Mot de la semaine : Remaniement

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Cérémonie de passation de services et de pouvoirs à la primature entre Abdoulaye Idrissa MAIGA et Modibo KEITA
Cérémonie de passation de services et de pouvoirs à la primature entre Abdoulaye Idrissa MAIGA et Modibo KEITA

IBK, en seulement trois ans et six mois, vient de battre le record historique de l’instabilité gouvernementale avec quatre premiers ministères et six remaniements ministériels. Comme une équipe de football dont on change chaque fois le capitaine alors que l’ossature de reste la même, la victoire n’est nullement au rendez-vous. Quelques ministres sont remplacés, certains permutent et d’autres sont mêmes renforcés. La question que bon nombre d’observateurs se sont posés après la formation de cette sixième équipe gouvernementale, avec à sa tête un quatrième capitaine, est celle de savoir si le manque de victoire de l’équipe n’est plutôt pas dû au mauvais coaching du Sélectionneur national. Après cette énième tentative d’ajuster le tir, la balle semble être désormais dans le camp du peuple, qui apprécierait  le bilan et dira s’il faut retenir l’entraineur à son poste  ou le remercier en 2018. D’ores et déjà, le mécontentement, sinon la déception, est générale ; l’attente longue et les aspirations abyssales.

En jetant un regard critique sur cette équipe gouvernementale, on aura l’impression du déjà- vu : ce sont les mêmes qui tournent. Si certains méritent d’être reconduits pour leur performance comme, entre autres, le Général Salif Traoré, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo et Mohamed Aly Bathily, les 80 % des ministres devraient être remerciés pour insuffisance de résultats. Beaucoup, à la lecture de la liste des membres du Gouvernement par le Secrétaire général de la Présidence, sont restés sur leur faim. « Tout ça, rien que pour ça », s’est indignée la majorité des observateurs. Pour certains, c’est juste un remodelage, pour d’autres c’est la dernière occasion de satisfaire les amis qui n’ont jusque-là pas eu de poste depuis l’avènement d’IBK au pouvoir. Ce remaniement ministériel est loin d’annoncer une éventuelle rupture avec les mauvaises pratiques en cours au Mali, encore moins de donner espoir aux Maliens quant à une bonne issue aux différentes revendications sociales. Abdoulaye Idrissa Maiga et son équipe n’auront pas une période de grâce, coincés qu’ils sont entre l’urgence et la nécessité de résoudre les différentes crises qui durent au Mali depuis plus de 3 mois. Ils auront du pain sur la planche, car tout est pressant : la mise en œuvre de l’Accord piétine, l’insécurité est de plus en plus grandissante, l’emploi devient une denrée rare pour les jeunes, les revendications catégorielles fusent de partout. C’est  dans une telle atmosphère d’incertitude et d’anarchie que le nouveau Premier Ministre et son gouvernement ont pris fonction.

En définitive, cet énième remaniement loin de susciter de l’espoir, fait craindre un durcissement du front social à cause du scepticisme, voire méfiance, qu’affichent déjà les leaders syndicaux. Le  nouveau Premier ministre, non moins ancien ministre de la défense et des anciens combattants, de l’administration territoriale et de l’environnement, est en terrain connu. Le spectacle a déjà commencé, mais, on n’est pas au début de voir la fin.

Youssouf Sissoko

Youssouf@journalinfosept.com

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