De retour au Mali, Traoré peine à relancer la transition

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Dioncounda Traoré, président intérimaire, vendredi, à son retour à Bamako après deux mois d’exil en France.

La crise politique s’éternise tandis que les islamistes occupent le nord du pays.

Pour qu’une force militaire internationale intervienne au nord du Mali, il faudra d’abord qu’elle soit demandée par le gouvernement légitime du pays. Mais quel gouvernement? Lundi, la question restait posée, malgré l’annonce en fanfare par le président intérimaire, Dioncounda Traoré, de la création de nouvelles institutions de transition. Une partie de l’opposition souhaite une rupture franche avec le passé récent. C’est ce que devait dire lundi au président Traoré le chef de file de ces opposants, l’ancien premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, président du Rassemblement du peuple malien (RPM).

La veille, Dioncounda Traoré avait révélé son projet en rentrant de deux mois d’exil en France. Il s’y remettait d’un violent tabassage, le 21 mai à Bamako, par des nervis au service de la junte qui avait pris le pouvoir le 22 mars.

Amateurisme et inaction

Porté au pouvoir par un accord-cadre signé au Burkina Faso le 6 avril, avec comme premier ministre un novice en politique, l’astrophysicien Cheick Modibo Diarra, le président Traoré était sommé par la communauté internationale de mettre en place un nouveau système de transition avant le 31 juillet. La pression venait aussi de l’intérieur. Son propre parti, l’Adéma, lui a réclamé avec insistance de se défaire du premier ministre, aux affaires pendant l’absence du président. L’astrophysicien était unanimement condamné pour son amateurisme et son inaction face aux violences des militaires, qui continuaient à arrêter qui bon leur semblait tout en prétendant avoir quitté le pouvoir.

Or le président Traoré n’a pas explicitement déposé son premier ministre, se contentant de lui retirer la substance de ses attributions. Le plan du président pour la transition, sur le papier, traduit pourtant une volonté de large rassemblement. Dioncounda Traoré veut créer un Haut Conseil d’État, un gouvernement d’union nationale, un Parlement consultatif, le Conseil national de transition, et enfin une Commission des négociations chargée de la crise du Nord.

Là où le bât blesse, pour l’opposition rassemblée autour d’IBK, c’est que le président intérimaire a décidé seul du format de ces institutions, et qu’il s’en, arroge la direction: c’est lui qui présidera le HCE, composé de lui-même et de deux vice-présidents, et encore lui qui mènera les consultations pour la formation d’un gouvernement d’union nationale.

Ambitions régionales

Les opposants dénient au président intérimaire la légitimité nécessaire. Leur rejet tient en partie aux circonstances de l’arrivée au pouvoir de Dioncounda Traoré, qui reposent sur l’«accord-cadre» du 6 avril, concocté sous les auspices de la Cédéao, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Plusieurs présidents de pays membres se plaignent en privé de ne pas avoir été réellement consultés par le médiateur de la Cédéao, le président burkinabé, Blaise Compaoré. L’hostilité des adversaires de la solution Traoré est autant tournée vers ce dernier que vers le médiateur, soupçonné d’ambitions régionales.

C’est pourquoi IBK et ses amis préféreraient transférer le dossier à l’Union africaine, plus indépendante à leurs yeux. Mais cette option devrait d’abord être discutée, selon eux, dans le cadre d’une large concertation nationale rassemblant partis politiques et société civile. Une fois la feuille de route fixée, les membres de cette concertation désigneraient le gouvernement d’union national chargé de la mettre en œuvre. Bref, la démarche inverse de celle présentée par le président intérimaire. À moins d’un compromis de dernière minute.

 

lefigaro.fr/ 30/07/2012 à 19:42

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7 COMMENTAIRES

  1. pourquoi les memes enfants du pays voudont ils se dechirer?
    notre salut est de laisser tomber la politique en ce moment car il y a urgence a sauver le MALI. Chers politicards laisser tomber vos embitions personnelles et egoisteS afin de sauver le bateau malien

  2. ce journaleux au service de IBK sont des faux maliens qui n’ont jamais aime le Mali mais simplement leurs interets personnels. au lieu de vous faire des gueguerres allez au nord pour d’abord liberer comme vous dites ce grand MALI.Ensuite nous voterons pour vous les arrivistess peut etre un jour

  3. Dioncounda a cedé aux pressions des predateurs(les membres du FDR) du Mali. S´il veut gagner son pari il a interet à se mettre dessus des revendications partisanes de ces gens qui ont montré leur limite dans un passé recent à des postes de responsabilités, donc de ce fait ils sont out pour donner des leçons à d´autres.

  4. Titre imbécile! Dioncounda est rentré au Mali, il y a peine 5 jours et ce journaleux écrit “De retour au Mali, Traoré peine à relancer la transition”.
    Sarkozy a fait 2 ans et hollande 70 jours de pouvoirs, mais, l’insécurité est toujours dans les rues françaises.
    Arrêtez les gars….

  5. Dioncounda a essayé d’être rassembleur, on est dans une période difficile tout le monde doit se donner la main et regarder vers le nord. Nos frères, soeurs, papas et mamans, … soufrent le martyr.
    Il est vraiment temps d’arrêter de jouer à des querelles stériles, sinon, on risque de se brûler, tout le mali risque de chavirer. Comme cela les politicards verront…
    Faisons confiance à Dioncounda et les institutions qu’il a mis en place.
    Il faut un capitaine pour donner enfin une direction à suivre.
    Que dieu sauve notre MALIBA.

  6. J’aurais aimé voir un Dioncounda moins politique, plus rassembleur mais il est là, donnons-nous une chance.
    J’espère juste, qu’un jour, les Maliens comprendront ces vampires du FDR .
    Mes respects

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