Le débat télévisé et radiodiffusé du dimanche soir sur le Code de personnes et de la famille a été un exercice très utile et plein d’enseignements. Même si, l’animateur en chef de la Boîte Nationale à Images (BNI), Salif Sanogo se souciait du temps, donnant l’impression que des intervenants ne devaient pas réagir face à certains points essentiels ou des récriminations. Son collègue assistant Boubacar Touré dit Bobi s’est contenté de poser des questions très pertinentes. Toutes choses qui ont permis aux intervenants d’apporter des éclairages sur des points ayant l’objet de consensus notamment la légalisation du mariage religieux et la succession (l’héritage).
Dans l’ensemble, ce débat qui s’invite dans l’actualité dominée par la recherche de fichier consensuel et par l’opportunité de faire des reformes politiques et constitutionnelles, vient à point nommé. Puisque, depuis Août 2009, après le rejet catégorique des associations musulmanes qui ont refusé de se reconnaitre dans le nouveau code adopté par l’Assemblée et le mea culpa du président ATT qui a décidé de renvoyer ce fameux texte de loi devant le Parlement pour une seconde lecture. Depuis lors, on assiste à ce statuquo, comme dira l’autre : "seul le silence est grand, tout est faiblesse ".
En réaction, le président de l’Assemblée Nationale, le Prof Dioncounda Traoré qui a largement participé à ce débat, a expliqué que le silence leur a permis de prendre suffisamment de temps pour écouter l’ensemble des acteurs impliqués dans l’élaboration du nouveau Code.
Au regard des échanges, force est de souligner que les élus de la nation ont prouvé qu’ils peuvent être plus clairvoyants contrairement en 2009, où ils ont fait passer ce projet de Code des personnes et de la famille sans tenir compte réellement des réalités socioculturelles de notre pays. En écoutant les uns et les autres surtout le dépité Me Mountaga Tall, grand défenseur des droits humains, qui se bat pour la légalisation du mariage religieux, on peut se réjouir de l’état de compromis autour d’un projet qui fâche toujours des leaders musulmans. En plus, les représentants du Haut Conseil Islamique, Mamadou Konaté et Dr. Diamouténé demeurent visiblement satisfaits de cette seconde lecture. En témoignent les points défendus par eux, parfois à bras-le corps et même avec l’assistance du Prof. Dioncounda Traoré ou de Me Tall pour étayer des points pertinents.
Sans tirer le numéro de la réserve lors du débat, tout comme Boya Dembélé, Conseiller technique au ministère de la Justice, Me Djourté Fatoumata, représentant le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, s’est contentée de ne pas réagir sur certains points notamment la légalisation du mariage religieux. Certainement, elle et son Département auront le temps de se rendre à l’évidence, comme dira l’éclaireur de la majorité silencieuse.
M.Maïga