Prochaine concertation régionale sur l’organisation territoriale : Le challenge d’un découpage administratif participatif

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Mohamed Ag Erlaf

La fuite dans la presse d’un avant-projet sur la réorganisation territoriale il y’a quelques semaines, continue de susciter de vives contestations au sein de la population à l’intérieur comme à l’extérieur du pays malgré l’assurance du porte-parole du gouvernement lors de son habituel point de presse, tenu le 21 octobre dernier. En dépit du fait que l’exécutif ait mis la charrue avant les bœufs dans sa volonté de préserver la cohésion sociale et la stabilité du pays,  sur le rapport du ministre Erlaf,  il concrétise sa promesse pour la tenue des conférences régions dans les chefs-lieux des régions du pays sur l’avant-projet de loi du 06 au 10 novembre prochain.

Pour justifier cette réforme, le gouvernement met en avant les exigences liées au développement local en monde décentralisé et la crise multidimensionnelle de 2012 qui aurait montré les limites de l’organisation actuelle du territoire. Dégageant l’intérêt de cette concertation par la prise  en compte des avis et les suggestions des populations ; de proposer à une instance nationale de validation de la réorganisation territoriale ( dont ni le statut, ni les personnes qui le composent , ni l’entendue du poids de leurs propositions et de sa prise en compte n’est encore dégagée), ce projet est fondé sur les réalités socioculturelles et économiques de chaque région et permettant de faire face aux défis sécuritaires et de promotion d’un développement local équilibré. Pour une participation inclusive, elles regrouperont les représentants de l’État, les associations et organisations de la société civile, les partis politiques, des collectivités territoriales, des chefferies traditionnelles, des chefs religieux et de mouvements.

Cependant, si l’on veut réussir un véritable découpage administratif, il faut éviter que ces espaces de concertations ne deviennent à leur tour des espaces d’exclusion laissés au pilotage des Hommes politiques. Pour cela, il faut garder de vue qu’un tel processus non inclusif et irrationnel n’est pas en mesure d’avoir l’approbation des populations à la base tandis-que l’instrumentalisation politique de l’instance nationale d’approbation pour faire plaisir à une communauté particulière peut constituer une menace pour la paix; la cohésion sociale; l’unité nationale et la stabilité de la nation de ce fait, il ne fera qu’accroître les contestations qu’il prétend combattre.

Les problèmes qui vont découler de ce processus participatif peut être résolu par la représentativité et la légitimité des hommes : femmes et jeunes qui vont participer à la conférence régionale mais aussi de la composition juste et équitable de l’instance nationale d’approbation. Pour cela, une implication constante et efficace de toutes les couches sociales  est nécessaire pour garantir une réorganisation territoriale consensuelle auquel adhère la nation tout entière et c’est de cette manière qu’il pourrait atteindre son but. A travers cette concertation, on peut déjà compter sur la bonne foi du gouvernement et le chef de l’État d’être toujours à l’écoute de nos concitoyens. Mais en attendant la tenue de ces concertations, place aux débats tous azimuts.

Soumaila Togo

SourceLe renard

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1 commentaire

  1. Ces Kalifoccidentaux ne savent que diviser pour régner comme ils ont fait pour se partager l’Afrique!

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