Le Mali, à l’instar des autres pays de l’Union Africaine, a commémoré le jeudi 10 août 2017, au Centre de Formation des Collectivités Territoriales (CFCT), la 2ème édition de la journée africaine de la décentralisation et du développement local. C’était sous le haut patronage du ministre de la décentralisation et de la fiscalité locale, Alhassane Ag Hamed Moussa. L’édition de cette année a été dédiée à la jeunesse africaine sous le thème « Egalité des chances, autonomisation socio-économique et participation des jeunes à la gouvernance locale et au développement local en Afrique ».
Plusieurs acteurs de la décentralisation ont pris à part à cette édition 2017 organisée par le ministère de la décentralisation, en collaboration avec le ministère de la jeunesse et de la construction citoyenne, et la coopération allemande. Ainsi, cette journée a été une occasion d’échanges et de partages à travers une communication sur la décentralisation et l’organisation des panels avec des thématiques telles la participation de la jeunesse dans la gouvernance locale, l’économie numérique, moteur du progrès socio-économique des jeunes en Afrique. Après avoir remercié les organisateurs pour cette initiative, le Maire du cercle de Kati, Yoro Ouelèguem dira qu’elle permet de rapprocher tous les acteurs de la décentralisation afin de mesurer le chemin parcouru pour corriger les insuffisances. Selon le représentant des partenaires techniques et financiers, Jan Meise, le processus de la décentralisation a déjà une histoire au Mali et que pendant tout ce processus les partenaires ont été là pour l’accompagner de façon stratégique. Pour lui, ils ont travaillé sur les deux plans notamment la stratégie nationale et les activités concrètes avec les communes et les régions. A l’en croire, la décentralisation est un défi commun auquel le Mali fait face. Parlant de la décentralisation au Mali, le Directeur du programme d’appui à la décentralisation et à la reforme de l’Etat de la coopération allemande, François Menguelé, a fait savoir que le Mali reconnait la primauté de l’unité africaine, selon lui, c’est un préalable très important. De même, il dira que le Mali a également souscrit à la décentralisation dans sa constitution et qu’il a mis en place un certain nombre d’initiatives comme le transfert des compétences avec l’ambition de transférer 30% des ressources de l’Etat aux collectivités à l’horizon 2018. « En Afrique actuellement, il n’y aucun pays qui arrive à transferer 30% de ses ressources. Par exemple le collectif des Etats membres de l’UEMOA recommande de transferer 20% d’ici 2020, or le Mali ambitionne 30%», a-t-il expliqué. Dans son discours d’ouverture, le ministre Alhassane Ag Hamed Moussa a déclaré que la mise en œuvre de la décentralisation a permis d’atteindre des résultats encourageants en termes notamment de renforcement du cadre juridique et institutionnel qui assure l’implantation forte et irréversible des collectivités territoriale dans le paysage institutionnel malien et l’amélioration de la couverture du territoire national en infrastructures. A titre illustratif, il a expliqué que sur la seule période allant de 2013 à 2017, les investissements réalisés par les collectivités sous leur maitrise d’ouvrage, se chiffrent à 1.465 projets d’infrastructures et d’équipements collectifs, pour un coût global de 66 milliards de FCFA. Par ailleurs, il dira que ces réalisations, non exhaustives, illustrent à suffisance l’engagement du Président de la République, à faire de la décentralisation le moteur du développement local et régional. Selon lui, l’accord pour la paix et la réconciliation réserve une place de choix à la libre administration des collectivités territoriales en vue d’assurer une meilleure gouvernance du pays tenant compte de sa diversité ethnique et culturelle ainsi que des ses spécificités géographiques et socio-économiques. En outre, il est revenu sur l’adoption des projets de loi relatifs à la libre administration des collectivités, au code des collectivités et statut particulier du district de Bamako qui participe non seulement à la mise en œuvre des reformes institutionnelles par ledit accord, mais aussi à l’approfondissement de la décentralisation. Tout en ajoutant qu’en dépit des progrès enregistrés, certaines difficultés persistent. Et qu’elles sont liées à la faiblesse des ressources propres des collectivités territoriales, à l’insuffisance de la recevabilité des élus par rapport aux populations ainsi qu’à des dysfonctionnements perceptibles çà et là dans l’exercice de la maitrise d’ouvrage du développement local et régional. Aussi, le ministre a indiqué que son département s’attelle à apporter des réponses idoines aux défis émergents de la reforme, qui sont entre autres, le renforcement des ressources propres des collectivités territoriales, en terme d’amélioration du recouvrement des impôts et taxes existants et d’élargissement de l’assiette fiscale, le respect des dispositions légales en matière de consultation et de restitution publique, le renforcement des ressources humaines des collectivités territoriales, l’amélioration continue de la qualité des services rendus aux populations etc.
Ousmane Baba Dramé