Débats sur la sécurité dans l’espace Sahelo-Saharien :rnQuand l’opposition se rend utile

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Le moins qu’on puisse dire c’est que le Front pour la Démocratie et la République a repris de la vigueur sous l’égide du Parena et de son président, Tiébilé Dramé. Après un long mutisme et un inquiétant immobilisme préélectoral, le FDR est revenu sur la scène politique de la plus belle manière. En montrant notamment une belle leçon de patriotisme, pourvu de ne pas sacrifier son essence sur l’autel du consensus.

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« Sécurité, stabilité et développement dans l’espace sahélo-saharien ». Tels sont les vocables par lesquels les formations politiques du FDR ont réussi à susciter une brûlante envie de dialoguer entre majorité et opposition. Appuyé par la Fondation Friedrich Ebert, l’atelier y relatif s’est déroulé vendredi et samedi au CICB. Les échanges ont occasionné une mobilisation massive d’acteurs maliens et sous – régionaux ayant en commun la préoccupation d’une paix durable dans un espace géopolitique partagé.

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Autour du président en exercice du FDR se sont ainsi retrouvés, deux jours durant, des élus et leaders politiques maliens, nigériens et mauritaniens, pour échanger sur les diverses dimensions de la situation qui entrave l’épanouissement socio-économique et la stabilité des pays concernés depuis près de deux décennies. Pour la circonstance, les initiateurs n’ont pas lésiné sur les expertises. Ils ont recours à des éminences grises comme Tiébilé Dramé lui-même, l’ancien ministre de la Défense Soumeylou B. Maïga, un acteur historique de l’Accord d’Alger et du mécanisme de pacification du Nord – Mali, Diagouraga, entre autres célébrités. Les acquis et prouesses du gouvernement dans le règlement de la crise au Nord, le banditisme et la criminalité transfrontalière, etc., font partie d’une panoplie de sujets qui ont tenu en haleine les représentants de seize (16) partis politiques maliens de tous bords, de la société civile et de l’Exécutif. Le cadre étant tout naturellement propice à l’expression et au véhicule des idées et opinion, le FDR ne s’en est pas du tout privé. Il en a profité pour attirer les projecteurs sur moult faiblesses des autorités actuelles dans la gestion des récents rebondissements de la rébellion, en glissant parfois des aspects très épineux de la problématique. C’est le cas de Soumeylou B. Maïga sur les privilèges accordés à la Région de Kidal parmi huit régions du pays ou encore des auteurs de questions foudroyantes sur M. Diagouraga en tant que représentant de l’Exécutif. Qu’à cela ne tienne parce que les considérations partisanes n’étaient pas assez marquées pour occulter l’essentiel : les préoccupations communes sur la situation au Nord-Mali et aux frontières voisines. Ainsi, à défaut de partager les responsabilités et le diagnostic du mal, les protagonistes sont quasi unanimes sur certaines ébauches de remèdes. Tous conviennent par exemple qu’un règlement durable des conflits passe par un équilibrage régional de la dynamique nationale de développement, la synergie d’actions et la concertation entre les pays concernés, etc. Indépendamment de leurs bords politiques, les protagonistes partagent également des suggestions. Les participants à l’atelier sur la sécurité, la stabilité et le développement dans l’espace sahélo-saharien ont en effet convenu de recidiver à travers l’organisation très prochaine d’un forum sous-régional, lequel sera précédé de concertations nationales dans chacun des pays touchés par le fléau de l’instabilité.

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En tout état de cause, les protagonistes étaient unanimes sur l’utilité de l’initiative du FDR qui s’en réjouit de prouver que la majorité ne lui ravit pas la vedette en patriotisme. Seulement voilà, les émotions et les passions suscitées par la retrouvaille étaient si fortes que Tiébilé et compagnons ont dû concéder un premier appel du pied aux autorités : leur adresser officiellement les résolutions de l’atelier et solliciter leur appui pour la suite de leurs projets. La démarche est si originale qu’elle a pu inspirer au représentant d’un parti de l’opposition mauritanienne des propos très élogieux sur le patriotisme malien et la nature des rapports opposition-majorité. Seulement voilà : cela pourrait tout aussi bien sonner le glas d’un retour au consensus et priver une opposition de sa quintessence.   

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A. K

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