Etats généraux sur la décentralisation : IBK décrète la guerre totale à la spéculation foncière

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” 25% des communes ne sont pas viables ” analyse IBK ; 80% des projets de développement n’ont pas fait l’objet ni d’un suivi ; ni d’un contrôle réguliers ” ; déclare sans sourciller un expert malien. Ces constats amers qui  jalonnent l’évolution de la politique de décentralisation ; justifient d’emblée la vision d’une refonte profonde à engager sans délai.

 

 

Le prési Ibrahim Boubacar Keïta a vu juste ; lui qui a fait des états généraux sur la décentralisation une thématique forte de son projet de société.

Le coup d’envoi desdits états généraux a été donné avant-hier par le Prési de la République lui-même  au CICB (centre international de conférence de Bamako) devant 600 participants.

 

 

” La crise donne la redoutable occasion d’inventer l’Etat malien, avec en toile de fond la justice et la bonne gouvernance ” ; a déclaré entre autres IBK dans son allocution d’ouverture.

 

 

Ces mots tombent bien à propos étant donné que pour le citoyen lambda les méandres de la décentralisation ne sont qu’une affaire d’initiés.

 

 

En effet ; l’analyse qui en est faite tient en une vision dichotomique, contradictoire. Pour nombre d’élus communaux et de citoyens ; ” le processus de mise en ouvre de la décentralisation de 1999 à nos jours, laisse apparaître un tableau peu reluisant marqué par des acquis certes significatifs, mais également par des insuffisances et des lacunes notoires ” comme l’a laissé entendre le président du haut conseil des collectivités territoriales Oumarou Ag Mohamed Ibrahim Haïdara.

 

 

De manière empirique le citoyen moyen estime que le processus de décentralisation a fait le lit d’une nouvelle race de déprédateurs sans foi ni loi. En effet une véritable mafia s’est installée en la demeure. La spéculation foncière prospère sur fond de spoliations ; d’achats-ventes de terrains, d’habitations ; de champs ; de concessions rurales ; de déguerpissements injustifiés. Du point de vue du citoyen lambda ; surtout dans les communes rurales cet état de fait hypothèque le développement de manière générale ; et du développement agro-pastoral en particulier

 

 

Pour ces concitoyens qui constituent la majorité de la population ; les assises sur la décentralisation constituent une panacée ; ou en tous cas sont considérées comme telle. A  leurs yeux ; l’occasion est opportune pour en finir avec les parrains ou autres barons de la mafia foncière et leurs suppôts disséminés dans les sphères de l’administration. Les espoirs sont immenses à la mesure de la désolation que vivent les populations dont le bétail est interdit de paître devant certaines fermes (ces fameuses propriétés privées) payées à monnaie de singe dans les communes rurales. Ces maliens vivent dans la précarité ; voire le dénuement à cause des pratiques éhontées de la spéculation foncière.

 

 

En faisant le choix de la justice et de la bonne gouvernance le prési IBK se situe dans la voie de la refondation de l’Etat ; seul socle de la victoire contre les déprédateurs fonciers qui ont durablement peaufiné leurs méthodes en même temps qu’ils ont avantageusement  sécurisé leurs profits sordides dans des planques sûres.

 

 

Les recommandations des assises n’auront de prégnance durable que lorsque des solutions radicales ; réactives seront prises en amont dans le domaine du foncier.

 

 

Ce domaine-ci détermine tout le processus du développement local dans tous les secteurs. Sans la restauration de la justice dans le foncier, la perspective de la quiétude; de la paix et du vivre-ensemble dans nos communes et singulièrement dans nos communes rurales ; cette perspective est vouée à l’échec. IBK est sur  la bonne voie suite à la déclaration de guerre à la nouvelle mafia sortie des entrailles de la décentralisation, il bénéficiera du soutien inconditionnel de la majorité des maliens sinon de tous à l’exclusion de nos ennemis.

Balla Tounkara   

 

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Le Mali au chevet de la décentralisation

 

 

Le Prési IBK a présidé, avant-hier, la cérémonie d’ouverture des états généraux de la décentralisation au CICB de Bamako. Plus d’un millier d’invités ont pris d’assaut la grande salle Djéli Baba Cissoko pour porter un remède à la grande malade du Mali qu’est la décentralisation vecteur de la démocratie locale.

Les présentes assises sur les États généraux de la décentralisation, qui ont commencé le 21 octobre pour s’achever, aujourd’hui se fixent pour objectif d’améliorer la gouvernance par l’approfondissement du processus de décentralisation pour un développement équilibré du territoire national. La rencontre se tient dans un contexte particulier marqué par la sortie du pays d’une grave crise qui a failli mettre fin à son existence en tant qu’Etat souverain. Dans son discours d’ouverture IBK a laissé entendre que le Mali doit avoir un État fort, qui n’est pas incompatible avec la décentralisation. Pour lui,  un accent particulier doit être mis sur ce qu’il appelle : ”la déliquescence de l’État”. Il a invité les participants à œuvrer pour inventer un nouveau modèle de développement dans le cadre de la décentralisation. Il trouve que l’ambition du Mali, d’aujourd’hui, est d’avoir un ”État fort” sur fond de vision non  incompatible avec des collectivités décentralisées fortes.

 

Le Prési IBK a déploré de voir 25% des collectivités maliennes dans des difficultés en termes de ” viabilité financière”. Il a promis que cette situation va changer et qu’elle doit changer, rien que pour préserver et renforcer l’Indépendance du Mali.

Le chef de file des partenaires au développement, l’ambassadeur de la République Fédérale d’ Allemagne au Mali, Günter Overfeld, a déclaré, de son côté que le choix de la décentralisation comme option de développement au Mali n’est pas un fait du hasard, mais une façon de faire  prévaloir la démocratie locale au Mali. Il a fait état des acquis favorables, avant de déplorer le timide transfert des ressources et des compétences vers les collectivités décentralisées. Pour la réussite de la décentralisation malienne, l’ambassadeur allemand a insisté sur la nécessité de ce qu’il appelle : un volontarisme politique fort. Il trouve à l’instar des chefs de l’Etat, qu’un Etat fort n’est pas incompatible avec le renforcement des collectivités décentralisées.

Prenant, la parole, le président du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) du Mali, Oumarou Ag Ibrahim Haïdara, a commenté les succès de la décentralisation en affirmant que si elle n’existait pas il fallait l’inventer. Ce qui ne lui a pas empêché de faire état des difficultés de cette décentralisation à savoir le contentieux lié au découpage territorial, le transfert des compétences et des ressources, qui constituent des goulots d’étranglement à la bonne marche de la démocratie locale au Mali.

En somme, la décentralisation malienne vieille d’une vingtaine d’années est gravement malade d’où la nécessité de lui inculquer un traitement de cheval. C’est à celà, que les présents états généraux cherchent à trouver la thérapie.

 

 

Ibrahim Labass KEITA

 

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Etats généraux de la décentralisation

Le Prési IBK réchauffe sa politique de refondation

 

 

C’est dans un CICB qui a refusé du monde  que le Prési Ibrahim Boubacar Keïta a présidé  lundi la cérémonie d”ouverture des travaux  des états généraux de  la décentralisation. Tout blanc, le Chef de l’Etat, affichant un air menaçant ponctué de larges sourires, a souligné la nécessité de tenir ces assises. Pour lui, la décentralisation n’est pas un gadget, mais une obligation. En ce sens qu’il s’agit de faire en sorte que le citoyen partout où il se trouve puisse devenir acteur de son propre développement.

 

Bâtir l’Etat sur le  socle du droit

Après avoir fait un plongeon dans le passé  pour s’essayer à un rappel historique de la politique de décentralisation depuis 1992, le Prési de tous les maliens est revenu sur terre pour entrer dans le fond du sujet “Etats généraux de la décentralisation “, il a réchauffé sa politique de refondation de l’Etat largement expliquée lors de son investiture et même pendant le marathon pour la conquête de Koulouba 2013. Pour lui, la refondation est une chère thématique dans le programme proposé aux maliennes et maliens.

 

 

Reconnaissant l’engagement de tous les acteurs impliqués dans le processus de la reforme, le Prési IBK a remercié nos compatriotes venus des camps de refugiés (Mauritanie, Burkina Faso). En effet, il en a profité pour expliquer que l’une des causes de la crise c’est la déliquescence de l’Etat. Face à ce constat réel, le bâtisseur en chef a fait étalage de sa vision.

Pour lui, c’est celle d’un Etat fort au service de l’efficacité, de l’homme, un Etat dont le socle ne peut être que la justice et la bonne gouvernance. ” Je ne conçois l’Etat que sur le socle du droit, le droit, en vue d’assurer l’accès à la santé, à l’éducation… aux services publics “, a-t-il dit. Avant de s’engager à mettre en place les conditions du décollage économique. Pour lui, cela ne peut se réaliser sans une véritable gestion de proximité. D’où l’intérêt des états généraux de la décentralisation afin d’ y cogiter pour le Mali de demain.

Après esquissé l’état des acquis et des insuffisances voire des dysfonctionnements, le réformateur  en chef a rendu un vibrant hommage aux premiers artisans de la politique de décentralisation. Toutefois, il a regretté le fait que les collectivités locales restent dépendantes du financement extérieur. ” Le financement des PTF n’est pas une fierté pour nous, ça doit être changé ”

 

Timide transfert des  compétences

Auparavant, le Président du Haut Conseil des Collectivités, l’honorable Oumarou Ag Mohamed Ibrahim Haïdara a fait un brillant plaidoyer  afin que les collectivités puissent avoir les moyens de leur politique. Il s’agit  entre autres du transfert effectif des compétences et des ressources financières et de repenser la politique de financements des collectivités locales.

Quant à l’Ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne au Mali, chef de file des Partenaires techniques et financiers, il a esquissé une véritable  feuille de route (dixit IBK) servant de base de travail pendant ces assises de 3 jours. Le diplomate a également insisté sur les difficultés liées au non transfert des compétences et des ressources aux collectivités. En tous les cas, il a assuré que l’accompagnement des PTF ne ferait défaut.

Dans son speech  de bienvenue Mme Djiré Mariam Diallo a souligné l’importance de la tenue des états généraux de la décentralisation. Elle a balancé les acquis et les insuffisances de la politique de décentralisation. Pour l’élue locale, la décentralisation est une voie de sortie qui nécessite d’en donner un souffle nouveau.

Il faut noter que l’objectif général de ces états généraux  est d’améliorer la gofernance par l’approfondissement du processus décentralisation  pour un développement équilibré du territoire national. L’objectif spécifique est de dégager des orientations claires sur lesquelles l’Etat  peut s’engager pour conduire l’approfondissement de la politique de décentralisation au Mali.

 

M.Maïga

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