Débauchage de militants : Les criquets pèlerins d’un autre genre !

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Contrairement  aux criquets pèlerins granivores ou herbivores dont le voyage d’un pays à un autre ou même d’un continent à l’autre obéit à un cycle, celui du politicien malien est permanent et s’étend sur toute l’année avec une pique qui se situe à l’approche des élections et l’après la formation du gouvernement.

Tout au long de l’année les acteurs politiques du pays changent de partis comme l’on changerait de chemise suivant les circonstances et les opportunités. Après le coup de maître de l’ancien premier ministre et président de l’ASMA qui est passé de 4 députés à 24 dans un temps record, l’actualité politique entre autre, est dominée par le débauchage des militants CODEM de Housseini Amion Guindo dit Poulo par Yéléma le parti politique de l’ancien premier ministre Moussa Mara. Il y’a peu de temps, c’était le parti Yéléma qui était saigné à blanc par le CODEM. Revanche ou concours de circonstance ? Le temps nous le dira, mais avant, cet unième vague de départ de militants d’un parti pour un autre fait remonter en surface l’épineuse question de la transhumance des acteurs politiques et la crédibilité des transfuges. Comme à chaque fois, les partants justifient leur nouveau choix par les qualités et la conformité de la vision éclairée de leur nouvel hôte  à leurs aspirations. L’adhésion à une formation politique est-elle motivée par le partage des idéaux ou par simple opportunisme pour des fins personnels ? En tous les cas, pour une classe politique majoritairement confrontée au désavoue de la population la récurrence de la transhumance en son sein ne milite pas en faveur du rétablissement de la confiance. A défaut d’une loi d’interdiction de cette pratique qui serait de toute façon considérée comme une restriction des libertés individuelles, les acteurs politiques doivent se forger une éthique et cultiver le sens du respect des militants et sympathisants au nom desquels ils sont sensés se battre. Cette pratique qui est en cours depuis l’avènement de la démocratie dans notre pays a fortement contribué à discréditer la classe politique aux yeux de la population. Malgré la diminution de l’intérêt de la population à la chose politique, les acteurs sont loin d’une prise de conscience collective sur le danger que cette transhumance fait planer sur la démocratie. Aujourd’hui on résisterait difficilement à la tentation de qualifier la démocratie Malienne de « démocratie alimentaire » à cause de l’incapacité des animateurs à relever le défi du dialogue interne et la coexistence des courants au sein d’une formation politique. Les arguments utilisés par les partants ne sont ni plus ni moins que l’arbre d’une immaturité de nombreux acteurs qui se sont improvisés politicien sans en avoir la compétence et l’ouverture d’esprit requise pour participer à l’animation du jeu démocratique. La maturité d’une démocratie se mesure à la capacité des acteurs à relever le défi du dialogue interne et les principes de l’Etat de droits sans lesquels la politique ne serait qu’une aventure qui ne profiterait qu’aux opportunistes.

Bouba Sankaré

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2 COMMENTAIRES

  1. Au Mali , la politique se fait pour se servir et non servir les populations . Les hommes et femmes politiques sont sans conviction . Certaines personnalités changent chaque année de formation politique . L’exemple du douanier Soumana Mory COULIBALY en est l’exemple parfait . Bientôt cet homme fera le tour de toutes les grandes formations , mais toujours à la conquête de ses intérêts personnels . La democratie a la malienne donne l’oportunite aux acteurs politiques de manger. C’est pour cela nous disons que la politique est l’affaire des opportunistes , des escros sans dignité , ni morale . La conquête de l’argent facile qui n’a ni odeur ni saveur est le machin de celles et ceux qui font de la politique une entreprise . Ils sont nombreux qui vivent de cette ecrowuerie pour survivre au dépend des naïfs qui sont instrumentalisés lors des campagnes , puis oubliés après .Le parti RPM, predidentiel et ses alliés ont acheté des milliers d’electrurs pour qu’IBK soit réélu , avec des montant qui varient entre 2000 F et 5000 F, puis ils resteront durant 5 ans à boire de la bouillie et certains ne parviennent pas à avoir cette bouillie . Ainsi va la politique au Mali.

  2. Les politiciens Maliens sont sans veritable ideologie, sans principes et sans valeurs cardinales alors ils sont simplement vegetatifs et vont la ou ils pensent mieux voler et mieux frauder pour eux et leur famille et parents.

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