Décentralisation : Le processus est-il vraiment irréversible?

0

                Le processus de décentralisation entamé depuis 1994 au Mali poursuit son petit bonhomme de chemin. Cependant, il est confronté à plusieurs difficultés, malgré les efforts déployés par les autorités successives afin de lui conférer un caractère irréversible. On se rappelle que même lors des campagnes pour les élections présidentielles du 29 Avril, peu d’attention a été accordée à la décentralisation par les différents candidats en lice. Du moins dans les promesses faites aux populations. Or, tous les candidats ont mis l’accent sur les conditions de vie des populations, notamment celles vivant en milieu rural. Alors que fait-on aujourd’hui de la décentralisation? Veut-on convaincre l’opinion publique nationale qu’au stade actuel du processus de décentralisation il y a moins de problème?rn

                En tout cas, quoiqu’on dise, tous les efforts de développement seraient vains s’ils ne prennent pas en compte l’aspect décentralisation. C’est par là même que les conditions de vie et de travail des populations peuvent être substantiellement améliorées. En effet, il serait une erreur de focaliser l’essentiel des efforts sur la recherche de solutions aux problèmes des localités urbaines.

rn

L’IRREVERSIBILITE DU PROCESSUS

rn

                On se rappelle que lors de la cérémonie de clôture des Journées des Communes qui s’est déroulée à Sanankoroba il y a quelques années, les plus hautes autorités du pays, notamment le président de la République , le ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales ainsi que le Premier ministre avaient mis l’accent sur l’irréversibilité du processus de décentralisation.

rn

                Il faut rappeler qu’en cette même circonstance la problématique du transfert effectif des compétences aux communes a été posée par les différents intervenants, notamment les élus communaux de divers horizons. A travers leurs discours, on pouvait comprendre que le transfert des compétences était particulièrement attendu par nombre d’entre les maires. Pour certains, c’est cette étape qui leur permettra  de multiplier les initiatives, mais aussi d’avoir les mains plus libres et plus de ressources consacrées au développement.

rn

LES REALITES DIFFERENT D’UNE COMMUNE A UNE AUTRE

rn

                 Il reste entendu que les communes n’ont pas les mêmes potentialités de développement tant les sources de revenus diffèrent d’une commune à une autre. De même, les problèmes ne sont pas les mêmes. En effet, certaines communes rurales ont un besoin urgent de désenclavement, d’autres d’accès à l’eau potable, d’autre encore à l’électrification. Au même moment, il y a des communes qui ont à la fois tous ces problèmes. Il s’agit bien de conditions indispensables à une vie décente. C’est d’ailleurs pour la résolution de ces problèmes sociaux que se battent la plupart des partenaires au développement. Le transfert des compétence ne va-t-il pas faciliter la multiplication des opportunités de développement de ces domaines prioritaires d’intervention?

rn

LE STATU QUO

rn

                Quelques années après la rencontre de Sanankoroba, c’est encore le statu quo par rapport à cette question qui est même existentielle, en particulier pour plusieurs communes rurales. Espérons qu’au cours de ce second mandat du président de la République Amadou Toumani Touré, cette question sera traitée afin de favoriser le plein essor des communes. Cela est d’autant nécessaire que la décentralisation suppose le développement à partir de la Base. Or , à bien analyser le Programme de Développement Economique et social du président Amadou Toumani Touré qui vient de bénéficier du renouvellement de son mandat, il apparaît que le social sera au coeur de préoccupations.

rn

                Il sera en effet question de la poursuite des efforts d’amélioration des conditions de vie et de travail des populations. Toute chose qui passe forcement par des actions de profondeur. Aussi, pour multiplier les chances d’atteindre rapidement et efficacement l’essentiel des objectifs fixés par le président Amadou Toumani Touré pour son second quinquennat, il faudra que les actions de développement soient multipliées au niveau de la base, donc aussi des communes rurales.

rn

UNE QUESTION DE CONFIANCE

rn

                Cela passe forcement par le transfert effectif de compétences. Cependant, depuis un certain temps, les décideurs donnent l’impression de ne pas faire confiance aux élus communaux. Le ton avait été donné à Sanankoroba où il avait été question de garde fou. Doit-on en déduire qu’ils considèrent comme irresponsables des personnes qui ont été pourtant désignées par les communautés afin qu’elles les représentent? S’il est vrai que du déclenchement du processus à ce jour beaucoup a été fait, il n’en demeure pas moins qu’il reste encore beaucoup.

rn

LES  ACQUIS

rn

                Les acquis sont nombreux dans le cadre de la décentralisation. En effet, après l’élaboration des textes institutionnels et réglementaires par la Mission de Décentralisation, la décentralisation est devenue effective, même si on sait qu’il y a des problèmes au niveau du premier découpage territorial. Les habitants de certaines localités ne vivent pas en harmonie avec leurs voisins.

rn

                Et pour cette raison, il y a souvent des problèmes entre eux qui seraient de nature à entraver le développement harmonieux de ces communes rurales. On se rappelle que lors d’un conseil des ministres il y a un peu plus de deux ans, il avait été annoncé que des mesures seraient prises pour corriger les distorsions du processus de décentralisation. Qu’est-ce qu’il en est aujourd’hui? La question demeure pendante. Cependant, nous sommes à un stade de l’évolution de notre processus démocratique impose la recherche d’autres opportunités d’emploi pou les jeunes.

rn

L’EMPLOI RURAL

rn

                Et, ces temps-ci, il est beaucoup question de la promotion de l’emploi rural. Toute chose qui doit motiver la multiplication des initiatives et des actions d’aménagement en milieu rural où il existe un besoin crucial d’infrastructures diverses. Il ne s’agit pas d’envisager un nivellement des conditions en milieu rural et en milieu urbain, mais d’efforts devant permettre de mieux faire profiter les avantages de la décentralisation à toutes les sensibilités de la société.  Aux efforts en faveur de l’approfondissement de la décentralisation, il faut ajouter le statut particulier des travailleurs des collectivités territoriales. Cet acte a été salué par tous comme une avancée significative.

rn

                Mais, de l’avis de plusieurs élus communaux, il y a lieu de passer à la vitesse supérieure en adoptant le transfert effectif des compétences aux collectivités locales décentralisées. En tout cas, en plus des élus, les habitants des communes rurales sont impatients, dans la mesure où le transfert des compétences est de nature à donner une impulsion aux efforts de prise en compte de leurs préoccupations essentielles.

rn

                En effet, toutes les réalisations qui sont faites dans les communes rurales ont des impacts tout à fait palpables, qu’il s’agisse de l’approvisionnement en eau potable, du désenclavement, de l’électrification ou de la construction d’écoles ou de centres de santé. Le président Amadou Toumani Touré qui vient d’être reconduit à la tête de l’Etat a beaucoup fait dans ces domaines. Et aujourd’hui les actions qui seront davantage initiées à la base ne feront qu’accélérer la prise en charge des besoins des populations, toutes sensibilités confondues.

rn

Moussa SOW  

rn

Commentaires via Facebook :