Les locaux de la Maison des jeunes ont abrité, samedi dernier, le meeting de protestation contre la mise en place truquée de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).
Organisé par les partis politiques de l’opposition et des associations à savoir : l’Union Nationale pour la Renaissance (UNPR), l’Action Démocratique pour le Changement Alternative au Mali (ADCAM), Mouvement Populaire pour la Lutte Ouvrière (MPLO), la Concertation Démocratique (CD), BARA , le Parti SADI etc., ce meeting de protestation contre la mise en place truquée de la CENI visait à informer les membre et les Maliens, à travers une déclaration, sur la trahison qui été faite à l’opposition par le gouvernement pour la mise en place de la CENI . C’était sous la présidence du Secrétaire général de la Solidarité Africain pour la Démocratie Africain , représentant de son parti l’élection présidentielle de 2012, Dr Oumar Mariko. La cérémonie s’est déroulée en présence des représentants de tous les partis politiques et associations de l’opposition malienne et une masse de jeunes engagés pour le changement radical de ce pays. Sur les banderoles et les pancartes on pouvait lire : « non à l’exclusion de l’opposition dans la CENI , le SADI dit non ! Pas de CENI gouvernementale », «Sans opposition, pas de démocratie ».
Avant l’intervention d’Oumar Mariko, la déclaration des partis politiques de l’opposition a été lue par le porte- parole des partis, Mr Mohamed Ag Agrathan. Dans sa lecture, il a expliqué que la CENI est chargée, selon la loi électorale N°066044 du 4 septembre 2006, de la supervision et du suivi des élections législatives, présidentielles communales et des opérations référendaires. Cette année dit-il, le Ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales s’est engagé dans des manœuvres visant à exclure les partis politiques de l’opposition de la CENI. Les preuves de cette exclusion ont été adressées par correspondance au président du parti SADI lui demandant de lui communiquer le nom d’un représentant de son parti devant siéger au sein de la CENI. Cette correspondance dit-il, est survenue suite au constat d’échec des négociations entre la majorité et l’opposition par rapport à l’interprétation du partage équitable des dix sièges revenant aux partis politiques. Il a rappelé que le 31 juillet 2011, l’opposition, à travers une correspondance adressée au Ministre Kafougouna Koné, avait établi la responsabilité de la Majorité dans l’échec des discussions en ne voulant pas se départir de sa conception mécanique de la répartition équitable en maintenant sa position de 9 sièges pour la majorité et 1 pour l’Opposition.
Selon lui, l’Opposition a rappelé au Ministre que malgré la justesse de ses arguments, elle avait accepté de faire des concessions douloureuses pour sortir de l’impasse délibérément créée par la Majorité. Malheureusement , dit-il, ces efforts se sont heurtés à l’intransigeance de la Majorité qui ne voulait rien céder. C’est pour cette raison que l’Opposition a maintenu sa liste devant siéger à la CENI. Liste déposée le 15 juillet 2011. Par la même occasion dit-il, l’Opposition a rappelé au Ministre que la Majorité n’ayant pas déposé sa liste le 15 juillet, elle était, de ce fait, frappée de forclusion conformément à l’article 7 de la loi électorale. Il a indiqué que la surprise a été de constater qu’au lieu de prendre ses responsabilités comme il l’avait promis le 28 juillet 2011, le Ministre Kafougouna Koné a entrepris de créer la division entre le SADI et les autres partis de l’Opposition, allant même jusqu’à agiter le fait qu’il y avait d’autres listes de l’Opposition sur la table. L’Opposition avait senti le coup que préparait le général Kafougouna. C’est pourquoi, dit-il, le parti SADI a répondu dans sa correspondance en exprimant son étonnement de voir le général Kafougouna Koné imposer le même quota (9/1) que la Majorité , ce qui entachait gravement sa crédibilité. Selon l’Opposition, le Ministre Kafougouna Koné a pris sur lui la responsabilité d’écarter l’Opposition de la CENI en octroyant les dix sièges à la Majorité gouvernementale en violation flagrante de la loi et de la volonté du peuple.
Et à Oumar Mariko de dire que ce que l’Opposition malienne exige, c’est le respect de la loi en son article 4 qui stipule que les dix membres seront désignés par les partis politiques suivant une répartition équitable entre les partis de la Majorités et ceux de l’Opposition. Selon lui, la loi ne dit nulle part que le Ministre Kafougouna Koné peut, de son propre chef, fabriquer un représentant de l’Opposition. Kafougouna Koné s’est permis de mettre le non d’un certain Moussa Konaté sur la liste des membres de la CENI , un de ses hommes de main, un transhumant politique de haut niveau ayant trainé sa bosse partout avant de finir coordinateur du parti PDES à Lakamané dans la région de Kayes. Selon Oumar Mariko, ce Moussa est le représentant du Ministre Kafougouna Koné à la CENI et dont la mission est d’exclure l’Opposition de la CENI. Pour lui, la démocratie malienne est gravement menacée par le gouvernement et la Majorité. La CENI, dit-il, n’est pas le lieu pour récompenser ceux qui ont voté les réformes constitutionnelles inopportunes. Selon lui, les voies de recours existantes seront sollicitées pour que le Mali approfondisse sa démocratie et fasse échec aux comploteurs. « Même s’il faut une descente dans la rue pour réclamer la dignité des Maliens », dit-il.
Yacouba SANGARE