A l’instar des autres pays africains, le ministre malien de la Décentralisation et de la Reforme de l’Etat, Mohamed Ag Erlaf a donnée, hier, mercredi 10 août, au Centre de Formation des Collectivités Territoriale (CFCT), le coup d’envoi de la célébration de l’édition 2016 de la journée Africaine de Décentralisation et du Développement. C’était en présence du ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant, et de la Famille, Mme Diallo Oumou Bah, de l’Ambassadeur de l’Allemagne au Mali, Dietrich Becker, de la Directrice du Centre de Formation des Collectivités (CFCT), Mme Coulibaly Nagnouma Therèz Samaké, le président de l’Association des municipalités du Mali, Boubacar Bah, du responsable des contrats de GIZ au (PADRE), François Menguelé.
Rappelons que la journée du 10 août a été instaurée par les chefs d’états africains en 2012, lors du 18eme Sommet de l’UA, à Addis-Abeba, en Ethiopie. Elle a pour objectif principal de donner aux chefs d’Etats africains, l’opportunité d’échanger sur les défis majeurs auxquels sont confrontés leurs pays dans la mise en œuvre de leurs politiques de décentralisation et du développement.
En effet, le thème choisis pour la célébration de cette édition est : « l’équité, la promotion du genre et l’autonomisation des femmes pour une meilleurs réalisation de l’agenda 2063 et l’atteinte des objectifs de développement durable ». Ce thème est soutenu par deux autres sous-thèmes notamment, « Quelles stratégies pour améliorer la représentation des femmes dans les différents organes des collectivités locales » ; et « Autonomisation des femmes rurales, un atout pour éradiquer la pauvreté ».
Deux temps forts ont marqué cette cérémonie : Les interventions du ministre de la Décentralisation et de la Directrice du CFCT, suivies de la visite guidée des locaux du Centre de Formation des Collectivités Territoriales par l’Ambassadeur d’Allemagne et sa délégation.
Le ministre Mohamed Ag Erlaf a donc profité de cette occasion pour faire un rappel sur quelques acquis et les contraintes liées à la décentralisation au Mali. Ainsi, en termes d’acquis, il a cité, entre autres résultats positifs, la participation des acteurs locaux dans la gestion des affaires locales ; l’amélioration de la couverture du territoire national en infrastructures (écoles centre de santés, pistes rurales, points d’eaux, etc.) ; le renforcement du cadre juridique et institutionnel assurant l’implication forte et irréversible des Collectivités territoriales dans le paysage institutionnel malien ; la définition des orientations politiques de la décentralisation formalisé à travers des Documents Cadre de Politique Nationale, (DCOND).Par ailleurs, il a reconnu que ces résultats engrangés par notre pays ne doivent pas faire perdre de vue les nombreuses difficultés qui « jalonnent le chantier de la décentralisation », car dit-il, « les avancés démocratiques ne se traduisent pas toujours en progrès sociaux et économiques pour les populations locales en général et les femmes en particulier ». Le ministre de la Décentralisation a également souligné que c’est bien dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs de l’agenda 2063, que le gouvernement du Mali a « institué le système de quota dans les fonctions électives et dans l’administration d’Etat ». Il a fini son intervention en invitant les participants aux travaux de cette journée, à approfondir et à enrichir les débats. Afin que les recommandations et suggestions puissent permettre au citoyen en général et la femme en particulier, d’assurer pleinement son épanouissement et sa participation au processus de prise de décisions.
Pour sa part, la Directrice du Centre de Formation des Collectivités, Mme Coulibaly Nagnouma Thérèse Samaké, a fait une présentation de sa structure. On retient que celle-ci est un EPA dirigé par trois organes. Il s’agit d’un Conseil d’Administration, d’une Direction Générale, et d’un Conseil Pédagogique et Scientifique. Elle a la vocation d’être une structure nationale pérenne de formation des élus et des agents des collectivités territoriales. A ce titre, la Directrice dira que le CFCT assure deux types de formations pour les agents des collectivités territoriales. La 1ere est la formation de base pour les fonctionnaires territoriaux avec des cycles de 18 et de 12 mois respectivement pour les catégories A, B2, et C. La seconde, la formation continue (sur catalogue et sur demande) des élus et des agents des Collectivités territoriales. Dans le cadre de la formation initiale, la Directrice a affirmé que le CFCT a assuré, de 2008 à nos jours, la formation de 721 fonctionnaires territoriaux, (catégorie A, B2 et C) ; et plus de 6000 élus et agents des collectivités territoriales pour la formation continue.
En outre, les travaux de la journée se sont poursuivis par la tenue de deux tables rondes initiées par le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, et le ministère de la Décentralisation et de la Reforme de l’Etat. Thèmes : l’équité, la promotion du genre et l’autonomisation des femmes ; et la régionalisation au Mali. A retenir que le premier thème a été animé par la Directrice du FAFE, (Fonds d’Appui pour l’Autonomisation de la Femme et l’Enfant), Mme Kanté Fatoumata Diankoumba ; et le second par le Directeur exécutif des groupes de Régionalisation et de Renforcement des capacités des collectivités territoriales au Mali, Amagoin Keita.
Mohamed Naman Keita.