erach é Massinagh – je peux divulguer ce que pensaient – et écrivaient (les écrits restent, les paroles s’envolent) – les experts maliens aménagistes du Territoire (dont moi), en … 1988.

    Le nouveau découpage territorial de 20 régions ne respecte pas le principe de l’aménagement du Territoire National émis depuis 1988 et qui édécoupait) le Mali en 49 Zones agro-écologiques homogènes, au triple sens:
    1) homogénéité géographique, climatique, et de relief;
    2) homogénéité de peuplement humain, socio-culturelle et anthropologique;
    3) homogénéité historique et politique.

    Ces 49 régions homogènes, qui préfiguraient une décentralisation territoriale bien avant les « Désaccords d’Alger (1992, 2006 et 2015) », se fondaient sur l’appropriation possible et souhaitable d’un territoire bien délimité par ses habitants orignaux, dispositions qui respectent le principe “qui se ressemblent s’assemblent”, le meilleur critère de choix pour un territoire “récipient” qui a la vocation politique qui permette le choix des hommes et des femmes pour manager le pouvoir politique local et régional .

    Je cite quelques noms de Territoires Régionaux Homogènes: le Guidimagha (Yelimane), le Khasso (Kayes ), le Kaarta (Nioro), le Bélédougou (Kolokani), le Bafing-Falémé (Kita et Kenieba), le Wassoulou-Folona (Yanfolila), le Bani-Monotiè (Bougouni), le Kénédougou ((Sikasso), le Macina (Mopti), le Seno-Mango (Koro), le Plateau Dogon (Bandiagara), le Méma-Farimaké (Léré), le Bérabich (Boujbeha), l’AKLE-AZAWAD (Taoudéni-Azawa), l’Adrar-Timetrine (Kidal-Tessalit), le Tamasna-Azawak (Menaka) le Soni-Songhoï (Gao), le Gourma (de Bambara-Maoude à Tessit), …..

    Ce qui fait que ces bonnes recommandations, couchées sur papiers périssables par des machines à écrire Olivetti (il n’y avaient pas les ordinateurs, au Mali, en 1988), émanant d’experts sectoriels non politisés, à l’époque, sont dans les tiroirs des bureaux des ministères – à moins que les termites ne les avaient « bouffées ».

    Si ces bonnes recommandations techniques de découpage territorial de 1988 ne furent suivies d’effets, ce que GMT, qui les a commandées à PIRT-Projet Inventaires des Ressources Terrestres, n’a pas eu le temps de les opérationnaliser et que son successeur AOK, le « démocrate-révolutionnaire », les avait mises sous en cave, ce que AOK et les Apparatchik et Nomenklatura de son parti ADEMA avaient dit que ces propositions remettaient en selle les Tribus et Cantons « territoriaux » d’avant et de pendant la colonisation, CQFD!

    Sincèrement

  3. pourquoi erlaf ce fils de traitre est dans tous les gouvernements depuis plus d’un quart de siècles ?

  4. 4 critiques fondamentales contre ces 20 régions:

    1. Le mali a-t-il l’argent pour entretenir tous ces gouverneurs, élus etc…?

    2. Plus de régions, ça veut dire plus d’argent pour ces vieux monsieurs assis dans les bureaux, les politichiens et leurs familles et leurs clans

    3. Toutes ces régions en plus, est un moyen de faire des chefs rebelles nos dirigeants!
    Ces gens sont incapables, de gagner le cœur du peuple par les votes. Alors ils prennent des armes et attaquent le pays: la franSS et l’onul les protègent et nos politichiens s’inclinent…

    4. Une dizaine de régions est suffisant: il faut que les gens apprennent à vivre ensemble et à partager!

    Soumeila Cisssé (au lieu de courir après le pouvoir: tu devrais plutôt porter la voix du peuple qui est majoritairement contre ces régions)!!!
    Où sont les moussa marasme, tienkolon dramé, sidibé, CMD…
    Qu’est-ce que vous pensez de ce piège administraif, dans lequel ibk est entrain de plonger le pays ?
    Alors que même vos maîtres de la franSS, n’ont qu’une douzaine de région avec une population beaucoup plus nombreuse…

    • ou sont passes les dirigeants de ces centaines de partis contre ce complot dibkon contre notre pays….. transformer une minorite paresseuse traitre en majorité pour diviser le pays…… ou sont ces chiens de politiciens….

  5. 4 critiques fondamentales contre ces 20 régions:

    1. Le mali a-t-il l’argent pour entretenir tous ces gouverneurs, élus etc…?

    2. Plus de régions, ça veut dire plus d’argent de vieux monsieurs assis dans les bureaux, les politichiens et leurs familles et leurs clans

    3. Toutes ces régions en plus un moyen de faire des chefs rebelles nos dirigeants!
    Ces gens sont incapables, de gagner le cœur du peuple par les votes. Alors ils prennent des armes et attaquent le pays: la franSSet l’onul les protègent et nos politichiens s’inclinent…

    4. Une dizaine de régions est suffisant: il faut que les gens apprennent à vivre ensemble et à partager

    Soumeila Cisssé (au lieu de courir après le pouvoir: tu devrais plutôt porter la voix du peuple qui est majoritairement contre ces régions), où sont les moussa marasme, tienkolon dramé, sidibé, CMD… qu’est-ce que vous pensez de ce piège administraif, dans lequel ibk est entrain de plonger le pays (alors que même vos maîtres de la franSS, n’ont qu’une douzaine de région avec une population beaucoup plus nombreuses…

  6. Je suis sidéré par l’inertie des Populations et des Cadres issus du Cercle de Bafoulabé, du Cercle de Kéniéba et de l’Arrondissement de Oussoubidiangna. Chacun de ces Chefs lieu administratifs peut être érigé en Région administratif. Mais, ils assistent sans broncher à ce découpage, alors qu’ils voient bien que ce qui se trame est injuste.
    Dans le projet de loi, Kéniéba devient un Cercle de la future Région de Kita…
    Kéniéba est encore plus loin de Kita que de Kayes. Allez comprendre pourquoi ce découpage… C’est nul.
    Qu’est ce qui fait que Kéniéba ne puisse pas devenir un Chef lieu de Région administrative… ?

Comments are closed.