La commission de l’UA en partenariat avec le gouvernement du Mali a organisé du 5 au 7 mars, un « atelier de sensibilisation sur le DDR et la RSS : partage de leçons apprises et de meilleures pratiques ». Ces trois jours de partage et d’apprentissage ont permis aux participants, d’échanger en profondeur sur les expériences des autres pays dans les domaines du DDR et de la RSS, et surtout, formuler des recommandations sur la meilleure façon d’aller de l’avant au Mali, en insistant sur la question de l’appropriation nationale.
La cérémonie d’ouverture a eu lieu le 5 mars dernier à l’Ecole de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye de Bamako, en présence du ministre des Affaires religieuses et du Culte représentant le ministre de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale, Thierno H. Diallo, avec à ses côtés, le représentant de l’UA pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya, le DG de l’EMP, le général de Brigade Cheick Fanta Mady Dembélé.
Comme pour témoigner son importance, l’atelier a regroupé des experts maliens et internationaux ainsi que des participants issus des institutions nationales en charge de la RSS et du DDR, des acteurs étatiques et non étatiques du secteur de la sécurité.
Son objectif était de sensibiliser les participants et leur donner une meilleure compréhension des principes de concepts généraux de DDR et de RSS. Il s’agissait pour les acteurs, de débattre de la complémentarité entre les processus de DDR de RSS dans la mise en œuvre de l’Accord de paix de 2015 et d’identifier les progrès et défis actuels du processus de DDR accéléré.
Les participants ont eu l’occasion d’échanger sur la coordination des interventions des principaux partenaires et des autres parties prenantes. Et aussi sur les meilleures pratiques de DDR et de RSS en Afrique, afin de consolider les processus en cours au Mali pour créer une force armée nationale intégrée, légitime et professionnelle.
Cette rencontre a permis d’identifier les priorités gouvernementales à partir des recommandations qui ont orienté les différentes parties prenantes des processus de DDR/RSS au Mali pour les actions à soutenir à court, moyen et long termes afin de relever les défis qui se posent.
En organisant cet atelier, l’Union africaine a voulu offrir une plus-value d’échanges sur les meilleures pratiques et expériences de DDR/RSS, dans le but de garantir une paix et une sécurité soutenables et durables au Mali, a expliqué Pierre Buyoya.
Il faut rappeler, que l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, signé en mai 2015, a scellé un nouveau pacte de la paix et de la sécurité pour le pays. Cette paix et cette sécurité, à en croire les acteurs, ne peuvent être durables qu’à travers la mise en œuvre efficace et effective des dispositions de l’Accord. Parmi les différentes dispositions de cet Accord, figurent la réalisation d’un programme de désarmement, démobilisation et de réintégration (DDR) et une série de réformes des forces de défense et de sécurité maliennes.
A entendre Pierre Buyoya, « cet atelier n’es pas de trop car les opérations de DDR/RSS sont des plus difficiles, y compris au Mali, au plan des aspects politiques techniques. En la matière, il y a certes des ressemblances mais aucun cas n’est l’égal de l’autre. Dès lors, chaque pays doit concevoir ses opérations selon ses propres réalités politiques, économiques et culturelles ».
Pour sa part, le ministre des Affaires religieuses et du Culte, représentant le ministre de la Réconciliation nationale, a salué la tenue de cet atelier de haut niveau et remercié la présence effective de tous les acteurs. Le ministre a fait part de l’engagement et la volonté du gouvernement du Mali pour la réussite de cet atelier.
Etaient également présents à cet atelier, des représentants de la justice pénale, de la commission nationale des Droits de l’homme, de l’Assemblée nationale, des organisations de la société civile. La commission de l’Union africaine, la Misahel, la Minusma, le Pnud, la Banque mondiale, l’UE, la Cedeao, Dcaf, NDI etc…
Ibrahima Ndiaye