Le renouveau du Mali exige une revue cohérente du processus de la mise en œuvre de la décentralisation à l’aune de l’émergence des communes en tant que pôles de développement local. Le chantier est ouvert ; l’objectif est de faire un diagnostic sans complaisance des goulots de fissures et d’en proposer les correctifs nécessaires à l’optimalisation des résultats escomptés. Le haut conseil des collectivités territoriales qui bénéficie du statut constitutionnel de suivi et de la supervision de la politique de décentralisation ; espère voir les choses bouger dans le bon sens au grand bonheur de nos communes. Cette œuvre gigantesque engage l’avenir du pays vers des lendemains meilleurs. La démarche encourt à doter les communes décentralisées des moyens adéquats à la mesure de leur potentiel ; et pour prendre leur destin en mains ; en partie.
Cependant l’entreprise n’est pas du goût de tout le monde dans ce Mali post-crise institutionnelle et sécuritaire.
Le ”MNLA” ne se sent pas concerné
Un représentant du mouvement irrédentiste s’en est fait l’écho dimanche dernier. C’était au cours d’une émission de débats d’une radio internationale (RFI pour ne pas la citer).
Selon ce représentant ; la revendication de son mouvement est une revendication politique ; en tant que telle ; elle porte sur l’Azawad et non sur la décentralisation. Déduction : le ”MNLA” ne cautionnera pas les résolutions qui en seront issues.
Manifestement le mouvement rebelle qui affirme reconnaitre l’intégrité du territoire n’en finit pas d’éroder l’autorité de l’Etat. A croire que la politique de faux-fuyant ; de volte-face constitue la nouvelle trouvaille stratégique du mouvement irrédentiste ; qui semble-t-il se complait in fine dans une position de provocation permanente. En ignorant superbement les assises sur la décentralisation ; le ”MNLA” se prépare à une surenchère en vue des assises sur le Nord.
Le ”MNLA” aurait posé un acte de confiance si infime soit-il en reconnaissant le caractère national donc légitime ; légal et à la fois populaire des états généraux sur la décentralisation. En réalité la position du mouvement rebelle ne surprend personne ; son absence n’entache en rien le bien-fondé de la démarche enclenchée par le Prési IBK.
Relativement aux assises du Nord l’accord préliminaire de Ouaga du 18 juin dernier confirme la disposition politique du candidat IBK lors de la présidentielle avortée de 2012 suite au coup d(‘Etat militaire du 22 mars de la même année.
Disposé à tout négocier sauf l’intégrité du territoire sous quelque forme que ce soit ; le Prési IBK à travers le gofernement O.T.L ; a procédé à des libérations de prisonniers de guerre.
Ces gestes sont considérés comme des gages de confiance des autorités légitimes de Bamako.
C’est dans cette optique que l’annonce de la prochaine levée des mandats d’arrêt à l’encontre de dirigeants ”MNLA” ; a soulevé la vague de protestation du syndicat autonome de la magistrature (SAM) à travers un communiqué de presse. Sur la question IBK a manifesté sa mauvaise humeur ;”On ne va pas me trimballer” a-t-il déclaré à notre confrère de l’ORTM. La sortie du prési IBK a surpris plus d’un ce jour-là précisément. On s’attendait à des propos d’apaisement de sa part dans la mesure où la toute confiance des maliens lui est acquise.
Compte tenu des sacrifices que le peuple malien à travers les plus hautes autorités est en train de consentir pour asseoir les bases d’une paix durable ; il urge que certaines dispositions soient prises avant l’ouverture des assises du Nord.
Au nombre de ces dispositions le déguerpissement complet des éléments ”MNLA” du gouvernorat de Kidal ; l’établissement effectif du dispositif sécuritaire pour parer à l’éventualité de volte-face du ”MNLA”.
D’ores et déjà il faut s’attendre côté rebelles à des discussions de fond sur la question de l’Azawad en termes d’entités géographique spécifique jouissant d’une administration découplée de l’administration nationale. Les propos du représentant du mouvement sont intelligemment significatifs. Aussi la direction du ”MNLA” sait que le Pré de la République ne bougera pas d’1 iota sur la question de l’intégrité territoriale du Mali ; d’autant que la communauté internationale en fait foi.
En anticipant sur le chantier de la reconstruction nationale ;y compris dans toutes les régions du septentrion suite aux différentes assises ; la République devra incessamment mettre en avant le dispositif militaire et sécuritaire au cœur des préparatifs en cours.
Balla Tounkara