Pour la première fois depuis sa création en mars 2016, le Collectif des régions non opérationnelles (CRNOP) a rencontré mardi le ministre de l’Administration territoriale, pour échanger sur la mise en œuvre des lois n°2012-017 et 018 du 31 janvier 2012 portant création de onze nouvelles régions.
Face à l’impossibilité de rendre opérationnelle les neuf régions restant sur les onze créées par la loi 2012-017 et l’opposition de ces 9 localités à la tenue des élections locales et régionales, le ministre de l’Administration territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly, et des membres de son cabinet ont rencontré mardi le bureau du collectif des régions non-opérationnelles. Au cours de cette rencontre, un nouveau calendrier a été proposé au CRNOP pour l’opération échelonnée des régions encore non-opérationnelles. « Nous pensions dérouler un plan d’opérationnalisation sur trois ans en raison de trois régions par ans. C’est actuellement notre vision des choses », a annoncé le ministre Coulibaly.
Il a rappelé que « ces deux lois ont été adoptées en 2012 dans un contexte particulier ». Il a aussi rappelé à ses invités qu’après l’adoption de ces lois, les événements qui ont suivi sont connus de tout le monde. « Aujourd’hui, il est utile d’avoir un échange afin que nous puissions nous mettre d’accord sur la manière de procéder », a-t-il proposé.
Il a rassuré le CRNOP que le gouvernement a la ferme volonté d’aller au bout de la mise en œuvre des 11 régions tout en reconnaissant le dépassement du délai prévu. « Il est clair que le délai de cinq ans qui était prescrit pour la mise en œuvre de ces mesures est largement dépassé. Nous entrons dans une phase qui va devoir obliger les acteurs que nous sommes à trouver un terrain d’entente pour que la mise en œuvre de ces lois soit facile notamment pour l’Etat », a demandé le ministre Coulibaly.
Aussi, a-t-il souligné, « il ne vous est pas inconnu qu’activer une région nécessite un certain nombre de tâches techniques et administratives longues, mais aussi un certain nombre de ressources qui sont importantes. Pour les neuf régions qui restent selon nos calculs, il y a un budget prévisionnel allant au-delà de 70 milliards de F CFA pour leur opérationnalisation. Ce qui n’est pas négligeable car elles sont prélevées sur des ressources nationales et dans la situation actuelle du Mali, il convient que chacun contribue à faciliter la marche de l’Etat ».
En plus des ressources financières pour l’opérationnalisation des neuf régions restant, il a aussi fait cas de la question de ressources humaines car « il n’est pas dit que ce personnel soit disponible dans le dispositif de l’Etat ». Le ministre a énuméré le problème de plan de développement du potentiel de 9 régions, leur intégration dans les préoccupations sécuritaire et de la défense.
Après être élucidé sur les difficultés qui a empêché la mise en œuvre effectif des lois n°2012-017 et 018 du 31 janvier 2012 et avoir pris connaissance du nouveau calendrier de l’opérationnalisation des neuf régions, le CRNOP maintient sa position de boycotter les élections locales et régionales de décembre prochain en attendant d’écouter la base. Il promet de faire part de la décision qui découlera des rencontres avec les bases au ministre à qui il a assuré d’être ouvert au dialogue.
Youssouf Coulibaly