Le gouvernement malien s’engage à accélérer la décentralisation afin de répondre aux aspirations de développement des minorités, dont les Touareg, qui se sentent marginalisés dans le nord du Mali.
Cela “passe par le renforcement des capacites de gestion des collectivites territoriales”, selon un document adopté mercredi soir à l’issue des “états généraux de la décentralisation”.
Cette rencontre a rassemblé pendant trois jours à Bamako quelque 600 participants, en majorité des représentants de l’Etar et des régions.
Le gouvernement s’est engagé à “assurer un transfert effectif des compétences” ainsi que “les ressources financières” indispensables à une politique efficace de décentralisation, selon le document.
Il s’est aussi engagé à “reconnaître et à accorder au pouvoir traditionnel et coutumier un rôle important dans la gestion et la prévention des conflits”.
Le gouvernement “mettra tout en oeuvre pour que les résolutions, les décisions de la rencontre soient respectées et mises en application”, a affirmé le Premier ministre malien, Oumar Tatam ly, en clôturant les travaux des “états-généraux”.
Mme Sall Oumou Seck, seule femme maire d’une commune au Mali, celle de Goundam (nord) a estimé que “si les résolutions de la rencontre sont respectées, le Mali fera un grand bond” en avant, car, selon elle, une décentralisation efficace “est la clé de nos problèmes”.
Ces “états généraux” étaient une des premières phases d’un dialogue censé pacifier le nord du Mali, soumis en 2012 à une rébellion touareg suivie d’un coup d’Etat militaire à Bamako, puis d’une occupation par des groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda dont des éléments restent actifs dans la région en dépit d’une intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 et toujours en cours.
En ouvrant les travaux de la rencontre lundi, le président malien Ibrahim Boubacar Keita avait estimé qu’il fallait “apporter des réponses définitives aux frustrations qui alimentent l’irrédentisme de nos frères touareg”.
Si elle doit s’appliquer à l’ensemble des régions maliennes, une décentralisation plus poussée concerne plus spécifiquement le nord du pays, vaste région désertique qui occupe les deux tiers du territoire et où les infrastructures de base (eau, électricité, santé, éducation, routes) sont déficientes, voire inexistantes.
Les populations de ces régions issues de diverses communautés – Songhaï, Peul, Arabe, Touareg – se sentent abandonnées par l’Etat central. La pauvreté a servi de terreau depuis plusieurs années à divers groupes armés aux motivations politiques, religieuses et/ou criminelles, qui s’y sont livrés à toutes sortes de trafics et de violences.
Leurs activités ont atteint leur paroxysme en 2012, dont le lancement d’une nouvelle rébellion touareg, après celles des années 1960, 1990 et 2000.
Rectificatif AFP ce sont les touaregs qui se sentent exclu pas les autres communauté, ils n’ont pris les armes contre leurs frères et leur etat
“Le gouvernement malien s’engage à accélérer la décentralisation…..”
Décentraliser des régions non libérées? ….Soit c’est un cadeau empoisonné pour les “décentralisés”…..soit un beau cadeau pour les vautours et les chacals qui lorgnent sur ces zones.
Au Mali tout se passe comme si rien ne s’était passé: Arrivée des jihadistes, Guerre, Campagne électorale, Election d’un président, tout ça c’est du passé “DÉCOMPOSÉ”, il est urgent de foncer dans le mur.
Les Collectivités et les Services de l’Etat du Mali ont trois problèmes existentiels essentiels:
1. La pléthore de Communes non viables économiquement qui ne peuvent même pas payer le salaire minimum de deux agents, ne parlons pas d’investissement. Seule solution: fusionner les Collectivités Territoriales non viables à celles qui le sont. Mais qui aura le courage de l’initier ? Le gouvernement apeuré ? L’AMM pour se faire harakiri ? L’Assemblée Nationale frileuse qui, seule, a ce pouvoir ? Sinon, il ne faut pas trop se faire d’illusions sur le transfert de ressources de l’Etat aux Collectivités : Comment transférer quand on a soi-même les mains vides ? A la limite, l’Etat ne pourra que transférer que les missions, les rôles, bref du texte. Concrètement, seuls les paiements des salaires pourront être transférés…
2. L’insuffisance ou l’absence de contrôle des infrastructures des Services de l’Etat et des Collectivités Territoriales. Unique solution: augmenter le budget de contrôle des services chargés du contrôle interne, et suivre régulièrement au niveau interministériel les résultats de leurs contrôles.
3. La faiblesse de la visibilité de l’Etat et de son efficacité dans la Décentralisation et la Réforme de l’Etat : Unique solution : mettre en œuvre un véritable plan de communication.
Il faut tout de même reconnaitre que durant ces 20 dernières années, beaucoup de réalisations ont été faites.
Le grand défi maintenant reste le niveau de décaissement de toutes ces promesses :
1. au niveau international : les Etats ne décaissent quasiment jamais en totalité ce qu’ils ont promis ;
2. niveau national : i) absence pour certains programmes de structure technique dédiée spécialement au suivi des projets (DANS LES FAITS) et des décaissements, ii) les fonctionnaires et même les élus ont pris l’habitude de bloquer le traitement des dossiers tant qu’ils n’ont pas reçu leur PART. Et pourtant, les solutions élémentaires existent et sont souvent appliquées, MAIS JAMAIS DANS LA DUREE : mise en place d’organes de suivi motivés et sanctionnés en cas d’incompétence, délai rigoureux de traitement des dossiers, augmentation du niveau de contrôle et de la qualité des investissements, et surtout suivi et sanctions au niveau interministériel des agrégats de contrôles réellement effectués et des décaissements. CAR AU MALI, LA RESURGENCE CONSTANTE DE PROBLEMES IDENTIQUES CONSTITUE LA CONSEQUENCE PERMANENTE DE L’IMPUNITE ET DU MANQUE DE DURABILITE DANS LES ACTIONS.
Comments are closed.