Débats sur Klédu: les révélations de Moussa Mara

5
Moussa Mara

Intervenant dans « Le débat politique » de la Radio Klédu, l’ancien Premier ministre Moussa Mara revient sur de nombreux pans de son action de chef de parti et d’ancien chef du gouvernement. Il répète qu’il faut faire partir IBK du pouvoir et raconte les péripéties de son voyage mouvementé à Kidal. Il en profite pour souligner la soudaine montée de tension qui a frappé son ministre de la Défense d’alors, Soumeylou Boubèye Maiga, juste avant le départ de l’avion pour la Cité des Ifoghas.

Tournées à l’intérieur et à l’extérieur du pays

Moussa Mara dira que ces tournées entrent dans le cadre des activités annuelles de son parti « YELEMA ». Un programme fixé 2010. Le but: s’enquérir des préoccupations des Maliens.

Dernier congrès du parti YELEMA

Le congrès s’est tenu à Mopti. Il a renouvelé sa confiance à MPoussa Mara en le confirmant à la tête du parti pour trois nouvelles années. Mara annonce que ce sera son dernier mandat. « Je ne sera plus président du parti à la fin de ce mandat, contrairement à d’autres partis dont les chefs sont désignés à vie », fait remarquer l’ancien Premier ministre.

Le parti, lors du congrès, a aussi décidé de « se retirer définitivement de la mouvance présidentielle ». La raison ? Selon son chef, le parti s’était engagé à soutenir les actions du président IBK mais n’a pas eu satisfaction. De plus, alors que la Convention de la majorité présidentielle a été créée pour guider le président de la République, elle n’a pu jouer ce rôle. « On avait l’impression qu’on n’avait pas à faire à une majorité », déplore Moussa Mara. Qui dénonce les efforts de la majorité tendant à marginaliser le parti YELEMA: « Il n’y avait plutôt de solidarité entre les partis membres de la majorité et notre parti apparaissait comme une opposition au sein de la majorité. Il fallait donc en sortir ».

Le congrès de YELEMA a enfin recommandé d’œuvrer à l’alternance et au changement.

Position politique de YELEMA

Selon Mara, YELEMA ne se reconnaît pas dans l’opposition actuelle, même si le parti désavoue aussi la majorité: « Ni la majorité, ni l’opposition n’incarnent le changement. Le vrai changement ne peut se faire avec un seul parti politique, mais plutôt avec un pôle de partis politiques. Il faut donc aller vers un mouvement qui va regrouper des partis politiques, associations, leaders d’opinion, etc. Des rencontres sont en cours pour fonder ce mouvement et, si possible, désigner son candidat à la présidentielle à venir ».

Nomination comme Premier ministre

Mara explique: « Oui, j’ai été surpris d’être nommé à la primature; je ne m’y attendais pas. J’ai été appelé au crépuscule par le président IBK qui m’a annoncé sa volonté de me nommer Premier Ministre. J’ai fait 9 mois à la primature. Ce fut une satisfaction pour moi pour plusieurs raisons: j’ai fait signer aux ministres des contrats de performance. J’ai mis en place un système de contrôle physique des agents de l’Etat: cette mission a révélé 3.000 personnes fictives dans nos administrations avec plus de 20 milliards de FCFA de manque à gagner par an…La signature des accords de paix a été pratiquement faite sous mon gouvernement ».

Voyage à Kidal

Mara dit avoir fait ce voyage dans le cadre de ses missions normales de Premier ministre: « J’ai été envoyé à Kidal par le président IBK et à mon retour j’ai été reçu et félicité par lui à Sébénikoro. Le président, dès le lendemain de mon retour de Kidal, s’est adressé à la nation pour me féliciter. Il se raconte qu’il m’a été dit de ne pas aller à Kidal. Personne ne m’a dit de ne pas y aller. Le chef d’état-major des armées, après une mission de terrain à Kidal, m’a assuré que je pouvais m’y rendre. Je m’y suis rendu avec un tiers de mes ministres… Les gens racontent que mon ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maiga, m’a déconseillé de voyager sur Kidal. C’est faux. Mais quand on s’apprêtait à prendre l’avion à Gao pour Kidal, j’ai vu en mon ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maiga, un certain air. Je lui ai demandé ce qui se passait, il m’a fait savoir que sa tension était montée; je lui ai donc demandé de rester à Gao pour retourner à Bamako si sa santé ne lui permettait pas de voyager sur Kidal. Je reconnais aussi qu’à la veille de mon départ pour Kidal, certains responsables de la MUNISMA et les ambassadeurs de France et des Etats-Unis au Mali m’ont demandé de chercher l’aval de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) avant de m’y rendre. J’ai catégoriquement refusé. Kidal faisant partie du Mali, il m’était inadmissible de chercher la permission de la CMA pour m’y rendre. Du début à la fin, le président IBK a suivi ma visite ».

Mara reste calé sur sa position: « Je n’ai jamais été inquiété par cette soi-disante mission de poursuites demandée par l’Assemblée Nationale. Je suis prêt à répondre à toute instance qui m’en ferait la demande et je suis prêt à retourner à Kidal si c’était à refaire ! Dans cette affaire, je ne suis jamais sorti de mes prérogatives de Premier Ministre. Je ne suis pas chef de guerre et je n’ai jamais donné un quelconque ordre d’attaquer. Il para^)it que certains détiennent des SMS prouvant le contraire: je les mets au défi de les produire. J’ai quand-même instruit de donner les moyens à notre armée pour la reconquête de Kidal, ce qui a été fait ».

Qu’est-ce qui a mal tourné sous son mandat de Premier ministre ?

Mara décrie, à cet égard, la lenteur dans l’exécution des décisions administratives: « L’administration malienne est lente et regorge d’agents incompétents ».

Sur les accords de paix

L’ancien Premier ministre se rejouit d’être un acteur clé des accords signés avec les groupes armés.Il impute leur non-mise en œuvre au gouvernement malien. « L’application des accords n’a pas atteint de nos jours 10%. Les groupes armés n’ont pas intérêt à ce que ces accords se réalisent mais c’est au gouvernement de comprendre cela », conclut Mara.

Abdoulaye Koné

Commentaires via Facebook :

5 COMMENTAIRES

  1. Cette sortie est la preuve que nos politichiens ne savent pas communiquer!!!

    L’idée que “toute l’humanité a dit à mara de ne pas aller à kidal” est déjà installée dans l’esprit des gens.
    Or j’ai toujours dit qu’il n’y a pas de preuves dans ce sens!
    Nos politichiens sont tellement habitués à mentir et cacher la vérité au peuple, qu’ils ne savent même pas dire la vérité quand ça peut les arranger!
    C’est seulement maintenant que mara parle??? Mara doit virer ses conseillers!!!

    Et puis il y a une chose qui monte dans le peuple concernant mara:
    mara se dit musulman or beaucoup disent qu’il est franc-maçon!!!
    C’est aussi absurde que être pour le développement de nos pays et avoir comme monnaie le franc des colonies franSSaises d’afrique…
    Pourqupoi mara ne dit pas clairement maintenant qu’il n’est pas franc-françon, au lieu d’attendre que les dégâts???

  2. Tous les jours que Dieu fait, ce Mara revient sur le temps où il était premier ministre. Il donne l’impression d’avoir été premier ministre pendant Dix ans.
    Nous en avons assez de ses explications farfelues. Il s’est précipité sur le tapis rouge du pouvoir au lieu de sagement attendre son tour. Il s’est explosé en plein vol.
    Les maliens savent maintenant qu’il n’est pas à la hauteur de l’espoir qu’il avait suscité.
    Il parle, parle et parle. Naturellement, il fini par dire des sottises comme dans sa dernière interview sur la démographie du Mali qu’il a jugé inadaptée.
    Estimer qu’une population de 18 millions d’habitant sur un territoire de 1.242.000 km2 est de trop est surréaliste dans la bouche d’un ancien premier ministre.

  3. Mara un homme très isolé politiquement, qui veut ressurgir après la débâcle, qui reste très ambitieux mais qui est naïf et manque d’expérience. Un homme politique doit assumer ses échecs et n’invoque pas des arguties. Avec ibk il aurait dû savoir que tout peut arriver.

  4. Quelles sont les revelations…? tout ce qu’il a dit etait déjà connu….ce qui est sur, c’est l’inconsistance de mara, sa febrilite pour le pouvoir, son immaturité réelle, un veritable petit four de contradictions….!

    Sachant qu’ibk a perdu toute credibilite il raconte aujourd’hui que c’est ibk qui l’a envoye, mais ne pouvait il pas le dire pendant qu’il etait encore en service, c’est un petit démagogue….ce mara, il change de direction en fonction du vent…..! il n’est pas honnête, n’inspire pas confiance……

    dans tous les cas l’histoire retiendra que c’est a la suite de sa stupide visite de kidal que le mali a fefinitivement finin de basculer dans le trou….et il n’a jamais regrette la mort barbare de nos enfants a kidal….. il a refuse d’ecouter des gens mieux informes que lui et n’a pas su ;ire entre les lignes, il utilise son ceour au lieu de sa petite tete tordue deja envahie par la calvitie….

  5. Est-ce que Moussa Marra clamerait le départ de IBK s’il était encore premier ministre? Voilà le genre de question qu’il faut poser à des gens qui ont été au cœur de la gouvernance d’IBK et aujourd’hui pour leur intérêt personnel la décrie.

Comments are closed.