De quoi se reprochent les démocrates du 26 Mars 1991 ?

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 Au Mali il y a beaucoup de démocrates, mais rares sont ceux qui sont restés les vrais. Il y a des démocrates de la révolution du 26 Mars 1991 qui ont mené la lutte pour un vrai changement qualitatif et quantitatif de la situation sociale, économique et politique du pays. Cela, après 23 ans de dictature, et de corruption.

 

L’installation de la transition, qui a géré le pays par le CTSP pendant 18 mois, s’est assignée comme tâches : la réconciliation nationale, la révision de la constitution par la conférence nationale, et la préparation des élections démocratiques à savoir : Présidentielle, législative et municipale. Après cette mission bien accomplie par le CTSP dirigé par le Lieutenant colonel Amadou Toumani Touré, est née la 3ème république qui a vu le candidat de l’ADEMA Alpha Oumar Konaré, devenir le 1er président démocratiquement élu en 1992, pour un mandant de cinq ans renouvelable une seule fois.

C’est ainsi qu’au cours de son 1er mandat  les Maliens ont assisté au partage des postes de responsabilités clés aux barons  de l’ADEMA au sein du gouvernement, du parlement, de la justice et dans l’administration malienne, promesses de campagnes électorales, oblige. Alors commencent les murmures de mécontentement pour ceux qui n’ont pas été pris en compte à l’occasion du partage du gâteau.

 

A la 3ème année du mandat présidentiel, les travaux de rénovation de certaines voies de la ville de Bamako, l’implantation de plusieurs monuments historiques, des statuts et quelques échangeurs ont vu le jour.

            Dès lors, jusqu’au 2ème mandat du président Alpha Oumar Konaré, les contradictions dans la conduite des affaires ont commencé provoquant dans la foulée  des mésententes entre les tenants du pouvoir.

 Le détournement des deniers publics, cheval de bataille des démocrates contre le régime de la 2ème république, est devenu galopant durant tout le reste du mandat de l’ADEMA et continue impunément  jusqu’à  aujourd’hui. Un mot que le malien n’avait jamais entendu de la 1ère à la 2ème république, c’est bien la ‘’délinquance financière’’            C’est vraiment impensable, quant on sait que le gouvernement de la 2ème république qui avait été traité de tous les maux après le 26 mars 1991, avait mis un terme au détournement des deniers publics,  ou du moins diminué considérablement leur impact, en mettant en place une commission de lutte contre l’enrichissement illicite en 1988-89, qui était composée des hommes en uniformes (gendarmes, polices) et des contrôleurs d’Etat intègres et incorruptibles.

            Depuis l’installation de celle-là, on a vu défilé tour à tour des responsables chargés de la gestion des fonds de l’Etat avec des documents comptables à vérifier devant la commission de lutte contre l’enrichissement illicite.

             Incroyable, mais c’étaient des millions de nos francs qui étaient détournés au détriment du trésor public. Certains de ces gestionnaires ont comparu devant la cour d’assises et condamnés conformément aux procédures pénales.

            Et aujourd’hui ?

Ce sont des milliards qui sont malhonnêtement et impunément engloutis au détriment du trésor public.

 Ce comportement ignoble et inconscient, est devenu le sport favori d’une poignée d’hommes et de femmes issus d’une classe de bourgeoisie naissante au sein du gouvernement, de l’administration d’Etat avec leurs complices.

Et le résultat a été l’objet d’une pauvreté insupportable pour des maliens moyens et impuissants, qui n’arrivent plus à faire face aux réalités quotidiennes.

            Où est la vérité dans tout ça ?

Par le comportement de ceux là même qui ont solennellement promis aux maliens un changement qualitatif et quantitatif à la satisfaction de tous, a résulté, à la veille du 26 mars 1991, une déception totale.

            En tous les cas, ça été une haute trahison de la part de ces démocrates malhonnêtes par devers ce vaillant peuple du Mali qui a tant souffert, et une cause perdue des martyrs qui ont donné leur vie pour l’avènement de la démocratie !

            Puisse le tout puissant, le miséricordieux, sauver le Mali des griffes des menteurs, démagogues et des intellectuels malhonnêtes. Amine !

 

  Un conseil de sage, excellence Monsieur le président.

 

Ce qui vous reste à faire maintenant avant la fin de votre mandat Monsieur c’est :

1-       De vous débarrasser sans complaisance de tous les cadres véreux, intellectuellement malhonnêtes, et corrompus.

2-       Vous éloignez, en prenant votre distance vis à vis de ces politiciens qui ne cherchent que leurs intérêts sordides et assouvir leur soif du pouvoir. Ils cherchent à vous tromper pour vous détourner de la bonne voie, que le tout puissant vous a tracée, c’est-à-dire votre lutte pour la réconciliation nationale, qui reste le seul gage pour le développement harmonieux du Mali. Méfiez- vous des vieux démons qui veulent inciter un soulèvement populaire contre votre régime. Les Maliens ont assez souffert pour ne plus vivre un deuxième 26 mars.

3-       Imposez l’autorité de l’Etat à tous les niveaux, condition indispensable qui vous permettra aux yeux du monde entier de garder votre prestige à jamais. Monsieur le Président, avant de terminer, je renouvelle mes félicitations aux démocrates sincères et patriotes qui n’ont pas oublié le but de leur combat du 26 mars 1991. Et qui continuent leurs luttes quotidiennes contre l’injustice, la malhonnêteté  intellectuelle et la corruption galopante.

Monsieur le Président, en vous remerciant infiniment des efforts déployés pour le bien être du peuple malien, je prie le tout puissant, le miséricordieux de vous accorder une longue vie, une bonne santé et beaucoup de bonheur pour vous permettre de veiller aux acquis chèrement obtenus. Amine !

  Bargondaga Samassekou

 

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