Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Boubacar Alpha Bah et d’autres membres du gouvernement ont rencontré, vendredi dernier au Centre de formation des collectivités territoriales (Cfct), les gouverneurs, préfets, sous-préfets, conseillers spéciaux, autorités intérimaires et collèges transitoires des régions, cercles et communes des régions de Mopti, Tombouctou, Taoudeni, Gao, Ménaka et Kidal. L’objectif de la rencontre était, pour les ministres, de recueillir les préoccupations de leurs interlocuteurs afin d’y apporter des solutions idoines. Tour à tour, les présidents des organes exécutifs des collectivités territoriales des régions concernées ont exprimé leurs besoins qui tournent essentiellement autour de l’accès à l’eau, à l’électricité, à l’éducation et à la santé. Ils ont également évoqué les problèmes liés à l’enclavement, à l’absence d’accompagnement des initiatives de développement, au manque des ressources financières et logistiques et de personnel, etc. En réponse, premier à prendre la parole, le ministre de la Santé et des Affaires sociales, Michel Hamala Sidibé, a fait savoir aux représentants exécutifs régionaux qu’ils constituent l’outil le plus important pour la paix dans notre pays. « Vous êtes l’instrument par lequel tout ce que nous entreprenons, que ça soit à travers le social, l’éducation, la construction des routes, soit mis à la disposition des populations », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, le ministre Sidibé, intervenant sur l’axe santé, a assuré ses interlocuteurs du soutien de son département. « Nous allons faire en sorte que des plans d’urgence soient développés, pour aller vers vos populations », a-t-il ajouté.
A sa suite, le ministre de la Communication a, d’abord, exprimé toute son indignation face à l’appellation des régions par leur situation géographique, en rappelant qu’il n’y a pas des régions du Nord, du Centre et du Sud. « Il ne faudrait pas que nous-mêmes, soyons les relais de certains propos qui peuvent créer la zizanie entre nous. Nos régions ont des noms, nos régions ne doivent pas s’identifier à des géographies », a martelé le porte-parole du gouvernement.
Yaya Sangaré a ensuite estimé qu’il faut aller dans le sens de la construction de messages unitaires et qui font que chacun de nous se reconnaisse dans une nation. Il a ajouté que tout ce qui peut amener les gens à se reconnaître dans cet état est, d’abord, la couverture radio et télé. « Faisons en sorte que les zones qui n’ont pas encore cette couverture puissent être identifiées pour qu’on voie ce qui peut être fait. Parce que c’est un premier instrument de mesure et les gens peuvent se dire que nous appartenons à la même nation, car nous ne sommes pas exclus dans la couverture des médias publics », a soutenu le ministre en charge de la Communication. Yaya Sangaré a également mis l’accent sur les réseaux téléphoniques, indiquant que ces instruments doivent être à la portée de tout le monde.
Actualité oblige, le porte-parole du gouvernement est revenu sur les événements macabres survenus, tout récemment, dans la région de Mopti. A ce propos, il a invité ses interlocuteurs à faire des messages d’appel à la paix et à la cohésion sociale. « Aujourd’hui, ce qui se passe n’épargne personne. Si on n’est pas directement concerné, nous avons des parents, des alliances ou des collaborateurs qui sont touchés. C’est le Mali aujourd’hui, qui est en train d’être meurtri par tout ce qui arrive », a déploré le ministre Sangaré. Sur la même lancée, le ministre de l’Administration territoriale, a fait savoir que ce message de paix s’inscrit en droite ligne de ce que le président de l’autorité intérimaire de Kidal lui a proposé samedi dernier. Celui-ci, a ajouté Boubacar Bah, a, en effet, proposé de former une délégation des régions de Ménaka, Gao, Kidal, Tombouctou et Taoudéni afin qu’elle se rende à Mopti. Toute chose qui démontrera « l’expression de ces régions nouvelles pour amener la paix des coeurs et des esprits». Par ailleurs, le chef du département en charge de la Décentralisation a assuré ses interlocuteurs qu’ils seront rencontrés par d’autres ministres afin que leurs voix ou préoccupations soient portées, écoutées et analysées, et que les éléments de réponses leur soient proposés.
« Je pense que, pour que les investissements qui sont prévus pour les écoles, les centres de santé, les infrastructures routières et de télécommunications soient une réalité, il faudrait que nous soyons ensemble et que nous assurions la sécurité de tous ces chantiers qui supposent la liberté d’aller et de venir, la liberté de construire dans la quiétude », a invité Boubacar Bah. Selon lui, chacun d’entre nous est la solution aux problèmes.
Bembablin DOUMBIA