De Yamoussokoro à Ouaga : la CEDEAO revisite la crise malienne

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La Cedeao montre ses muscles à Yamoussokoro et demande une concertation décisive sur le Mali que Compaoré organise ce week-end à Ouaga entre les parties prenantes maliennes.

Adam Thiam

Un  41è sommet Cedeao sans  le Nigérian Jonathan Goodluck (à qui la situation malienne donne des urticaires), le Guinéen Alpha Condé (qui avait en son temps réclamé une action musclée contre la junte de Kati), le Ghanéen  John Atta Mills (généralement effacé sur les questions francophones), le Gambien Yaya Jammeh (bien que la Guinée Bissau était inscrit à l’ordre du jour). Malgré l’absence nigériane et guinéenne, Yamoussokoro aura été le sommet de la radicalisation sur la situation malienne. Alassane Ouattara y aura livré un discours moins musclé que celui de Dakar deux mois plus tôt.

Sur la crise institutionnelle

Mais le président ivoirien rappellera qu’aux crises malienne et bissau guinéenne, la Cedeao a consacré pas moins de cinq sommets extraordinaires et une multitude de réunions ministérielles et techniques. En certains de ses points, le communiqué final du sommet ne laisse aucun doute sur l’agacement des présidents de la sous-région vis-à-vis de la situation au Mali où il a condamné des « forces sociopolitiques marginales visant à entraver le bon déroulement de la transition ».

Sachant que le diable y reconnaîtra les siens, les chefs d’Etat demandent que l’enquête sur l’agression contre Dioncounda aboutisse dans les plus brefs délais et que les résultats leur soient transmis. Ils insistent sur le retour rapide du président de la transition à ses fonctions et instruisent à la Commission de la Cedeao de pourvoir à sa sécurité. Ils fustigent également « la campagne visant à freiner le déploiement des troupes de la Cedeao et à imposer des leaders, ainsi que l’incitation à la désobéissance et à la violence par certaines factions de l’armée, de la classe politique et des médias partisans ». Le sommet déclare qu’il ne reconnaît ni le Cnrdre, ni le statut d’ancien chef d’Etat accordé au Capitaine Sanogo. Il reprend à son compte les injonctions onusienne et américaine exigeant « le retour des Militaires dans les casernes pour se consacrer à leur mission régalienne de défense de l’intégrité territoriale du pays ».

Sur le Nord-Mali

En son point 21, comme pour dire qu’ils ne blaguent plus, les présidents ont décidé de déclencher automatiquement l’imposition de « sanctions ciblées et générales déjà définies » contre toute personne contrevenant  à ses décisions. Ecoutant Cheikh Modibo Diarra sur son bilan, le sommet n’a pas pris de gants. Il demande au Premier ministre malien d’élargir son gouvernement à d’autres parties prenantes, – sans aucun doute, la classe politique- pour être plus inclusif.

Le 41è sommet rappelle également que la transition est partie pour durer seulement douze mois et revient sur la nécessité d’avoir une feuille de route précise pour la tenue d’élections acceptables. S’agissant du Nord, la Cedeao est, on ne peut plus, claire. Elle condamne « la terreur et l’insécurité aigue dans lesquelles sont maintenues les populations caractérisées par des exécutions sommaires, une répression violente des manifestations, des vols à mains armées, des viols, la profanation de lieux saints et de sites culturels ».  Le communiqué final cite explicitement Aqmi, Mujao, Boko Haram et Al Shabab et les accuse de vouloir créer au Nord-Mali un sanctuaire du terrorisme international.

Nouveau rendez-vous à Ouaga

Enfin, le sommet souhaite la mise en œuvre diligente de   la Micema (Mission Cedeao  pour le Mali) et à  cette fin, il a décidé  « de l’envoi immédiat d’une mission technique d’évaluation au Mali à l’effet de préparer le terrain » pour l’arrivée de cette  mission. « Afin de faciliter la mise en œuvre de ces objectifs, la Conférence mandate le Médiateur, avec le soutien du Groupe de Contact, à mettre urgemment en place un cadre de consultation avec la participation de toutes les parties prenantes notamment les forces vives et la société civile ».

Compaoré a décidé d’aller vite qui convoque ce 7 juillet à Ouaga une consultation sur la crise malienne.   Avec pour points saillants : la crise institutionnelle, la participation de la classe politique malienne à la transition, la question du Nord Mali.  Déjà les acteurs politiques et des leaders de la société civile se préparent à ce round décisif. Sur le Nord, ce lundi, il a été signalé la présence à Kidal du ministre burkinabé en charge de la médiation malienne,  Djibril Bassolé accompagné du député Algabass Ag Intalla du mouvement islamiste Ansardine  qui exécute, en ce moment, son plan de destruction des lieux de culte à Tombouctou. Et ce dans la foulée de son clash avec le Mnla à Gao qui a fait près de quarante morts le mercredi dernier.

Adam Thiam

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18 COMMENTAIRES

  1. que va chercher Djibril Bassolé au nord du Mali evec un traître de “député”.Le Burkina que nous avons battu deux fois à la guerre est contre nous ,joue contre nous et ne peut pas nous aimer et nous voir réussir.
    que les apatrides se bousculent pour repondre à la convocation de Blaise ils trouveront les fiers maliens,les nobles maliens descendants de N’golo Diarra,Babougou N’Tji,Modibo Keita etc..à leur retour.Le MALI est tombé du sommet du rônier dans un puits.

  2. Bonjour chers compatriotes,

    Ceux qui pensent que c’est humiliant pour la classe politique de se déplacer à Ouaga, ne comprennent rien à la situation. C’est nous qui sommes en difficulté et voulons de l’aide, il est donc tout à fait normal que la CEDEAO et son médiateur demandent à nos leaders de se déplacer à Ouaga ou ailleurs. Par ailleus, dans la situation d’insécurité qui est la notre à Bamako, pensez-vous qu’un Chef d’Etat étranger va se hasarder à venir à Bamako? nous n’avons même du respect pour notre propre Président! comment un autre viendrait-il au Mali risquer sa vie. Il n’y a rien de honteux d’aller au Burkina un pays frère, rechercher une solution à nos probèmes. je pense plutôt que nous devrions féliciter Compaoré, la CEDEAO et les encouragrer à aller de l’avant pour sauver le Mali.

    • la CEDEAO s’est disqualifiée dans ce problème. C’est parce que nous Maliens ne montront aucune ambition nationale. Pensez vous que après la déconvenue du Burkina avec le Mali dans les années 80 que ce pays sera pressé de nous sortir du petrin? Qui est allé cherché l’apatride Ag Sherif au nord. C’est bien le Burkina. Cette médiation est au service d’une main cachée que vous aveugle ne peuvent pas voir. Une solution à ce problème même avec l’implication de l’exterieur doit se regler sur notre terre. Ce n’est pas un chauvinisme beat mais une quête de notre dignité en voie de disparution.

  3. Oh mon dieu! Qu’à fait le Mali pour meriter ce sort? Qui aurait pensé que les fils de ce pays se transporaient dans un autre pays pour regler leur désaccord? Le Burkina savoure sa victoire. Les apatrides sont pressés de se rendre à Ouaga pour le partage du gateau. La première humiliation n’a pas suffit. On remet ça? De toutes les façons pour le ventre pas question de dignité. Mon pays se meurt et je suis impuissant. Oh mon dieu! Aide mon pays.

  4. Qu’ils justifient leur salaires nos militaires ; nous ne pouvons pas accepter que des militaires qui fuient le combat puissent venir prendre notre argents cadeau et pavaner dans les rues de Bamako laissant nos parents du Nord dans la souffrance. Quelle est la sanction prévue dans les textes militaires contre un délit de fuite ou d’abandon de poste en période de guerre d’un militaire ? Es ce que dans les textes militaires, il ya les termes replis tactique ou replis stratégique ? Pourquoi on n’applique pas la loi militaire à ces feuillards ? Nous voulons être remboursés, nous exigeons des justificatifs de salaire.

  5. En néo-colonie, tout se décide ailleurs : à Paris, Bruxelles ou Washington qui dans cette affaire ne sont en première ligne qu’en tant que puissances manipulatrices au service de leurs intérêts exclusifs. Quant aux premiers concernés, ils peuvent attendre que des « fous de Dieu, ces criminels au nom de Dieu et pour qui un être humain n’est reconnu que musulman», les wahhabites intégristes et les ethno-sécessionnistes touaregs financés par l’Arabie Saoudite et le Qatar, viennent les égorger. C’est le cas ici pour le Mali et tout le Sahel désormais aux prises avec cette nouvelle réalité géopolitique que tous les régimes néocoloniaux pourris dans la sous-région ont laissé s’épanouir; et n’est qu’à son début.
    Mais pour l’heure et pour Washington qui interdit toute intervention, rien n’est urgent et la situation doit encore et davantage pourrir. On laisse faire, on regarde et on commente dans le sens des postures d’alignement servile aux calculs des Occidentaux. Alors les fantoches de la CEDEAO gesticulent et font du surplace. En attendant les ordres, ils affichent pour la galerie, des brochettes d’officiers d’états-majors affairistes et ventripotents. En claire, ils font de la communication pour gogos lors de ces réunions sans fin à Abidjan, à Yamoussokro, Abuja… où la CEDEAO-UA contrecarre toute initiative de souveraineté malienne, tient en joug et en ordre les délégations de Bamako et, à l’exception des secteurs critiques, fait rêver le Mali, après lui avoir imposé un ordre constitutionnel foireux et une médiation de tous les compromis.
    Oui, c’est pathétique de voir des fantoches réussir une telle prouesse sur des bases mensongères et hypocrites: faire croire aux Maliens, après tant de coups tordus, que la paix et la sécurité du Mali dépendront de l’intervention des troupes mercenaires étrangères de la CDEAO-UA-ONU.
    En somme, un déni de souveraineté que la classe politique malienne, déchue pour corruption mais maintenue aux affaires malgré tout, s’apprête à accepter sans sourciller ; et qu’ applaudit en plus la grande masse du peuple, hélas débilitée par les mêmes fantoches locaux, démissionnaires face à leurs responsabilités historiques ; à savoir, la reconquête de la souveraineté et de l’unité nationale, l’annihilation définitivement des forces obscurantistes et ethno-sécessionnistes du wahhabisme exporté et mortel aux fondements laïcs de la république et enfin la réalisation progressiste de l’unité et de l’indépendance par ses propres forces, au lieu de compter naïvement sur les fantoches de la CEDEAO bien prêts plutôt à imposer à nos peuples le joug criminel d’interventions extérieurs de mercenaires et de barbouzes.

  6. ces presidents doivent avoir honte maintenant.les gens rient et se moquent d’eux. Quand finiront ils d’étaler leur incompetance? Heureusement qu’ils ne savent pas ce que veut dire honte.

  7. il faut que le gouvernement de sanogo degage et apres il vont metre un gouverbnem credible
    tant que ces bidase sont au sud le nord ne ferait que agoniser il faut degager cett junt de malheur qui a precipiter au gouffre le mali
    il faut quil detruise amsardine les expulse du nord mali avec tout les reste des racaille
    il faut que cette reuinion a ouaga soit definitif un e bonne foit pour toute avec effet immediate
    il ya pas a discuter encore le mali brule partout apres le nord il vont venir sacager le sud djener et segou et apres monter sur bamako
    si la population malienne ne veut pas etre lesclave de ces mal ne de salafiste il faut que la cedeao et les autre pays reagise immediatement

  8. Comme les USA l’ont dit il faut bien évaluer la situation avant d’envoyer des troupes, en plus est ce que les troupes de la CEDEAO sont prêtes pour mourrir pour le Mali.
    Alors que le Mali a plus de 50 000 militaires et para militaires qui sont payés par les impôts des contribuables et qui refusent de se battre pour justifier les salaires?

    • vos millitaire ont les ait vue a honbori fuir debaler enn toute vitese vers mopti se refugier se cacher eux et leur famille cest ca que vouis apeler militaire des poulle mouiller plut tot
      ces soit disant militaire ont fuit le 30 avril pour se refugier au sud abandonnat tout arme muniotion brdm changer leur tenue millitaire contre des boubou chemise et pantalon pour pouvoir fuir le nord
      areter de raconter que vous aver une armer mais plutot des fuillard au moindre detonation il prenne la poutre descanpete 😆 😆 😆

  9. Le Mali est dirigé aujourd’hui par la CEDEAO, notre Pays est considéré comme une province. Comme cela arrange les affaires de ceux qui ont pillé le pays sous ATT, qui sont en partie au pouvoir encore et qui mordicus ne veulent pas céder un pouce de leurs privilèges, au nom de la démocratie et de la défense de la constitution, on se tait.Ce n’est pas la CEDEAO qui a donné au Mali son indépendance et sa liberté.Le mali sera libéré par l’action concertée de ses fils et filles ou ne le sera pas, il faut simplement y croire, même si aujourd’hui notre gouvernement et nos soldats nous ont déçus.

  10. L’article rend très bien la situation. Espérons que toutes ces rencontres permettent une évolutions de la situation. Car on a l’impression de s’enliser avec le temps.

  11. Rien que des reunions, des negociations et tout ça coûte cher. Ils ne vont jamais passer à l’acte ou le feront quand il sera trop tard. Les jihadists-terrorists vous ont dit que leur position n’était pas et ne sera pas négociable mais vous entêtez à poursuivre des négociations et des reunions interminables. En même temps Blaise Comporé est plus intéressé à évacuer les dirigeants du MNLA. C’est decevant. C’est de la foutaise.

    • Bonjour mes Frères Maliens,
      Mr izzack, ces islamistes-là sont des personnes comme vous et moi. Et tout être humain est capable de changement.Donc prions toujours pour que bon dieu donne plus de force au président Blaise COMPAORE afin qu’il fasse des miracles dans cette médiation. Il faut reconnaitre aussi qu’on ne pas trouver une paix durable au milieu des cadavres, il faut bien sur mettre les plus faibles du moment à l’abri des massacres. Maliens et Burkinabé, mêmes soucis, même combat. donnons nous la main.

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