Mot de la semaine : Abandon

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Le président malien Ibrahim Boubakar Keïta
Le président malien Ibrahim Boubakar Keïta

Le Mali d’IBK ressemble à un long métrage dont la durée est de cinq ans et dans lequel les acteurs défilent devant le metteur en scène qui est le Président de la République. Après une entrée en scène, le premier acteur, à savoir Oumar Tatam Ly, ne comprenant pas la vision du metteur en scène, n’a eu d’autre choix que de jeter l’éponge ; sa prestation n’a duré que 10 mois. Il a été remplacé immédiatement par le tonitruant Maire de la commune IV de BAMAKO, Moussa Mara. Ce dernier entre en scène, en se drapant dans le rôle, a plus été d’encenseur du metteur en scène, IBK,  plutôt que de relever les défis pour lesquels il a été choisi. Mécontent de sa prestation, le réalisateur-président l’abandonne au bout d’un an. Il fut remplacé par Modibo Keita. Vieil acteur de la scène politico-administrative, M. Keita avait été nommé pour son expérience, son intégrité morale et sa neutralité politique. Ces qualités ont-elles été suffisantes pour le Président de la République ? La réponse serait non, car il ne lui a fallu qu’un an et quelques mois pour se débarrasser de Modibo Keita pour mauvaise performance ou  insuffisance de résultats. IBK fait appel à un acteur du sérail et de  son cercle restreint, en l’occurrence Abdoulaye Idrissa Maiga. Cet acteur,  bien que n’ayant pas l’expérience de son prédécesseur Modibo Keita, avait la faveur des pronostics en termes de rigueur, d’intégrité morale et de sérieux. Pronostics jamais démentis, car dès sa nomination il a éteint  l’un des incendies sociaux les plus intenses, à savoir la grève des travailleurs de la santé. Il a calmé le front social et avait commencé à entreprendre certaines actions tant dans le domaine de la paix et de la stabilisation que dans celui de la mise en œuvre du programme d’urgence présidentiel. Son défaut, selon le metteur en scène et l’acteur principal, serait son franc-parler et son refus de la compromission. Il a abandonné la scène après seulement huit mois d’activités  à la primature et cela  à la demande du Président de la République. Faute de bon scénario, les acteurs abandonnent la scène les uns après les autres. Comme dans une course contre la montre, le Président IBK choisit un autre acteur, en l’occurrence Soumeylou Boubeye Maiga, vingt-quatre  heures seulement après le départ d’Abdoulaye Idrissa Maiga. Soumeylou, affectueusement appelé ainsi par ses amis et camarades politiques, aux aguets depuis 2013, voit son rêve se réaliser, même si le Mali doit en pâtir. Pour bon nombre d’observateurs, SBM porte déjà  deux handicaps, la première est de n’être pas issu des rangs du parti majoritaire, le RPM, et le second est son passé politique sulfureux. Aux yeux de beaucoup d’observateurs, il passerait, comme l’homme de tous les régimes et serait mêlé, à tort ou à raison, à beaucoup d’affaires rocambolesques. Soumeylou Boubéye Maiga est désormais aux commandes, mais  la saignée fatale continue pour le régime. Signe précurseur ? L’abandon du navire RPM dont le plus récent cas est celui de l’honorable Niamé Keita, député élu dans la circonscription de Nara, qui a démissionné du Parti. Avant lui,  les députés Oumar Mariko (SADI), Kalilou Ouattara (RPM), Amadou Thiam (AFP Maliba) avaient quitté le bateau de la majorité. Que dire de Racine Thiam ou d’autres qui sont également  sur le point de partir comme Me Mountaga Tall, Choguel Kokalla Maiga respectivement patron du CNID et du MPR ?

En somme, certains signes ne trompant pas, on peut craindre que  le bateau ivre du régime d’IBK qui tangue depuis 2013 soit  sur le point  de chavirer.

Youssouf Sissoko

youssour@journalinfosept.com

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1 commentaire

  1. Il faut croire qu’on cherche les bons hommes qui sont plus efficaces dans le souci de bien faire. C’est comme tu changes ta vielle voiture contre une nouvelle pour aller plus vite. Dans tous les pays du monde des remaniements se font quand on sent une lourdeur au sein du gouvernement. C’est la manifestation de la volonté de bien faire.

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