Au titre du renouvellement du bureau de l’Assemblée nationale pour le compte de cette rentrée d’octobre 2014, la représentation nationale s’apprête à faire une légère mue à sa tête. La séance plénière du jeudi 23 octobre prochain doit permettre de relire le règlement intérieur de l’institution pour probablement porter à dix le nombre de vice-présidents et de secrétaires parlementaires.
Le bureau actuel de l’Assemblée nationale comporte 19 membres : le président de l’institution, Issaka Sidibé, dont le mandat s’étend sur la durée de la législature (5 ans), huit vice-présidents, deux questeurs et huit secrétaires parlementaires.
Lors de la mise en place de ce bureau, les premiers responsables de l’Hémicycle avaient estimé que le bureau devrait être réduit pour des impératifs budgétaires, étant entendu que chacun de ses membres avait des indemnités supplémentaires, en plus d’un véhicule de fonction et des dotations conséquentes en carburant. C’est pourquoi, le nombre de groupe parlementaire avait été réduit avec la nécessité d’avoir dix députés pour constituer un groupe. Conséquence, l’Assemblée nationale ne comptait que cinq groupes : RPM, APM, ADEMA, FARE-SADI et VRD (opposition). Avec la dislocation du groupe FARE-SADI suite à la démission de cinq députés des FARE qui ont adhéré au RPM, l’Hémicycle ne compte aujourd’hui que quatre groupes parlementaires. Contrairement à la précédente législature où on dénombrait neuf groupes parlementaires.
Pour plusieurs observateurs, 19 membres c’est déjà trop pour le bureau d’une institution animée par seulement quatre groupes parlementaires. Ceci, dans la mesure où, au terme du règlement intérieur, le bureau doit réfléter la représentativité des forces politiques en présence à la Représentation nationale. Certains leaders de partis politiques non représentés à l’Hémicycle avaient même proposé que le bureau de l’institution, pour des contraintes budgétaires, comporte une dizaine de membres. Par exemple quatre vice-présidents, quatre secrétaires parlementaires et les deux Questeurs.
Au contraire, il semble que les tractations ont déjà commencé pour, contre toute attente, étoffer l’organe dirigeant de Bagadadji. Certains députés veulent entrer dans le bureau pour, eux aussi, goûter aux avantages liés à ces postes. L’on signale tout de même que les députés sont actuellement divisés sur la question d’élargir ou non le bureau de l’institution. Il faut préciser que dans un récent entretien, le 2ème Questeur du bureau actuel, l’honorable Belco Bah, s’est montré réticent par rapport à de grands changements dans ce bureau. “Je ne pense pas qu’il y a nécessité de voir de grands bouleversements dans le bureau actuel. Je crois qu’il faut plus de stabilité à notre institution, qui joue un grand rôle dans la sortie de crise. Mais, si éventuellement, il y a une relecture du règlement intérieur avec peut-être un élargissement de la taille du bureau, il est évident qu’on retrouvera quelques nouvelles têtes dans le nouveau bureau “, avait-il déclaré.
Pour le secrétaire général adjoint de l’Assemblée nationale, Amadou Baba Wagué, c’est la séance plénière, qui est souveraine qui va décider de la relecture du règlement intérieur et le cas échéant modifier la taille du bureau de l’institution. Mais en attendant, les textes importants comme ceux portant loi des finances 2015, le statut de l’opposition, la création de la haute autorité de la communication, etc souffrent dans les tiroirs de la Place de la République.
Bruno D SEGBEDJI